L'armée israélienne a appelé 100 000 habitants du nord de la bande de Gaza à évacuer leur domicile, alors qu'Israël a promis d'intensifier son offensive au lendemain de l'échec d'une initiative de cessez-le-feu qui a fait plus de 200 morts depuis le 8 juillet.

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© afp.com/Thomas CoexDes habitants de la bande de Gaza passent le 16 juillet 2014 devant la maison du responsable du Hamas Mahmud al-Zahar, détruite par des frappes israéliennes pendant la nuit à Gaza City
Au neuvième jour de l'opération « Bordure protectrice », l'armée israélienne a appelé 100 000 habitants du nord de la bande de Gaza a évacuer leur domicile. C'est ce qu'ont annoncé des sources militaires ce mercredi, au lendemain de l'échec d'une initiative égyptienne pour un cessez-le-feu.


Dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée a ciblé des responsables du Hamas. D'après l'ONU, sur les 193 Palestiniens tués depuis le début des bombardements, près de 80% sont des civils, et parmi eux, un grand nombre de femmes et d'enfants.

« Environ 100 000 personnes » ont reçu des messages pour évacuer leur domicile ce mercredi, selon des sources militaires, tandis que des habitants de l'enclave palestinienne ont déclaré à l'AFP avoir reçu des appels et des sms en ce sens des forces israéliennes, qui ont promis d'intensifier leur offensive qui a fait plus de 200 morts depuis le 8 juillet.

« Il y a eu un coup de téléphone, alors on n'a plus hésité »

Tsahal, l'armée israélienne, a plusieurs méthodes pour dire aux Gazaouis d'évacuer. Sa communication passe notamment par les chaînes de télévision. Une famille palestinienne explique ainsi à Libération avoir quitté son logement après avoir vu un message sur la chaîne Al-Quds, proche du Hamas : « Tout à coup, en pleine émission, un communiqué de Tsahal est apparu sur l'écran. La chaîne avait été piratée par l'armée, afin d'appeler les habitants à quitter les lieux et leur indiquer sur une carte les routes sûres à emprunter », explique le quotidien.

« Après, il y a eu un coup de téléphone, alors on n'a plus hésité », raconte Wallid au journal.

Des méthodes d'avertissement controversées

Avant de bombarder une maison, Tsahal lance par ailleurs un premier missile, dit « d'avertissement ». Une méthode vivement condamnée par le directeur régional d'Amnesty International, Philip Luther. « Aucun missile visant une maison abritant des civils ne peut constituer un »avertissement« valable, affirme-t-il au site américain Business Insider. [...] jusqu'à preuve du contraire, attaquer délibérément des maisons abritant des civils constitue un crime de guerre et revient à punir collectivement les familles ».