Le XXe siècle fut celui des idéologies et de la destruction. Le communisme fit son apparition en 1917 et disparut presque immédiatement, tout comme le fascisme qui, lui, disparut au sein des camps de concentration, une dizaine d'années après sa première instauration.
Us troops
© InconnuLes troupes US sont présentes dans 156 pays
Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, une seule idéologie subsistait. Né au cœur de l'empire US et affectant le monde entier, le libéralisme et ses dogmes - individualisme, matérialisme, athéisme et nihilisme - ont amené l'humanité au bord du gouffre.

En dépit de leur parti-pris manifestement pro-impérialiste, chaque jour les médias mainstream présentent davantage de preuves du désastre total en cours sur la planète et du processus de désintégration qui affecte tant les individus que les sociétés.

Dans mes articles précédents, j'expose à de multiples reprises les effets néfastes du libéralisme répandu par l'empire US : la destruction de la beauté, de la famille, du genre, de l'identité, de la conscience morale, des religions et ainsi de suite. En gros, tous les traits qui définissent précisément notre identité humaine sont systématiquement pervertis, inversés, détruits.

Prendre pleinement conscience du caractère inepte de l'impérialisme est un exercice nécessaire, mais néanmoins incomplet. Pour paraphraser Albert Camus, un homme révolté est un homme qui dit « non » au monde actuel, mais qui dit aussi « oui » à autre chose, à un monde meilleur. Aussi, la prochaine étape consiste naturellement à proposer une alternative : un nouveau modèle politique et social qui résonne en profondeur avec les valeurs humaines que chacun de nous se doit d'épouser.

Il s'agit d'un exercice de réflexion mais aussi d'espoir, et il n'y a pas grand-chose à perdre, parce que même si notre modèle socio-politique est imparfait, il est peu probable que, même avec la plus grande volonté, nous concevions un modèle de société aussi destructeur que ses prédécesseurs !

J'ai eu l'idée d'écrire cet article après avoir lu ce fil de discussion sur notre forum : Hope, fear and the future [Espoir, peur et avenir]. Dans l'une de ses contributions à ce fil, Joe Quinn souligne un point-clé :
La vie, c'est en essence la croissance ; mais qu'est-ce que la « vie », si ce n'est les relations que nous entretenons avec les autres ? Et donc, que signifie croître/grandir dans la vie si ce n'est faire croître nos relations avec les autres ? Mais comment y parvenir ? Peut-être en combinant des mondes intimes autrefois uniques, en les intégrant à quelque chose de plus grand que la somme de ses parties, quelque chose qui puisse créer ou attirer une nouvelle vie ou un nouveau monde via la concentration et l'union de ces réalités intimes qui, par elles-mêmes, n'auraient ni la force ni le pouvoir de le faire. En outre, bien sûr, ce processus doit impliquer une vision de la réalité qui non seulement soit partagée, mais qui surtout résonne avec une réalité objective, ou avec les forces supérieures de la nature, c'est-à-dire une création objective de la réalité à grande échelle.
J'ai exploré plus avant cette idée en lisant l'excellent ouvrage d'Alexandre Douguine, La quatrième théorie politique. Il y a plusieurs similarités entre les deux modèles. Mais contrairement à Douguine, qui propose une stratégie permettant de faire la transition entre le monde libéral actuel et le 4e modèle politique qu'il a développé, nous nous concentrerons uniquement sur les spécificités de notre monde idéal après la transition. C'est pourquoi notre modèle s'appelle le « postimpérialisme ».

Notre hypothèse est que l'empire US va bientôt s'effondrer, et pourrait entraîner avec lui la quasi-totalité de la planète. Cette catastrophe mondiale pourrait être causée par une intervention humaine et/ou cosmique. Le postimpérialisme propose un modèle de société qui pourrait se développer et prospérer après cette réinitialisation majeure.
bilbo house
© InconnuLa Maison de Bilbon Sacquet dans la Comté
La tâche qui s'offrait à nous était donc de concevoir l'organisation d'une société idéale (rien que ça). Tout ce qui m'est venu à l'esprit, c'était une image pour le moins naïve qui rappelait le village de Bilbon dans Le seigneur des anneaux. J'étais certes conscient des nombreux défauts du système actuel, mais quelles étaient les meilleures façons d'y remédier ? Alors, comme d'habitude, assis à la table de la cuisine, j'ai commencé à poser des questions sur tel ou tel point, et mes camarades m'ont suggéré des solutions.

