La scène se passe en France, un pays qui, comme chacun sait, ne contrôle pas ses citoyens, comme certains s'y emploient ailleurs. Il est d'autant plus étonnant d'apprendre que le 17 février dernier, six élèves du collège Sainte-Anne d'Auray, en Bretagne, ont été convoqués par la gendarmerie pour subir un interrogatoire sur les cours dispensés par leur professeur d'histoire.
Les enquêteurs voulaient savoir ce qu'avait déclaré l'enseignant "au sujet de la Russie et de Vladimir Poutine" durant les cours d'histoire dispensés en langue bretonne par ce dernier.
"Dans une introduction à la géopolitique, j'ai voulu, conformément au programme scolaire, montrer ce qu'était la Russie aujourd'hui. J'ai parlé de la chute du communisme jusqu'à l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine. J'ai replacé le combat de Vladimir Poutine dans le contexte de sa lutte contre l'islamisme et notamment contre Daech, en montrant que Vladimir Poutine était un des précurseurs de cette lutte, un des initiateurs d'une grande coalition contre l'État islamique", explique Pascal Geneste, dans un entretien accordé à Sputnik."Je ne fais aucun commentaire, je me base sur les faits", souligne-t-il.
Le professeur fait remarquer que ses cours se sont déroulés après les attentats du 13 novembre, qui ont traumatisé toute la France et notamment ses élèves.
Il dit les avoir prévenus à chaque fois contre les dangers de la radicalisation islamique. Le professeur souligne que c'est ainsi qu'il remplit son rôle de pédagogue, qui est de protéger les enfants, de protéger les libertés européennes.
"J'ai voulu démontrer aussi que notre proposition d'alliance avec la Russie ne date pas d'hier, qu'elle est même antérieure à la période communiste. J'ai voulu montrer que c'est une alliance d'avenir, qu'elle est raisonnable et claire", précise-t-il.Suite à ce cours, le professeur Pascal Geneste a été dénoncé par les parents d'une élève, qui ont déposé plainte à la gendarmerie, l'accusant de propos scandaleux et islamophobes.
"Ces parents sont un peu influencés par la propagande qu'on nous sert à la télévision française. Cela fait longtemps que la télé française n'est plus libre", déplore le professeur.Pascal Geneste rappelle qu'il fait partie des nombreuses personnes ayant été sanctionnées pour avoir essayé de faire comprendre aux élèves que "ce qui nous menaçait, c'est l'islamisation en France".
"Nous sommes en état d'urgence et au lieu de combattre les islamistes, on préfère combattre les ennemis des islamistes", poursuit-il.
Alors que la France est un État garantissant la liberté d'expression, M. Geneste a été interrogé sur ses positions politiques.Le procureur de la République de Lorient a décidé d'ouvrir une information judiciaire. Pascal Geneste a été entendu par un officier de gendarmerie, dont le comportement était "très courtois".
"On m'a posé des questions pour savoir si j'étais de droite ou de gauche. Il m'a été reproché d'avoir mis sur mon site une chanson que reprennent parfois les Jeunesses du Front national. Le FN n'est pas interdit en France, c'est même le premier parti de France", s'indigne M. Geneste.
"On m'a posé une question aussi pour savoir si j'étais un nationaliste français. Si aimer son pays, aimer la France, aimer la Bretagne, si aimer l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, c'est être nationaliste, oui, j'accepte le mot +nationaliste+. Pour moi ce mot veut dire +aimer les siens avant les autres +, et non +détester les autres+. Donc, moi, je veux protéger les miens", conclut Pascal Geneste.
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