La ville bretonne qui a voté à 63,48% pour Hollande lors des dernières élections présidentielles (59% pour Ségolène Royal en 2007) a changé de camp grâce à l'appui de Jean-Luc Melenchon (il avait fait 12% alors que Marine Le Pen n'avait pas dépassé les 9%). Juste en l'espace d'un an et demi, toute la Bretagne s'est révoltée contre celui qu'elle avait pourtant plébiscité, et elle s'apprête maintenant à voter massivement Marine le Pen aux élections européennes.


Autre preuve: le seul slogan qui a été régulièrement scandé en choeur sur la Place de la Résistance par les 25.000 manifestants a été: "Hollande démission". Quimper est donc devenue la première ville symbole de ce que ressent la majorité des Français: le rejet massif des politiques en général et de François Hollande en particulier, incapable de piloter le pays, de stopper les licenciements et de sauver les pme. Mais capable de saigner les Français par des taxes et impôts s'ajoutant les uns aux autres.

Mais cette grande manifestation des Bonnets Rouges a eu aussi un autre mérite, celui de faire tomber les masques, en particulier celui de Jean-Luc Mélenchon qui a montré à la France entière qu'il n'était en réalité que le compagnon roquet de François Hollande puisqu'au matin du 2 novembre, il a eu la bonne idée de traiter les Bonnets Rouges bretons de "nigauds". L'insulte... Sachant que "nigaud" en Bretagne veut surtout dire "gros c**". Vous imaginez les dégâts! Les Bretons n'en sont pas revenus, pas plus que les journalistes locaux. Entendu maintes fois à Quimper samedi à propos de Melenchon: "Ce gros c**" ou "cet e***** n'a pas intérêt à remettre les pieds ici".

Mais il n'y a pas eu que le masque de Jean-Luc Melenchon qui a chu. D'autres sont tombés, ce qui a permis de montrer, s'il était besoin, que certains partis et syndicats défendent uniquement les intérêts politiques privés et plus du tout ceux du peuple ou des salariés! Du jamais vu à ce niveau et avec une telle cohésion. Donc pour affaiblir la manifestation spontanée des Bonnets Rouges, les communistes et gauchistes, ont poussé le bouchon jusqu'à organiser une... contre-manifestation (!!!) à Carlaix! (je sais, c'est diffcile à croire). Et là, ils se sont pris une baffe: à peine 700 personnes seulement y sont allées contre 20.000 à 30.000 Bonnets Rouges à Quimper! Le quotidien Ouest France a malicieusement dressé la liste des trahisons et des syndicats qui roulent pour les seuls intérêts du Parti Socialiste, regardez bien (personnellement, je n'en reviens toujours pas). Je précise que Ouest-France s'est bien gardé de commenter cette liste : - )
    APPELS A NE PAS MANIFESTER (liste dressée par Ouest-France)

    - CFDT Bretagne
    - Parti Socialiste du Finistère indique que "pas un socialiste ne participera"
    - Parti Socialiste du Morbihan dénonce "la confusion des mots d'ordre et le désordre"
    - Confédération Nationale du Travail
    - Confédération Paysanne
    - CGT Marins de Concarneau n'ira ni à Quimper ni à Carhaix
    - Bretagne Ecologie (les écologistes bretons ralliés à la majorité socialiste du Conseil Régional !!!)
    - Comité Régional des Pêches Maritimes de Bretagne

    APPEL A MANIFESTER A CARLAIX

    - Parti Communiste Finistère
    - Lutte Ouvrière
    - Front de Gauche Finistère
    - Front de Gauche Morbihan
    - CGT
    - FSU
    - Europe Ecologie les Verts
    - Parti de Gauche du Finistère
    - Solidaires 56
Du coup, Parti Communiste, Parti Socialiste, Front de Gauche, les Verts, CGT, Lutte Ouvrière et CFDT ont ouvert un immense boulevard à Marine le Pen (elle et le FN ont été d'une discrétion absolue) parce que, imbus de leur pseudo pouvoir sur leurs adhèrents, les syndicalistes et politiques ci-dessus ont imaginé qu'ensemble ils allaient réunir au moins 10.000 personnes. Avec à peine quelques centaines de quidams ("700 manifestants selon une journaliste de France 3 présente sur les lieux") ils se sont
1) ridiculisés,
2) ont montré qu'ils n'ont plus aucun pouvoir d'influence sur les gens.
C'est cela le grand enseignement de cette manifestation populaire et spontanée des Bonnets Rouges du 2 novembre 2013: la dislocation imminente des syndicats et des partis politiques historiques en France. Un tournant historique lui aussi et qui ouvre non plus un boulevard mais bien une autoroute à 4 voies (et sans portique) à Marine le Pen (exactement comme l'avait préssenti Sébastien Dieu, voir son dessin d'il y a 15 jours, plus bas dans cette page). Qui aurait imaginé un tel retournement de situation en si peu de temps dans une ville qui a voté à 60% pour Hollande? Personne.