J'ai constaté avec surprise que chacun d'entre nous avait déjà beaucoup réfléchi à la question, et chacun apportait des réfléxions complémentaires lors de ces conversations. Cela laisse entendre qu'au plus profond de nous, nous nourrissons le désir d'un monde meilleur, et que ce désir est bien plus qu'un simple rêve irréaliste : vous trouverez ci-dessous de nombreuses idées très exploitables et concrètes qui méritent assurément d'être mises à l'épreuve.

Voilà donc comment nous en sommes venus aux caractéristiques de notre société idéale. C'est par définition une tâche incomplete qui doit évoluer de façon organique. C'est un premier pas visant à semer une graine dans l'esprit du lecteur et à l'encourager à réfléchir à ce monde idéal. Et voyons les choses en face : chaque réussite remarquable (ou moins...) dans ce monde a commencé par une idée, un éclair d'imagination ou d'inspiration qui ont façonné le processus qui a permis sa réalisation.

Le postimpérialisme en quelques mots

Malgré les effets manifestement destructeurs du communisme, du capitalisme et du socialisme, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Notre « postimpérialisme » vise à préserver les aspects positifs de chaque idéologie passée tout en rejetant, bien évidemment, ses aspects destructeurs.

Gardons aussi à l'esprit que les effets néfastes desdites idéologies pourraient moins être dues à leur nature intrinsèque qu'à la façon dont elles ont été imposées aux sociétés par des dirigeants pathologiques.

Au niveau du commerce/des affaires, la norme est une forme de capitalisme contrôlé. Les régulations mises en place permettent d'éviter les écueils habituels du capitalisme passé - à savoir la spéculation, les monopoles, le lobbying, la pollution industrielle, l'obsolescence programmée, la publicité malhonnête, le déséquilibre capital/main d'œuvre. Au sein de cette structure régulatrice, le commerce équitable et l'offre et la demande gouvernent les échanges de biens et services, tandis que le fardeau de la bureaucratie est maintenu à un minimum afin de garantir des échanges commerciaux fluides, rapides et efficaces.

Au niveau de l'État, le postimpérialisme met en œuvre une politique essentiellement socialiste. Les impôts financent un État-providence, lequel redistribue les richesses et offre une éducation, des soins médicaux et des transports gratuits. L'État contrôle également les secteurs industriels-clés, comme l'énergie et l'exploitation minière. L'État vise à créer le meilleur environnement juridique, administratif et fiscal pour les communités, afin qu'elles se développent de façon harmonieuse.

Au niveau de la communauté, une forme positive de communisme est appliqué. Les communautés sont l'élément central de la société postimpérialiste. Elles sont fortement autonomes, lèvent leurs propres impôts, possèdent des terres et des bâtiments ainsi que leurs propres milices et leur propre gouvernement. Elles sont donc l'unité de base de la société. Cependant, le trait le plus important des communautés postimpérialistes est sans doute d'ordre immatériel et renvoie à un niveau supérieur de coopération, d'aide, de partage, de confiance et de solidarité qui prévaut entre chacun des membres.

Ainsi, le premier sujet abordé dans notre transcription des séances de questions-réponses sera celui des communautés. Des commentaires développant les solutions proposées et/ou les comparant à l'état actuel du monde ont été ajoutés à certaines des réponses.

Communauté et vie de famille


Q : La démographie est-elle limitée ?

R : La densité démographique est limitée. Si une communauté atteint la densité maximale, un couple qui souhaite avoir des enfants devra déménager dans une zone moins peuplée.
La citadelle de Kowloon (Hong Kong)
© InconnuLa citadelle de Kowloon à Hong Kong abritait trente-trois mille résidents sur plus de deux hectares
La population des communautés est également limitée à 3 000 âmes, ce qui fait que tout le monde connaît tout le monde. Cette taille doit permettre d'atteindre une masse critique de compétences nécessaires et complémentaires.
Une telle mesure marque la fin de la mégalopole. Ces lieux de concentration démographique détruisent les individus, les communautés et les familles. La pollution, le crime et les épidémies y pullulent. En outre, ils sont la planque parfaite pour les individus pathologiques.

