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© AFPManuel Valls a vu sa cote de popularité chuter dans une enquête d'opinion suite à l'affaire Dieudonné
Manuel Valls est-il allé trop loin dans son bras de fer avec Dieudonné? Toujours est-il que le chouchou des sondages a vu sa cote de popularité accuser un recul très net dans deux sondages d'opinion. Alors que François Hollande et Jean-Marc Ayrault profitent d'une légère embellie, le ministre de l'Intérieur perd six points dans le palmarès des personnalités politiques Ipsos/Le Point publié ce lundi 13 janvier.

Avec 53 % de bonnes opinions, Manuel Valls garde tout juste la première place du podium devant Alain Juppé (52 %, + 3) mais au prix d'une chute à gauche comme à droite: - 10 points à l'UMP, -6 points à gauche, - 17 points chez les non-encartés et - 9 points chez les personnes à faible revenu. Même ses sorties polémiques sur les Roms ou la controverse autour de l'affaire Leonarda n'avaient pas entraîné une réaction aussi vive dans l'opinion le concernant.
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Selon le tableau de bord mensuel des personnalités fait par l'Ifop pour Paris Match publié mardi, Manuel Valls connait une baisse de sept points de sa cote de popularité. Avec 61% de bonnes opinions, Manuel Valls perd la tête du classement des personnalités au profit de Jack Lang (66%, +7). François Hollande recueille en janvier 28% de bonnes opinions, en baisse de 3 points, et Jean-Marc Ayrault 34%, en hausse d'un point.

Manuel Valls est victime en particulier d'une plus grande sévérité à son égard des moins de 25 ans (37%, -24), selon l'Ifop. La conjoncture se révèle plutôt favorable aux personnalités du centre dans les rangs de l'opposition. Jean-Louis Borloo et François Bayrou enregistrent chacun une hausse de 4 points à respectivement 61% et 55% de bonnes opinions.

Valls sous le feu des critiques

Faut-il y voir la fin de l'état de grâce dont bénéficie le ministre de l'Intérieur depuis son entrée au gouvernement? Prudence. Dans une autre étude de popularité Clai-Metronews-LCI réalisée par OpinionWay et publiée ce week-end, la cote de confiance de Manuel Valls restait à un niveau élevé (57%) et progressait d'un point, alors que les deux enquêtes ont été réalisées à seulement quelques jours d'intervalle.

Une chose est sûre, Manuel Valls a beaucoup investi dans son duel avec le polémiste Dieudonné, qu'il menaçait encore ce matin de représailles si son nouveau spectacle tombait sous le coup de la loi. Revers de la médaille, le ministre de l'Intérieur a été pris dans le tir croisé des partisans de la liberté d'expression, hostiles aux interdictions a priori des spectacles de l'humoriste, et des anti-Dieudonné qui accusent Manuel Valls d'avoir fait sa promotion.

A quelques exceptions près, l'opposition a concentré ses tirs sur le ministre, notamment Marine Le Pen, elle aussi en chute libre dans les sondages.

"Manuel Valls est l'un des artisans les plus zélés, et les plus haineux, de cette offensive générale contre les libertés publiques. Affaibli par un très mauvais bilan en matière de sécurité et d'immigration, il multiplie les provocations agressives", a déclaré la présidente du FN dans un message vidéo.


Sous la menace de l'affaire Gayet

Et Manuel Valls n'est pas sorti d'affaire/ Violemment attaqué par Mediapart pour son rôle présumé dans le scandale entourant la liaison prêtée à François Hollande et l'actrice Julie gayet, le ministre de l'Intérieur a été une nouvelle fois contraint de se défendre.

"La sécurité du président n'a jamais été menacée", a assuré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls au journal Le Monde. Ce dernier s'est toutefois défendu d'avoir été mis dans la confidence. "Le GSPR est autonome. Je n'ai pas à être au courant des déplacements du président. S'il décide d'aller dans un endroit, c'est de sa responsabilité", a-t-il affirmé. Les hommes du GSPR n'ont toutefois pas vu venir les paparazzi qui, cachés dans un logement en face, ont immortalisé les allers et venues de François Hollande.

Entre l'affaire gayet et les rebondissements à venir de l'affaire Dieudonné, le ministre a donc du pain sur la planche. Petite consolation, Manuel Valls a trouvé un défenseur aussi désintéressé qu'influent en la personne d'Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux. "Et si M. Valls était mu par une sincère et profonde conviction?", a-t-il défendu en soutenant son action contre Dieudonné. Un joli coup de main de la part de la deuxième personnalité politique préférée des Français, juste derrière Manuel Valls.