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© Jean-Marc Giboux
Les sables bitumeux de l'Alberta ont élevé le Canada au troisième rang des réserves mondiales de pétrole avec 173 milliards de barils, derrière le Venezuela et l'Arabie saoudite. Le pétrole représente aujourd'hui près de 24 % des exportations du pays. Pour l'acheminer aux États-Unis, un oléoduc gigantesque doit traverser l'Amérique du nord au sud. Mais les populations locales refusent ce pipeline qui, à l'heure de la transition énergétique, devient aussi pour Obama un enjeu des élections de mi-mandat. Jean-Marc Giboux avait illustré la série de quatre articles de Thomas Cantaloube consacrée à cette révolte. Voici aujourd'hui ses photos, prises à la source.

Les sables bitumineux de l'Alberta (photo en-tête) sont d'importants gisements de pétrole brut lourd situés dans le nord-est de l'Alberta au Canada, couvrant 142 200 km2 de forêt boréale, soit environ 21 % du territoire de la province. C'est la seule réserve pétrolière au monde à pouvoir être exploitée à ciel ouvert à grande échelle, car les gisements de sables bitumeux sont recouverts de moins de 75 mètres de terre.

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Les sables bitumeux sont un mélange de pétrole lourd, de silice, de minéraux argileux et d'eau. Pour isoler le pétrole, ce mélange doit passer par une usine de valorisation. Les fumées qui s'en échappent sont riches en sulfites et en benzène.

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Les seuils de sulfites et de benzène tolérés dans les rejets sont deux fois plus élevés dans l'Alberta, qu'aux États-Unis. Si bien que ce que rejettent les usines de valorisation demeure en dessous des limites autorisées.

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Montagne de coke de pétrole, un produit résiduel du raffinement des sables bitumeux.

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L'exploitation à ciel ouvert implique une déforestation massive, et la destruction de la forêt boréale provoque des émanations de méthanes et autres polluants, sans compter la contamination des sols.

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Chaque baril de bitume génère 1,5 baril de déchets, des boues toxiques qui contiennent des acides naphthéniques, de l'arsenic, du benzène, de l'ammoniac, du plomb, du mercure, du toluène, des sulfides, etc.

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Ces boues sont contenues dans d'immenses étangs de décantation entourés de digues. La décantation est un processus lent et les "bassins de résidus" s'accumulent et s'étendent, devenant de véritables lacs de déchets toxiques à ciel ouvert.

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Les "bassins de résidus" s'étendaient sur 176 km2 en 2010. En 2020, ce sera 250 km2.

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Montagne de soufre, produit résiduel du raffinement des sables bitumeux.

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Le camp des travailleurs en construction en plein cœur de la forêt boréale. Une forêt boréale est constituée d'arbres tolérant au froid, principalement des conifères avec présence discrète de feuillus.

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Stockage de pipelines.

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Déforestation au nord de Fort McMurray, dans la province de l'Alberta.

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La forêt boréale du nord canadien dans son état naturel.

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À 100 km au nord de Fort McMurray, la première raffinerie de sables bitumeux de l'Alberta a fermé ses portes en 1956, et la nature se réapproprie petit à petit le terrain souillé par le bitume.

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Fort McMurray est la base d'exploitation des sables bitumeux de l'Athabaska. En 1967, quand la Great Canadian Oil Sands (aujourd'hui Suncor) inaugurait sa première usine de traitement du bitume, Fort McMurray comptait moins de 3 000 habitants. Aujourd'hui, la région est la zone industrielle la plus dynamique du Canada et Fort McMurray compte plus de 73 000 habitants (120 000 avec la banlieue), une moyenne d'âge de 31 ans et un revenu annuel des ménages de 177 000 dollars.