Des communautés limitées en taille contribuent également au développement harmonieux du territoire, en empêchant l'émergence de mégalopoles qui drainent les ressources, la main d'œuvre, les capitaux, la campagne environnante voire même le reste du pays.
Q : Les communautés sont-elles autonomes par rapport à l'État ?

R : Oui. L'État définit un large cadre juridique, les communautés sont libres d'établir leurs règles et coutumes tant qu'elles se conforment à ce cadre. Les communautés, en tant que familles locales étendues, sont l'unité fondamentale de la société postimpérialiste.
Cette vision est similaire à ce que Richard Thurnwald appelait un Dorfstaat - un « village-État ». Le village-État est une vision alternative de la politique qui adopte la perspective de l'ethnie vivant naturellement en équilibre avec son environnement. Cette vision n'est pas urbano-centrée (système qui projette sa structure sur le reste du pays), mais centrée sur le village ou la province. Elle adopte le point de vue des régions considérées comme périphériques en politique classique, mais qui sont les noyaux durs de la société postimpérialiste.
Q : Y a-t-il des armées ?

R : Oui. Chaque communauté possède sa propre milice. Seuls des membres de la communauté peuvent devenir soldats. Ils s'entraînent 1 week-end par mois et 2 semaines l'été. Les communautés peuvent fournir des troupes pour qu'elles agissent au nom de l'État dans le cadre d'un mandat ou d'une durée spécifiques, mais elles se réservent le droit de refuser de s'impliquer dans une action militaire collective.
La communauté est au cœur de la société. L'État ne possède pas d'armée en propre, mais les communautés, si.
Q : Puisque les États ne possèdent pas d'armées, ils ne peuvent déclencher de guerre, mais quid des communautés qui, elles, possèdent des milices ? Peuvent-elles déclencher des guerres ?

R : Tout chef de communauté qui affiche un comportement belliqueux de façon persistante se voit destitué sur décision collective des autres communautés. On demande alors aux citoyens d'élire un futur représentant. Si un chef belliqueux est de nouveau élu, il est destitué, et une enquête est menée pour identifier les causes de ce bellicisme. Une solution pour prévenir tout futur bellicisme est de disperser la communauté belliqueuse dans d'autres communautés éloignées les unes des autres.
Si la communauté refuse d'abandonner son attitude belliqueuse, une intervention de l'armée étatique pourra s'avérer nécessaire. Si les citoyens de ladite communauté persistent dans leur attitude, ils sont envoyés dans l'enclave fermée. Ceci pour les aider à surmonter leur attitude belliqueuse, et pour protéger les autres citoyens.
Q : Y a-t-il des femmes dans l'armée ?

R : Oui, mais elles ne peuvent officier à des postes exigeant des efforts physiques éreintants. Idem pour toute autre profession.

Q : Qu'en est-il des activités de loisirs ?

R : Les activités de type clubs sont une part importante de la vie en communauté. Les communautés proposent une variété de clubs (arts, sports, hobbies) tous centrés sur le divertissement, l'apprentissage, la création de liens.
L'objectif principal est de développer un fort esprit communautaire. Pour ce faire, les membres de la communauté doivent se connaître et se faire mutuellement confiance. Cela est facilité par les diverses activités pratiquées en commun.
dominoes
© Marion Post WolcottHommes jouant aux dominos, Mississipi, 1939
Q : Y a-t-il des activités intercommunautaires ?

R : Oui. Des défilés, des fêtes, des échanges, des expositions, des repas, des célébrations de héros, etc. sont organisés à un niveau intercommunautaire.
Ce qui prévaut au niveau intracommunautaire s'applique aussi au niveau intercommunautaire : partager, se connaître les uns les autres, se faire confiance.
Q : Y a-til des activités de méditation/de réflexion intérieure ?

