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Le pré­sident pales­tinien, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, se sont ren­contrés hier à Doha pour la pre­mière fois depuis la conclusion d'un nouvel accord devant sceller la récon­ci­liation interpalestinienne.

La der­nière ren­contre entre les deux hommes, au Caire, remonte à janvier 2013. Le diri­geant du Hamas s'est ins­tallé à Doha à la suite de son départ de Damas en raison de la guerre civile qui ensan­glante la Syrie depuis 2011. « Mahmoud Abbas, pré­sident de l'Autorité pales­ti­nienne et le frère Khaled Mechaal, chef du bureau poli­tique du Hamas, ont eu une longue ren­contre à la mi-​​journée à Doha », a annoncé le Hamas, sou­li­gnant qu'elle avait porté essen­tiel­lement sur la récon­ci­liation. « Au cours de la réunion, qui s'est déroulée dans une atmo­sphère positive, les deux diri­geants pales­ti­niens ont exprimé leur volonté sérieuse d'ouvrir une nou­velle page fondée sur le par­te­nariat national », a ajouté le mou­vement dans un communiqué.

L'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP) de M. Abbas, dominée par son mou­vement natio­na­liste, le Fatah, et le Hamas ont signé le 23 avril un nouvel accord pour mettre fin à la division poli­tique depuis 2007 entre la Cis­jor­danie et la bande de Ghaza, res­pec­ti­vement gou­vernées par l'Autorité pales­ti­nienne et la for­mation isla­miste. Reprenant les termes de pré­cé­dents accords de récon­ci­liation signés depuis trois ans, mais restés lettre morte, ce document prévoit la for­mation sous cinq semaines d'un gou­ver­nement tran­si­toire de consensus, composé de per­son­na­lités indé­pen­dantes, sans mandat poli­tique, selon les signataires.

Sur le volet de la sécurité, « des pro­cé­dures admi­nis­tra­tives ont été engagées pour le retour de 3000 membres des forces de sécurité de Ramallah (de l'Autorité, ndlr) pour tra­vailler dans les ser­vices de sécurité à Ghaza », a annoncé dimanche le secré­taire général du gou­ver­nement du Hamas à Ghaza, Abdes­salam Siyam. « La situation sur le plan de la sécurité dans la bande de Ghaza restera inchangée pendant la période tran­si­toire », a précisé M. Siyam dans un com­mu­niqué. A signaler que cet exé­cutif non par­tisan aura pour mis­sions prin­ci­pales de restruc­turer les ser­vices de sécurité, pré­parer des élec­tions dans un délai de six mois et de recons­truire la bande de Ghaza, comme le pré­voient les pré­cé­dents accords de récon­ci­liation signés au Caire en 2011 et à Doha en 2012.

Israël sur la liste du dépar­tement d'état Israël a, rappelle-​​t-​​on, sus­pendu les pour­parlers de paix avec les Pales­ti­niens au len­demain de cet accord, avant même l'échéance des neuf mois impartis aux négo­cia­tions, le 29 avril, malgré les assu­rances de M. Abbas que le futur gou­ver­nement tran­si­toire sui­vrait sa poli­tique, et non celle du Hamas. « Soit le Hamas renonce à la des­truction d'Israël, adopte le chemin de la paix et dénonce la terreur, soit le pré­sident Abbas renonce au Hamas », a sommé le Premier ministre israélien, Ben­jamin Netanyahu.

L'attitude de Tel-​​Aviv a pro­voqué la répro­bation de nom­breux pays du moment qu'elle a eu pour effet d'assassiner le pro­cessus de paix. A men­tionner que comme chaque année, le dépar­tement d'Etat amé­ricain vient de publier son rapport sur le ter­ro­risme dans le monde, stig­ma­tisant les pays et les orga­ni­sa­tions qui par­rainent des actes vio­lents. Sur cette liste figure pour la pre­mière fois Israël. Si la Syrie, l'Iran, Al Qaïda et le Hez­bollah se font épingler par le dépar­tement d'Etat, plus sur­prenant en effet est de voir figurer Israël sur la liste des « méchants » de ce monde.

L'Etat hébreu se voit notamment reprocher une vague crois­sante de van­da­lisme anti-​​palestinien. Citant le Bureau du coor­di­nateur des affaires huma­ni­taires de l'ONU, le dépar­tement d'Etat fait état de 399 actes de van­da­lisme au cours des­quels des Pales­ti­niens ont été blessés et leurs biens endom­magés. Cinq mos­quées et trois églises ont été van­da­lisées à Jéru­salem et en Cisjordanie.