François Hollande a annoncé en conseil des ministres qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des « biens et des personnes » ne pouvait être « garantie », a annoncé, mercredi 15 juin, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. « A un moment où la France accueille l'Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garanties. »
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© GoogleQuand on interdit au peuple de s'exprimer nous ne sommes pas bien loin d'une dictature

Commentaire : Pourtant les travailleurs qui manifestent contre la désastreuse loi El Khomri ne sont ni des « terroristes » ni des « hooligans ». Ainsi, les actes de quelques uns qui ne semblent pas vraiment faire partie des manifestations (la question se pose de savoir qui pilote ces groupes masqués, cagoulés, et munis de batte de base-ball, qui ne semblent être là que pour discréditer le mouvement social) doit retomber encore une fois sur le dos des citoyens. Au lieu d'interdire les hooligans de détruire tout sur leur passage en les expulsant du territoire français, au lieu de travailler pour une meilleure protection de la population contre le terrorisme, le gouvernement français politise ces deux situations pour frapper ceux qui manifestent contre une loi qui va à l'encontre de l'esprit du travail et du bien-être. A quoi joue le gouvernement français ?


Mardi, la nouvelle journée de mobilisation nationale contre la loi travail a été marquée par des heurts violents avec la police, peu après le départ du cortège place d'Italie. La préfecture de police a fait état de cinquante-huit personnes interpellées, notamment après des jets de projectiles. Quarante-quatre personnes étaient toujours en garde à vue mercredi.

La CGT dénonce « un gouvernement aux abois »

Plus tôt dans la journée, au micro de France Inter , Manuel Valls, qui a réaffirmé qu'il ne« changera[it] pas » le projet de loi travail, avait dénoncé l'attitude « ambiguë » de la CGT à l'égard des casseurs et appelé le syndicat à ne plus organiser de grandes manifestations à Paris.
« Le gouvernement ne changera pas un texte qui est déjà le résultat d'un compromis avec les syndicats réformistes il y a plusieurs mois. »
« Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris et, au cas par cas, car vous savez qu'on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons, nous, nos responsabilités », a-t-il encore dit, fustigeant des casseurs « qui voulaient sans doute tuer » des policiers.


La CGT a qualifié ces propos d'« inacceptables ».
« Menacer d'interdire les manifestations [est] le signe d'un gouvernement aux abois », a dénoncé le syndicat dans un communiqué, soulignant qu'il incombait « aux pouvoirs publics », dont Manuel Valls « a la première responsabilité, d'assurer la sécurité et le maintien de l'ordre ».
La CGT assure, en outre, avoir pris « les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive ».

Pour Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC) du Sénat, l'annonce du président de la République « porte atteinte au droit constitutionnel de manifester dans notre pays ». « François Hollande a dépassé un point très grave », estime-t-elle.