R : Oui. Ce genre d'activités sont menées au niveau de la communauté. Des réunions sont régulièrement proposées. Des cours sont organisés par groupes d'âge/d'ancienneté.
La méditation est une activité grand public, comme l'étaient la télé ou le foot durant l'ère impérialiste.
Q : Le sport a-t-il sa place dans le postimpérialisme ?

R : Oui, mais exclusivement en tant qu'activité de loisir. Aucun argent n'est impliqué, aucun « point » communauté ne peut être acquis. Les normes culturelles minimisent la dimension compétitive de la vie en communauté et renforcent les aspects coopératifs/divertissants/thérapeutiques. Les activités sportives sont pour la plupart pratiquées au niveau de la communauté.
Le « sport moderne » n'a plus rien à voir avec le véritable sport, l'amusement ou le partage. Il s'agit d'activités hautement médiatisées et professionnalisées gouvernées par l'individualisme, la compétition et l'argent. En plus de promouvoir ces valeurs destructrices dans nos esprits, leur couverture médiatique permanente constitue une distraction majeure par rapport à ce qui compte vraiment.
Q : Quelles sont les règles concernant le mariage et la procréation ?

R : La procréation relève de la physicalité, tandis que le mariage devrait relever de l'âme. Ainsi chacun peut se marier avec qui il veut, et le divorce est légal. Cependant, seuls les couples hétérosexuels mariés peuvent adopter des enfants et les élever. Avant d'avoir des enfants, ces couples hétérosexuels mariés doivent assister à des cours de parentalité et passer par une période de probation de 5 ans, en règle générale.
nurturing
© InconnuNotre profil psychologique est en grande partie défini par nos premières expériences. Les soins et la tendresse sont essentiels à une psyché saine.
Q : Y a -t-il des congés maternité ?

R : Oui, les mères ont un congé de 3 ans durant lequel elles continuent à recevoir leur salaire.
Ainsi, l'enfant reçoit beaucoup d'attention et de soins de la part de sa mère. En raison d'heures de travail limitées, le mari est également très présent. Remarquez également que la famille et la communauté jouent un rôle important dans l'éducation des enfants.
Q : Peut-on se marier en dehors de sa communauté ou de son pays ?

R : Oui. Dans ce cas, le couple peut choisir dans quelle communauté ou pays vivre. Si nécessaire, le conjoint « extérieur » sera encouragé à apprendre la langue locale.
Le mariage vise à établir un lien au niveau de l'âme. De tels liens peuvent se tisser entre des personnes issues de communautés/d'États différents.
Q : Un individu peut-il changer de communauté ?

R : Oui, mais la communauté de destination du demandeur doit accepter sa candidature et avant cela doit consulter le rapport rédigé par sa communauté-mère. Seuls les individus possédant un nombre suffisant de points communauté peuvent postuler pour un transfert.
Le postimpérialisme est véritablement une société méritocratique. Mais ici, le mérite n'est pas basé sur des valeurs pathologiques/impérialistes comme le pouvoir, l'inconsistance, la richesse ou la domination. Au contraire, nonobstant les compétences de l'individu, ce qui importe véritablement, c'est sa contribution à la communauté. L'empathie, la générosité, la solidarité et la considération pour autrui sont les valeurs positives du postimpérialisme, et la hiérarchie sociale est fondée sur ces valeurs.

Ainsi les « points communauté » sont-ils attribués aux individus qui contribuent de façon positive à la communauté. Plusieurs droits, comme l'accès à des positions d'élus au sein de la communauté ou de l'État et autres professions critiques, la possession d'armes à feu, la liberté de léguer ses biens, etc. ne peuvent être accordés qu'aux individus qui possèdent un nombre suffisant de « points communauté ».

Tandis que les idéologies passées vénéraient un « dieu » unique (l'État, la race, l'individu) et y sacrifiaient tout le reste, le postimpérialisme offre une approche équilibrée entre individualisme et collectivisme. Ni l'un ni l'autre ne sont niés. Les points communauté sont l'un des mécanismes qui permettent de réconcilier intérêts individuels et intérêts collectifs. Par exemple, à chaque foi qu'un individu contribue positivement à la communauté, il gagne des points communauté qui augmentent ses droits individuels. Ainsi, en aidant les autres, ils s'aide lui-même.
Argent, prêts et banque

Q : L'argent existe-t-il dans le postimpérialisme ?

