Commentaire : Avec l'incendie destructeur qui brûle tout sur son passage en Alberta depuis quelques jours, et qui risque de durer encore très longtemps, il est important de s'intéresser à cette région riche en sables bitumineux. Ces sables sont la cause d'une terrible contamination de l'air et de la terre ; leur exploitation effrénée et hystérique participe à la destruction de l'espace naturel, merci aux grandes multinationales pétrolières avides et sans scrupules. L'odeur de la région est une puanteur qui a pour nom Argent. Celle-ci envahit tout : lacs, montagnes, rivières, esprits des lieux ; jusqu'aux poumons de la terre et des humains, dans la chair et les forêts.


Alberta
© GoogleÇa sent le souffre
La province d'Alberta au Canada a vu démarrer il y a une dizaine d'années l'exploitation gigantesque du pétrole bitumeux. C'est par cette riche province pétrolière, la troisième réserve au monde, que François Hollande a commencé dimanche 2 novembre sa visite d'Etat au Canada. Quel est le bilan écologique dans cet espace plus grand que la forêt amazonienne ? France 2 y a rencontré des exploitants et des habitants.

Des poissons empoisonnés au plomb et à l'arsenic

Deux millions de barils de pétrole sortent chaque jour des usines qui traitent les sables bitumeux, une exploitation qui nécessite trois fois plus d'énergie que pour l'extraction du pétrole conventionnel. De l'eau, beaucoup d'eau et des produits toxiques sont aussi nécessaires pour extraire le pétrole bitumeux, notamment dans les bassins de décantation.

Les Indiens de la tribu Athabasca installés à Fort Chipewyan en disent long sur la pollution que la région a subie depuis quelques années : des poissons empoisonnés au plomb et à l'arsenic remplissent la rivière, disent-ils. Les autorités canadiennes n'en ont cure, les prévisions d'exportation et de d'exploration sont à l'ordre du jour malgré diverses manifestations dans le pays et aux Etats-Unis.