8.000 enfants qui ne pourront jamais être totalement autonomes naissent chaque année en France. Certains souffrent de troubles mentaux, d'autres sont trisomiques ou encore autistes, parce qu'ils réclament une attention de tous les instants, le quotidien de leurs parents se transforme parfois en calvaire.

Seule solution: confier leur progéniture à un établissement spécialisé. Parmi ceux-ci des cliniques ou hôpitaux psychiatriques, mais aussi des Instituts médico-éducatif (IME). Problème: ces derniers sont souvent bondés. L'inscription sur une liste d'attente peut être synonyme de dizaines d'années de patience. Et lorsqu'une place est libre, le rêve de voir son enfant pris en charge tourne parfois au cauchemar.

C'est ce que révèle le documentaire de Nicolas Bourgouin diffusé ce dimanche 19 janvier sur M6 à 20h50. Enfants maltraités, sur-médicamentés ou humiliés, ils seraient des milliers à subir des violences psychologiques ou physiques chaque année en France.

Ce documentaire, c'est l'histoire d'Eva, adolescente et autiste que ses parents retrouvent bourrée de neuroleptiques par le médecin de sa clinique. C'est aussi celle de cette mère, passée à deux doigts d'assassiner son fils handicapé à la suite des violences qu'il avait subies. Un geste fou qu'elle veut expliquer par l'angoisse et la terreur de ce que les enfants adviendront une fois que les parents seront partis.

De l'autre côté de la frontière, en Belgique, les centres d'accueil sont plus nombreux grâce à une réglementation moins exigeante. On les appelle les "usines à Français", comprendre à enfants handicapés d'origine française. Suspicion d'abus de biens sociaux, rémunérations abusives des administrateurs, manquements aux normes de salubrité, la réglementation plus lâche attise les dérives commerciales.

Côté français, ce sombre tableau a ses bons samaritains. Éducateurs ou membres du personnel, ils sont plusieurs à avoir filmé ou dénoncé par écrit les maltraitances dont des enfants étaient les objets. Avec ou sans succès.