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Ce qui chatouille les religieux sous les péotes, c'est l'idylle entre le jeune Yair (23 ans) et une étudiante norvégienne de 25 ans.

Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, n'est pas ce qu'on pourrait appeler « un homme de consensus ». Fort critiqué à l'étranger pour sa politique colonialiste et ses déclarations intempestives, il l'est aussi à l'intérieur où les hassidim, haredim et autres orthodoxes, de plus en plus pesants sur le plan politique, le jugent trop mou.

Le chef du gouvernement est de nouveau sous le feu de la critique, cette fois pour une question privée. N'allez pas croire que Bibi s'est fait pincer sur son scooter alors qu'il rejoignait le cirque de ses amours, non, ça, c'est bon pour notre french lover. Bibi a des soucis avec son fils. Là encore, rien à voir avec Thomas Fabius.

Ce qui chatouille les religieux sous les péotes, c'est l'idylle entre le jeune Yair (23 ans) et une étudiante norvégienne de 25 ans, Sandra Leikanger, actuellement étudiante à Tel Aviv. Une histoire dont le papa se réjouit, a rapporté le journal norvégien Dagen. Or, Sandra n'est pas juive. C'est une goy. D'où le scandale.

Au Likoud, le parti de Netanyahou, on trouve la chose « très regrettable ». Quant aux ultra-orthodoxes, ils en bouffent leur spodik : « En tant que Premier ministre d'Israël et du peuple juif, il doit afficher une responsabilité nationale à travers les valeurs qu'il défend au sein de son propre foyer. Je parie que cela le peine. Chaque juif qui souhaite conserver ses racines veut voir son fils se marier avec une fille juive. Nous ne manquons pas de filles belles et accomplies pour avoir à semer dans le champ des autres. », a déclaré un représentant du Shass au Jerusalem Post. Et labourer aussi ?

Les allumés du Levaha montent encore d'un cran, nous rapportent l'AFP et Associated Press : « Le fils de Bibi a trouvé une goy ! Son père est fier de lui et donne une légitimité à l'assimilation et à la destruction du peuple juif. » Et d'en appeler à la fibre familiale du Premier ministre : « Vos petits-enfants, comme vous le savez, ne seront pas juifs ! » Jusqu'au beau-frère de Bibi, Ben Artzi, qui invoque les ancêtres : « Yair devrait savoir que s'il fait un truc pareil, s'il ne met pas fin à la relation, eh bien... il crache sur la tombe de sa grand-mère et de son grand-père qui l'aimaient tant. »

Bref, embrasser une goy, c'est être complice de génocide ! Et pourquoi pas inculper Yair Netanyahou d'apologie de crime contre l'humanité ?

Je croyais naïvement, foi de dictionnaire, qu'une religion est l'« ensemble des croyances et des pratiques culturelles qui fondent les rapports entre les hommes et le sacré ». Me voilà obligée de constater que le judaïsme n'est pas cela. Ou pas que cela.

Et si, comme le revendiquent les ultras, le judaïsme n'est pas une religion mais un héritage biologique qui se vérifie dans l'ADN mitochondrial, alors c'est bel et bien le summum du racisme. Une maladie propre à réveiller chez certains goys tous les délires sur la « race élue ».

Sans être prophète, on voit se dessiner pour Israël un avenir bien sombre : celui d'un pays condamné à terme moins par l'ardeur guerrière de ses voisins que par la bêtise crasse et vindicative de ses religieux orthodoxes.