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Chevilly-Larue, décembre 2013. C’est cette photo, parue dans le journal municipal du mois de janvier, qui a semé le trouble chez certains habitants.
Le père d'un élève s'est retrouvé dans le bureau du premier adjoint après la publication d'une photo de son fils dans le magazine municipal.

Y a-t-il eu Quenelle ou pas ? En pleine tempête politico-médiatique sur l'interdiction des spectacles de Dieudonné, le père d'un élève de terminale ES du lycée Pauline-Roland à Chevilly-Larue (Val-de-Marne) s'est retrouvé dans le bureau du premier adjoint au maire pour s'expliquer sur la pose, jugée « suspecte » de son fils sur une photo publiée dans le journal municipal de janvier.

Dans cette double page, consacrée à la collecte des élèves au profit de l'épicerie solidaire de la commune, plusieurs élèves de la classe sourient. Un adolescent en sweat sombre, porte sa main gauche sur son bras droit tendu le long de son corps. La posture, immortalisée dans un cliché pris en décembre, a choqué quelques habitants : « J'ai découvert avec horreur que le journal de ma commune a laissé passer une telle image avec un protagoniste qui pose en faisant une Quenelle et la publie en quart de page », témoigne un Chevillais, très remonté.

Didier Dubarle, 1er adjoint au maire n'a, lui, pas du tout rigolé. Alerté par la population, il a vite demandé des comptes au père du jeune homme, explique-t-on à la mairie.

Selon la ville, le jeune homme est « catastrophé », « abasourdi » par ce qu'il se passe. L'adolescent « sans problème » et « sans engagement politique connu », est en train de passer son Bafa pour devenir animateur. « Il est effondré », lâche le proviseur de ce lycée de 600 élèves, « Personne ne s'est aperçu que la photo pouvait être sujette à une telle interprétation. Personne n'a fait de scandale. Pour nous, c'est une belle photo qui accompagne un article sur une action solidaire ». Le chef d'établissement a choisi de ne pas convoquer le jeune homme car il estime que le geste « n'est pas flagrant », ce que conteste le résident mécontent : « Pour moi, il est sans équivoque. »