Trois jeunes hommes ont été condamnés, ce mercredi, à des peines allant d'un à quatre mois de prison avec sursis pour "violences sur des CRS" et "rébellion" lors d'incidents survenus en marge de la cérémonie du 11-Novembre.

Âgés de 18 à 20 ans, les trois jeunes hommes avaient été interpellés lors de heurts avec les forces de l'ordre sur les Champs-Élysées à Paris, au cours desquels 73 personnes avaient été arrêtés et où François Hollande a été hué. Prénommés Clovis, Antoine-Louis et François-Xavier, ces trois jeunes sont sympathisants de l'Action française, mouvement d'extrême droite nationaliste et monarchiste qui se présente comme héritier des idées de Charles Maurras, selon l'avocat de l'un d'eux.

"Nous étions pacifiques. Un policier est arrivé vers nous en faisant tourner son tonfa (matraque)", a affirmé l'un des prévenus, chemise à carreaux et pull marin, expliquant que le coup de pied circulaire qu'il a porté était "vraiment un réflexe", par "peur". Circonspect, le président Patrick Ramaël lui a fait observer que les photos montrent qu'il se lance "manifestement vers le policier", avec l'attitude de "quelqu'un qui part au combat".

Un dossier "idéologique" et "politique" selon la défense

Un autre, l'air juvénile sous une épaisse mèche rousse, a affirmé avoir vu un jeune au sol "se faire frapper" par la police et l'a tiré vers lui. Reconnaissant avoir "remué les épaules" au moment de son interpellation, il a estimé qu'il ne s'agissait ni d'un "acte violent" ni de "résistance".

Aucun n'a de casier judiciaire. L'un d'eux est renvoyé devant la justice dans une affaire de violences, lors de laquelle deux personnes d'origine nord-africaine avaient été frappées dans une station de métro avec un drapeau français le 11 novembre 2011. "Il y avait un mouvement de foule", "je n'ai rien à voir avec cela", a-t-il objecté, expliquant qu'il s'était simplement rendu à la commémoration de la manifestation d'étudiants français contre l'occupant nazi le 11 novembre 1940.

L'enquête sociale avait mis en évidence des relations conflictuelles avec une mère qui ne comprend pas les idées politiques de son fils, qu'elle trouve "extrêmes". La procureur avait demandé une peine "d'avertissement" de six mois de prison avec sursis, regrettant l'utilisation de cette procédure par la défense pour en faire un débat politique.

Pour Me Frédéric Pichon, l'un des avocats de la défense, ce dossier est "idéologique", "politique", et a servi de "marche-pied à la communication politique" du ministre de l'Intérieur Manuel Valls. D'un chahut d'étudiant" on veut faire selon lui "une sorte de "6 février 34".