© UnknownLes troubles en Ukraine, avec l'appui des USA : des tireurs tuant des manifestants ET des policiers. La violence mise en scène et orchestrée en secret est une composante avérée de l'interférence des USA au-delà de ses frontières.
Un documentaire soulignant le rôle des groupes paramilitaires ayant participé à la révolution ukrainienne déclenche l'ire de plusieurs médias français ainsi que la demande de l'ambassade d'Ukraine de ne pas le diffuser.
C'est dans le cadre de l'émission de reportages «Spécial Investigation» diffusée sur
Canal+ que le reporter et écrivain Paul Moreira, fort d'une solide expérience journalistique en milieu hostile, présente son dernier film intitulé «Ukraine : les masques de la révolution». Dans ce documentaire, il est allé à la rencontre des groupes d'extrême droite, omniprésents pendant et depuis
les événements de Maïdan afin de se rendre compte du rôle exact joué par ces combattants. Une place importante est donnée au recueil de témoignages de personnes ayant vécu
le drame d'Odessa, durant lequel en mai 2014 ont péri brûlés 42 manifestants pro-russes en marge de violents affrontements.
Mais voilà, apparemment le sujet abordé n'a pas été du goût de tous,
Le Monde et un article du blog de Renaud Rebardy publié sur le site de
Libération ont notamment été très critique envers le reportage.
De fait, dès le titre de l'article de M. Rebardy, le ton est donné : «
Canal+ met en images le discours du Kremlin». L'auteur se fait donc taxer de «pro-Kremlin» pour avoir expliqué que l'Ukraine est en proie à des mouvements d'extrême droite et de néo-nazis.
Un journaliste qui réalise des reportages depuis 15 ans, primé à plusieurs reprises, enquête en Ukraine, revient avec des témoignages soulignant le rôle majeur des milices néo-nazies dans la
«révolution» de Maïdan voit tout d'un coup son travail épouser «sans nuance la vision véhiculée par les médias russes».
On peut par exemple lire dans
Le Monde que Paul Moreira aurait exagéré la véritable influence et le pouvoir de nuisance de groupes d'extrême droite comme Secteur Droit, malgré leurs régulières démonstrations de force ou par exemple lorsqu'ils empêchent le rétablissement de
l'électricité en Crimée.
Sur le blog de Renaud Rebardy, on apprend que plusieurs protagonistes auraient vu leur traits exagérés dans le reportage, comme Oleg Tiagnibok, le dirigeant
du parti Svoboda, qui ne serait qu'un «ultra-conservateur» et «nationaliste» et non pas comme entendu dans le film étant «issu de la mouvance néo-nazie». Renaud Rebardy écrit qu'«il est plus proche d'un Viktor Orban, premier ministre de Hongrie, ou d'un Jaroslaw Kazczynski, le dirigeant du PiS, le parti au pouvoir en Pologne» que d'un «Adolf Hitler». Comme le rappelle l'économiste et auteur du blog
Les-Crises.fr Olivier Berruyer dans son
article à ce sujet, cet Oleg Tiagnibok n'est rien d'autre que le leader et confondateur du parti Svoboda, alias Parti Social National d'Ukraine et sélectionné dans la short-list du centre Simon Wiesenthal des 10 pires antisémites mondiaux, en particulier pour son appel à purger l'Ukraine de 400 000 Juifs et Russes. De quoi se faire une idée du personnage.
Suite aux propos acerbes de certains journalistes,
l'auteur du documentaire a réagi, admettant que son enquête «allait à l'encontre de la narration communément admise». Le reporter, accusé de «faire le jeu de Poutine», fait état de pressions venant de toutes parts, et bien sûr d'Ukraine, alors qu'il prétend que ce documentaire devrait leur servir à ouvrir les yeux : «il me semble que l'Ukraine doit de toute urgence se poser la question de ces groupes paramilitaires. Ils sont, comme l'affirme le film, la plus grande menace pour la démocratie ukrainienne».
Il a dit s'attendre à une «opposition virulente». Il ne croyait pas si bien dire : l'ambassade d'Ukraine en France a adressé une lettre au président de
Canal+ Vincent Bolloré afin de lui demander de déprogrammer le reportage.
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