La calculatrice astronomique vieille de 2000 ans que les Grecs utilisaient pour visualiser le mouvement du Soleil, de la Lune et des planètes connues à l'époque aurait pu servir à prédire l'avenir.


Cette histoire débute en 1901, année où l'épave d'une galère romaine datée de 87 av. J.-C. fut retrouvée près de l'île grecque d'Anticythère, entre Cythère et la Crête.

On aurait vite oublié cette découverte, si un appareil unique en son genre n'avait pas été retrouvé au milieu des épaves — le mécanisme d'Anticythère.

Rappelons au passage que le mécanisme d'Anticythère est considéré comme le tout premier calculateur analogique au monde permettant de calculer des positions astronomiques. Garni de nombreuses inscriptions grecques, ce mécanisme comprend des dizaines de roues dentées, disposées sur plusieurs plans.

Depuis des décennies, les scientifiques cherchaient à déchiffrer ses inscriptions énigmatiques. A en croire l'astrophysicien Mike Edmunds (université de Cardiff, Pays de Galles), son équipe s'est enfin acquittée de cette tâche titanesque.

"Au terme de notre travail de décryptage, nous avons réussi à démontrer que ce mécanisme servait à visualiser le mouvement des planètes et à déterminer la position exacte du Soleil et de la Lune dans le ciel", souligne avec fierté M. Edmunds.

Notons que cette calculatrice était également en mesure de diviser, de multiplier, de diviser et de soustraire avec une exactitude assez élevée.

En outre, poursuit M. Edmunds, les savants de l'Antiquité auraient pu l'utiliser à d'autres fins moins "scientifiques", comme par exemple la prédiction de la couleur d'un éclipse à venir.

"Pour le moment, nous ne sommes pas en état de l'interpréter exactement. Cependant, il n'est pas exclu que la couleur d'une éclipse ait constitué pour eux une sorte d'augure ou de signal, certaines couleurs étant considérées comme un bon présage", explique-t-il.

Et de conclure: "Qu'à cela ne tienne, l'appareil servait avant tout à des fins astronomiques, et non pas astrologiques".

"S'agit-il du dernier mot sur le mécanisme d'Anticythère? Certainement pas, mais cette étude nous fournit un nouveau modèle, des tas de nouvelles données pour de nouvelles recherches", souligne dans un commentaire François Charette, de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich (Allemagne).