La Suède a entériné aujourd'hui un resserrement des conditions d'octroi de l'asile et du regroupement familial, censé tarir le nombre de réfugiés arrivant sur son sol, après l'accueil l'an dernier de plus de 160.000 demandeurs. Le texte de loi présenté par le gouvernement de gauche minoritaire prévoit, pour une période transitoire de trois ans, de ne plus accorder que des permis de séjour temporaires et de limiter l'accès au regroupement familial.

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© GoogleLa Suède met le cadenas
Les réfugiés bénéficieront de permis de séjour de trois ans, convertibles en droits de résidence permanente s'ils trouvent un emploi leur permettant de subvenir à leurs besoins.Les demandeurs accessibles à un autre statut de protection seront en principe autorisés à rester 13 mois. Les réfugiés au titre des quotas établis chaque année par le Haut-commissariat des Nations unies (HCR) ne sont pas concernés.

Ces mesures "visent à réduire fortement le nombre de demandeurs d'asile tout en améliorant les moyens d'accueil et d'installation" pour les migrants présents sur le territoire suédois, justifie le texte, voté par à une large majorité - 240 voix contre 45 - par les parlementaires.

Les deux partis de la coalition gouvernementale (sociaux-démocrates et Verts), ainsi que les Modérés (conservateurs) et les Démocrates de Suède (extrême droite) ont voté pour. Le Centre et le parti de Gauche (extrême gauche) ont voté contre, de même que certains députés écologistes. Libéraux et chrétiens-démocrates se sont abstenus.

La loi entrera en vigueur le 20 juillet et s'appliquera à tous les demandeurs enregistrés après le 24 novembre 2015, alors que la Suède avait déjà rétabli des contrôles aléatoires à sa frontière avec le Danemark, par où transitent une majorité de migrants cherchant à gagner le pays.

Le royaume scandinave, réputé pour sa tolérance et son haut niveau de protection sociale, a accueilli 245.000 migrants depuis 2014, dont une majorité de Syriens, Afghans et Irakiens.