Jeune et alcool
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C'est la décision de justice qui fâche toutes les associations de défense des victimes de viol. Selon la Cour d'appel de Tulsa, le sexe oral non-consenti n'est pas puni si la victime est inconsciente après avoir trop bu.

Cette décision a été prononcée dans le cadre d'un procès qui oppose une jeune fille de 16 ans et un jeune homme de 17 ans, comme l'explique le site Au Féminin.

Fellation consentie?

Après une soirée bien arrosée avec des amis, il propose de la ramener chez elle. Selon les témoins, la jeune fille semble avoir trop bu et perd plusieurs fois connaissances. Arrivée chez sa grand-mère, elle est emmenée à l'hôpital inconsciente.

Des examens sont pratiqués et révèlent la présence de 3,4 grammes d'alcool dans le sang mais aussi de traces d'ADN du garçon derrière sa jambe et autour de sa bouche. Interrogé par la police, le jeune homme explique que son amie lui a fait une fellation et qu'elle était d'accord. Ce que nie la jeune fille qui assure ne se souvenir de rien.

"Pas de viol si la victime est inconsciente suite à l'alcool"

Le jeune homme est poursuivi pour viol mais les accusations sont rejetées par le tribunal et la cour d'appel. "Il ne peut y avoir de fellation forcée quand une victime est tellement intoxiquée qu'elle est complètement inconsciente au moment où est pratiqué l'acte de sexe oral", a estimé la Cour.

Pour cela, les juges se sont appuyés sur une loi fédérale concernant la sodomie forcée (qui inclut la fellation) et dans laquelle l'inconscience provoquée par l'alcool n'est pas énumérée parmi les situations où il peut être fait usage de la force.

Une loi qui doit être amendée

Le procureur en charge de l'affaire, Benjamin Fu est, lui, totalement révolté et explique au Guardian que cette interprétation de la loi est dangereuse en instaurant que l'incapacité à consentir d'une victime la rend coupable. Il souhaite que la loi soit amendée afin d'introduire la notion d'ébriété.

Une triste histoire qui fait réfléchir, alors que se multiplient les campagnes afin d'empêcher que les victimes de viols ne se sentent coupables.