La onzième manifestation contre le projet de loi El Khomri sur le droit du travail s'est déroulée mardi 28 juin entre la place de la Bastille et la place d'Italie, à Paris, sous importante escorte policière. Plus de 2 500 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés pour éviter les débordements, telles les violences de la manifestation du 14 juin, qui avaient conduit à réduire le parcours de celle du 23 juin.

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© Inconnu Les manifestants sous la mire des forces de l'ordre
Des points de filtrage ont été installés aux abords du cortège, et la préfecture a annoncé au moins 27 interpellations. Après un départ dans une ambiance calme, quelques petites échauffourées et des jets de gaz lacrymogènes ont été constatés par les journalistes du Monde présents sur place.


La préfecture de police a annoncé entre 14 000 et 15 000 personnes dans le cortège parisien ; Force ouvrière (FO) et la Confédération générale du travail (CGT), 55 000 manifestants.


Nouvelle journée d'action le 5 juillet

Les dirigeants des sept syndicats opposés à la loi travail - CGT, FO, Fédération syndicale unitaire (FSU), union syndicale Solidaires, Union nationale des étudiants de France (UNEF), Union nationale lycéenne (UNL) et Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) - défilaient en tête. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a annoncé dès le départ du cortège qu'une nouvelle journée d'action serait organisée dans une semaine, mardi 5 juillet, alors que les syndicats doivent être reçus, mercredi et jeudi, par le premier ministre Manuel Valls et la ministre du travail Myriam El Khomri :
« Nous avons remis des propositions à la ministre [El Khomri], j'espère qu'ils vont apporter des réponses. Je constate que sur la question du dumping social généralisé, depuis plusieurs mois, personne ne nous apporte de réponse »
La loi travail doit être votée mardi 28 juin au Sénat, après avoir été profondément remaniée par les parlementaires de droite, majoritaires dans cette assemblée. Le texte fera l'objet d'une commission mixte paritaire (rassemblant des députés et des sénateurs), qui n'a aucune chance d'aboutir à une position commune des deux chambres. Il sera de nouveau examiné par l'Assemblée, d'abord en commission des affaires sociales, jeudi, puis en séance, à partir du 5 juillet. Le gouvernement entend revenir à sa version, adoptée en première lecture par les députés.