R : Oui, mais son utilisation est limitée au commerce. Son accumulation est limitée et il ne peut servir à la spéculation. Il existe une seule monnaie indexée sur l'or dans le monde entier. Les États ont le droit exclusif de créer de l'argent et de le prêter sans intérêt aux communautés. Les communautés prêtent aux entreprises à taux 0. Les entreprises n'ont pas à payer d'intérêts, parce qu'elles profitent à la communauté via la valeur ajoutée, la création d'emplois et les impôts.
Ici, nous établissons simplement un système monétaire tel qu'il existait avant l'émergence de la finance internationale et de la spéculation. L'argent n'est pas une fin mais un moyen. Ce n'est rien de plus qu'un intermédiaire permettant de fluidifier l'échange des biens et services.
gold dollar
© InconnuJusqu'en 1971, le dollar US était indexé sur l'or ou l'argent
Q : Le troc est-il pratiqué ?

R : Oui. Les transactions instantanées et locales ne requièrent pas le recours à l'argent. Ces transactions sont monnaie courante, puisque le commerce local (au sein d'une communauté ou entre communautés voisines) est fortement encouragé. Cela réduit la pollution et les délais.

En outre, des systèmes d'échange communautaires sont disponibles. Ils utilisent des crédits locaux à 0 pour cent, de sorte que le troc direct n'est pas nécessaire. Par exemple, un membre peut gagner du crédit en gardant les enfants d'un autre membre, et dépenser ce crédit plus tard en travaux de menuiserie accomplis par une autre personne appartenant au même réseau. Les transactions sont enregistrées dans un lieu centralisé ouvert à tous les membres.
Un bon commerce local renforce également la vie de la communauté. Voyez par exemple les marchés de village au début du XXe siècle. C'étaient des événements privilégiés qui permettaient à la population locale de se retrouver.

C'est aussi un lieu où producteurs et consommateurs se rencontrent directement et en apprennent davantage sur les produits vendus : les producteurs obtiennent un retour direct sur leurs produits, ce qui leur permet de les améliorer, et les consommateurs en apprennent plus sur les produits qu'ils achètent (contenu, processus de fabrication, ingénierie...)
Q : La bourse existe-t-elle ?

R : Non, les prix (marchandises, biens fabriqués, services...) sont simplement définis par l'accord entre acheteur et vendeur.
Le piège de la manipulation des prix est évité parce que les monopoles et les oligopoles ne peuvent exister du fait de la limitation de la taille des entreprises (voir la partie sur le commerce/les affaires)
carmaux
© InconnuMarché à Carmaux, France.
Jusqu'à récemment, l'Église et la place du marché étaient les principaux lieux de socialisation
Q : Les individus peuvent-ils emprunter de l'argent ?

R : Non. S'ils veulent acheter une maison, c'est la famille/une partie de la communauté qui mettent en commun les fonds requis pour l'achat. Ainsi la plupart des maisons sont des maisons familiales/communautaires.
Les familles sont fortement incitées à vivre sous le même toit. Comment une famille peut-elle être une vraie famille si ses membres sont dispersés à travers le pays ?
Q : Y a-t-il des banques dans le postimpérialisme ?

R : Il n'y a que des branches locales d'une banque centrale appartenant à l'État. Toute activité de spéculation est prohibée. L'argent liquide est utilisé, de même que les chèques et les cartes de paiement. Les cartes de crédit sont prohibées.
En retirant l'industrie bancaire du secteur privé, on redéfinit son but. Il ne s'agit plus de maximiser les profits mais de servir le développement du pays et des communautés.
Q : Y a-t-il des impôts ?

R : Oui. Le même taux d'imposition forfaitaire de 10% est appliqué aux entreprises comme aux citoyens.
La plupart des pays occidentaux affichent des taux d'imposition progressifs, avec des chiffres bien plus élevés. On pourrait se demander comment un taux forfaitaire limité peut financer un État-providence ambitieux. Au-delà des chiffres officiels répétés à l'envi par les médias mainstream, la réalité est que les individus les plus riches et les sociétés les plus rentables ne paient virtuellement aucun impôt ! (paradis fiscaux, déductions d'impôts, évasion fiscale, « optimisation » fiscale...)
Travail & entreprises

Q : Les entreprises sont-elles limitées en taille ?

