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Dans un livre à paraître jeudi, Laurent Mauduit, journaliste à Médiapart, écrit que le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a usurpé une partie de ses diplômes avant de présenter sa thèse de doctorat en sociologie.

Après le flou sur les deux doctorats de Christiane Taubira, les trous dans le cursus universitaire de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS, aurait usurpé une partie de ses diplômes avant de présenter sa thèse, affirme Laurent Maudit, journaliste et cofondateur de Médiapart, dans un livre-témoignage intitulé "À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient" (Éditions Don Quichotte) à paraître demain.

L'auteur affirme que le cacique du PS aurait obtenu son doctorat de troisième cycle de sociologie à Jussieu en soutenant sa thèse alors même qu'il n'avait pas obtenus les diplômes antérieurs requis. Médiapart en publie les bonnes feuilles mercredi . "En 1984, il n'a ni licence, ni maîtrise, ni, a fortiori, DEA", affirme le journaliste, ce qui pourrait "handicaper (...) son projet de faire carrière au PS. Il ajoute : "Il a alors un projet insensé : usurper un doctorat. Son idée n'est pas de fabriquer un faux diplôme de doctorat de troisième cycle. Non ! Son idée c'est d'obtenir son doctorat, et de soutenir sa thèse devant un jury régulièrement réuni."

Comment ? Selon le journaliste, Jean-Christophe Cambadélis serait parvenu alors à faire fabriquer un "faux" dans une université (Le Mans) et à s'inscrire à l'université de Paris VII-Jussieu. Pour ce faire, il disposait "d'un allié dans la place", Pierre Fougeyrollas, résistant communiste, sociologue et anthropologue venu enseigner à Jussieu. Celui-ci a rejoint "en 1974 l'Organisation communiste internationale (OCI) et s'est lié d'amitié avec Pierre Lambert", le dirigeant de l'organisation trotskiste. L'actuel premier secrétaire du PS a milité au sein de l'OCI dans les années 1970.

"C'est du très grand n'importe quoi", a réagi Jean-Chrisophe Cambadélis auprès de l'AFP.

Intitulés de thèse

Selon Laurent Mauduit, contrairement à ce qu'affirmait la biographie de l'actuel patron du PS sur le site internet Wikipédia jusqu'à mercredi, (celle-ci ayant été modifiée ce jour), sa thèse n'a pas été soutenue en 1987 mais en 1985 et le sujet de sa thèse ne porte pas sur "les mouvement sociaux sous la Ve République" mais s'intitule "Bonapartisme et néocorporatisme sous la Ve République".

Le cofondateur de Médiapart ajoute "qu'en juin 1985, Cambadélis soutient sa thèse et obtient haut la main son doctorat". Le jury qui le lui accorde "présente cette singularité" de compter parmi ses membres Pierre Fougeyrollas mais aussi Gérard Namer, professeur de sociologie et universitaire socialiste avec lequel Cambadélis (...) a créé peu avant des sections Force ouvrière dans l'enseignement supérieur", soutient l'auteur qui a milité à l'OCI et fut dirigeant de l'Unef au milieu des années 1970. Il relève enfin que sur son site internet propre, Jean-Christophe Cambadélis ne fait aucune allusion à ce diplôme.

Dans sa section 9, le Code pénal indique notamment : "L'usage, sans droit, d'un titre attaché à une profession réglementée par l'autorité publique ou d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution sont fixées par l'autorité publique est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende."