L'individu est entré dans le hall du journal ce lundi vers 10h15 et a ouvert le feu avant de prendre la fuite.

Un homme est entré lundi peu avant 10h15 dans le hall de Libération, à Paris, armé d'un fusil de chasse, et a ouvert le feu à deux reprises, blessant au thorax et à l'abdomen l'assistant d'un photographe venu pour une séance photo pour le magazine Next, avant de prendre la fuite. La victime, âgée de 27 ans, est dans un «état grave» et a été hospitalisée à la Pitié-Salpêtrière.

«L'individu n'a rien dit et est reparti comme il était venu», selon une source policière, qui ne privilégie ni n'écarte aucune piste. L'accès au journal a été bloqué pour les prochaines heures. Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération, fait part de la «grande émotion partagée par tout le journal» et s'indigne que «des individus puissent s'en prendre à la presse». La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'affaire.

Un périmètre de sécurité a été dressé autour du siège de Libération au 11 rue Béranger (3e arrondissement) et le préfet de police de Paris Bernard Boucault était sur place.

Vendredi matin, un homme armé avait fait irruption dans le hall de BFMTV à Paris, menaçant l'un des rédacteurs en chef de la chaîne en lui lançant, après avoir éjecté deux cartouches de son fusil à pompe: «La prochaine fois je ne vous raterai pas», selon une source proche de l'enquête. «Nous allons évidemment tenter de voir s'il y a un lien entre les deux affaires», a indiqué cette source. Le 3e district de police judiciaire est chargée de l'enquête concernant BFMTV.

«On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très très grave, quel que soit l'état mental de cette personne», a déclaré à l'AFP le directeur de publication du journal Nicolas Demorand, qui tiendra une conférence de presse au siège de Libération à 18 heures. «Si les journaux et les médias doivent devenir des bunkers, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société», a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, doit se rendre dans les locaux du journal ce lundi.