R : Oui, la taille maximale est définie en fonction de la taille du marché, des économies d'échelle, de l'intensité du travail, du nombre d'employés, de la profitabilité. En règle générale, les entreprises sont de taille familiale. Cette taille maximale créé de facto un plafond en termes de profit et limite le déséquilibre entre capital et travail.
La limitation de la taille des entreprises empêche la formation de monopoles et d'oligopoles. Le nombre d'employés étant limité, il y a peu de place pour le travail à la chaîne. L'organisation du travail ressemble davantage à l'artisanat, qui prévalait avant la « révolution » industrielle.

La limitation de la taille des entreprises empêche également le développement de multinationales qui accumulent un pouvoir supérieur à celui des nations, pouvoir qui nie l'individu. Au contraire, les sociétés à dimension humaine maintiennent un esprit de communauté au sein de leur force de travail et un degré harmonieux d'intégration au sein de leur communauté.
wage vs capital
Depuis 1972, les salaires baissent tandis que les profits des entreprises augmentent
Q : Qui détient le capital ?

R : Les sociétés appartiennent exclusivement aux membres de la communauté. Les parts sont distribuées en fonction de la contribution de chaque membre fondateur. Cette contribution n'est pas nécessairement financière, il peut s'agir d'idées, de travail, d'atouts, d'expertise, etc.
L'investissement financier n'est pas l'unique moteur de l'actionnariat. Une des faiblesses du capitalisme était les écarts de richesse, de plus en plus importants, entre les détenteurs de capitaux et les travailleurs. Une répartition plus équitable du capital alliée à des salaires minimums plus élevés réduit ces disparités.
Q : Où se déroule le commerce international ?

R : Il existe des « marketplaces » comme Amazon, mais elle sont propriété publique.
Nous ferons observer que le commerce international est réduit. Durant l'ère impérialiste, la majeure partie de la production était relocalisée dans des pays à salaires inférieurs (en particulier la Chine) afin de minimiser le coût du travail et d'augmenter les profits, qui étaient déjà colossaux. Dans le postimpérialisme, les entreprises appartiennent nécessairement à des membres de la communauté et sont au cœur de celle-ci. En outre, les salaires minimum sont établis selon un barème international. Ainsi, aucun dumping social n'est possible, et la plupart des produits sont achetés auprès de fournisseurs locaux.
time square
© InconnuTime Square, New York City.
Q : La publicité est-elle autorisée ?

R : Oui, mais son contenu est limité aux faits objectifs concernant les produits. Les panneaux publicitaires ne peuvent être installés que sur le terrain loué par le publicitaire, et leur taille maximale est limitée. Les sociétés peuvent imprimer et distribuer des prospectus et des magazines commerciaux.
Comparé à l'époque impérialiste, la publicité est bien moins intrusive, subjective et manipulatrice.
Q : La télé existe-t-elle ?

R : Oui. Elle est propriété publique. Elle ne diffuse pas de pub. Les chaînes diffusent des programmes éducatifs, inspirants et divertissants dans un cadre socialement acceptable.
Une transition radicale entre des médias de propagande abêtissants et mercantiles, et une source d'information divertissante et objective.
robot car
© Ramesh Pathania/MintChaîne de montage de voitures
Q : Comment est organisée la production industrielle ?

R : En règle générale, la mécanisation est limitée. Il devrait y avoir au moins 50 % d'intervention humaine directe dans tout processus de production. En-deça de ce niveau, la production est trop déshumanisée.
Bien sûr, il existe des exceptions à la règle. Les tâches hautement toxiques/dangereuses peuvent impliquer un plus fort taux de mécanisation. Mais la règle générale prévaut. À la fin de l'impérialisme, les métiers manuels disparaissaient jour après jour, et avec eux des siècles de connaissance, d'expertise, de savoir faire et de dextérité. Dans la plupart des domaines de fabrication, les humains étaient devenus moins compétents que les robots.
Q : Quelles sont les conditions de travail ?

