Stupeur pour les organisations de défense des Droits de l'Homme. Les parlementaires du gouvernement hongrois de Victor Orban ont voté lundi une loi permettant la criminalisation des sans-abri.

La loi qui autorise les municipalités à poursuivre les sans-abri qui vivent sur l'espace public ou fouillent les poubelles a été acceptée par 245 voix pour et 45 contre ce lundi 30 septembre. Le gouvernement a prétexté un maintien de l'ordre public, de la sécurité, de la santé et des valeurs culturelles en faisant adopter cette loi. « Ils veulent cacher les SDF, en pensant que cela va améliorer l'image de la ville. C'est très problématique, parce que cela va à l'encontre de droits humains tels que la liberté de mouvement » a dénoncé Rita Bence, responsable de TASZ, l'Union hongroise pour les libertés civiles.

Pour l'ONG Human Rights Watch, cette décision est insupportable. Les sans-abri qui sont déjà souvent victimes de leur situation pourront être condamnés à des travaux d'intérêt général, voir même à de la prison s'ils récidivent. Il y a quelques mois déjà, la municipalité de Budapest avait fait voter un décret permettant d'emprisonner les SDF qui ne paieraient pas leur amende de 180 € pour avoir occupé l'espace public.

Pourtant, la cour constitutionnelle hongroise avait rejeté une loi similaire en 2012, estimant qu'elle serait une violation de la dignité humaine. « Plutôt que de respecter la décision de la cour, le gouvernement, grâce à sa majorité absolue au Parlement, a répondu en faisant inclure au mois de mars une disposition dans la Constitution permettant la criminalisation des sans-abri » dénonce Human Rights Watch.

Pour les 30 000 sans-abri hongrois, l'arrestation est maintenant un risque de tous les jours.

Source : Human Rights Watch