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La Grèce est généralement considérée comme le pays où tout ce qui pouvait mal se passer, s'est effectivement mal passé. Les Grecs ont truqué leurs comptes pour entrer dans la zone euro, alors que le pays était loin d'être prêt sur le plan économique pour cette intégration. Ils font donc maintenant partie de la zone euro et il serait extrêmement difficile, sinon impossible, de les en faire sortir.

La Grèce a été forcée de se maintenir dans la monnaie unique par le reste de l'Europe et avec l'aide du FMI, mais seulement au prix de grands sacrifices de sa population. Le taux de chômage atteignait 26,4% en juillet 2014, et il dépasse même 56% pour les jeunes de moins de 25 ans. Il est très improbable que cette situation s'améliore à court terme.

Dans ce contexte, trouver un emploi est un véritable défi, et de nouvelles formes d'esclavage font leur apparition, note le blog Zero Hedge. Il cite un autre blog, KeepTalkingGreece, qui indique que le ministère de l'Éducation grec propose plus de 1100 emplois à pourvoir pour des enseignants prêts à travailler de façon bénévole, c'est-à-dire, sans salaire. De cette manière, il compte combler les postes vacants dans les écoles.

L'accord du plan de sauvetage signé avec la troïka composée du Fonds Monétaire Internationale, de la Commission européenne, et de la Banque Centrale Européenne, prévoit en effet que la Grèce ne peut pas remplacer les fonctionnaires qui partent en pension. Il a donc eu pour conséquence de raréfier les professeurs des écoles, et la pénurie d'enseignants est désormais telle qu'elle est devenue ingérable. Andreas Loverdos , le ministre de l'Education, a cependant reconnu qu'il ne disposait pas des fonds qui lui auraient permis de recruter "normalement" des enseignants pour répondre à ce problème.

Les volontaires qui accepteront ces 1100 postes de professeurs seront en fait récompensés avec un système de « points de bonus » qui pourrait les aider à retrouver un emploi rémunéré par la suite.

Au début de cette année, une étude de l'Institut du travail de la Confédération des syndicats du Travail (GSEE), dont le blog KeepTalkingGreece avait eu connaissance, avait décrit quelques aspects de la situation des travailleurs grecs. On y apprenait notamment :
  • Que les travailleurs perçoivent leurs salaires avec un retard de 3 à 12 mois.
  • Que les travailleurs ne perçoivent qu'un tiers de leur salaire, le reste est payé en nature, par exemple avec un séjour gratuit dans un hôtel, de la nourriture gratuite ou des bons aliments et d'autres produits dans les supermarchés.
  • Que le paiement des 13ème et 14ème mois de salaire, rendus obligatoires par la législation grecque, et traditionnellement versés à Noël et Pâques, n'est plus assuré totalement. En compensation, les salariés obtiennent de la nourriture et / ou des bons pour le carburant. Les employeurs les forcent à signer un reçu attestant qu'ils ont perçu l'intégralité de leurs primes. La GSEE estime qu'un million de travailleurs seraient concernés.
  • Que les travailleurs de moins de 25 ans ne sont plus embauchés que dans le cadre de contrats mensuels à temps partiel. Ils travaillent 4 heures par jour pour un salaire de 180 euros par mois, ce qui correspond à un salaire de 7,20 euros par jour, soit un taux horaire de 1,72 euro. La loi impose un salaire mensuel brut minimum de 480 euros pour un plein temps pour les moins de 25 ans.
Le blog KeepTalkingGreece avait alors synthétisé la situation de la façon suivante :
Il est dérangeant qu'alors qu'en 2011 et 2012, les Grecs avaient fait un pas en arrière vers une société à la Dickens, en 2013 et 2014, ils ont effectué un grand bond en arrière, vers le Moyen Age ».