R : Tous les travailleurs reçoivent le même salaire. Lequel équivaut au pouvoir d'achat de 2 000 Euros en milieu rural en Europe de l'Ouest. Les gens travaillent 5 heures par jour, 5 jours par semaine. En outre, une demi-journée de travail est consacrée à la communauté.
Cette charge de travail laisse aux individus suffisamment de temps et d'énergie pour leur famille, leur communauté, leur développement personnel et le repos. Un temps de travail limité prévient également la fatigue et l'ennui, et les travailleurs n'en sont que plus motivés et alertes.
Q : Y a-t-il des vacances ?

R : Oui. Outre les week-ends normaux, il y a un week-end de 3 jours chaque mois. Tous les travailleurs ont 3 semaines (21 jours) de congés payés par an en plus des jours fériés (aux niveau national ou communautaire). Au sein des entreprises, les congés sont répartis de façon à ne pas perturber le flux de la production. Les travailleurs disposant du plus grand nombre de points communauté posent leurs congés en premier.
Les enfants ont une semaine de vacances tous les trois mois et ne vont pas à l'école lorsque leurs parents sont en vacances.
Ce rythme de travail concorde en fait parfaitement avec ce qui prévalut pendant des millénaires dans les sociétés humaines, de l'époque des chasseurs-cueilleurs au Moyen-Âge. En période de déclin, le progrès consiste peut-être simplement à défaire les changements récemment instaurés. En fait, on peut retrouver nombre de caractéristiques du postimpérialisme dans les sociétés qui prospéraient jadis : membres d'une même famille vivant sous le même toit, prédominance du travail manuel, rôle central du village/de la communauté, monnaie indexée sur l'or, absence de banque privée, artisanat centré sur la beauté/fonctionnalité/durabilité, préservation des ressources naturelles, taille limitée des villages et des entreprises...
Q : Et concernant les retraites ?

R : L'âge minimum de la retraite est 55 ans, mais cela est optionnel, et chacun peut décider de travailler plus longtemps. Durant sa carrière, le travailleur donne 3% de ses revenus à un fond de retraite. L'argent collecté est investi comme suit : 20% dans le commerce au sein de la communauté, 80% dans la monnaie indexée sur l'or.

media ownership
© Frugal dadEn 1983, 90% des médias appartenaient à 50 sociétés privées. En 2012, ils n'appartenaient plus qu'à 6 sociétés.
Q : Qui possède les médias ?

R : Les médias sont contrôlés par le peuple au sein de l'État. Les journalistes sont élus par le peuple au sein de l'État. Seules les personnes ayant atteint les qualifications morales et techniques requises peuvent être candidates à la fonction de journaliste. Le processus d'évaluation inclut l'avis d'observateurs et des anciens de la communauté. La profession est sacro-sainte, les journalistes disposent d'une liberté totale de dire la vérité, mais s'ils violent cette règle fondamentale, les pénalités sont doublées comparées au citoyen « normal ».
Voir le monde de la manière la plus objective possible constitue l'un des fondements du monde postimpérialiste. Les médias jouent un rôle essentiel dans ce processus parce qu'ils fournissent aux individus la plupart des données concernant le monde extérieur.
Q : Comment fonctionne l'industrie de la santé ?

R : Aucune société privée n'est autorisée à opérer dans le secteur de la santé. Les hôpitaux, cliniques, laboratoires de recherches, etc. sont détenus et gérés publiquement. Les médecins sont des fonctionnaires publics. Au cours de leurs études, les médecins sont exposés à une approche holistique, à la connexion corps-esprit, à la psychologie, aux remèdes naturels. Devenir médecin mène à l'attribution de points communauté. Les bons médecins (tels qu'évalués par les patients) reçoivent davantage de points communauté.
Les secteurs-clés comme l'armée, la finance ou la santé ne sont pas contrôlés par des entités privées, parce que dans ces secteurs, le bien commun prime sur le profit.
Q : La production des bien est-elle motivée par la maximisation des profits ?

R : Non, tous les biens produits doivent respecter les critères de fonctionnalité, de durabilité et d'esthétisme. Ils doivent aussi se conformer à la règle des 50% d'intervention humaine directe. Le profit et la richesse ne peuvent être un moteur parce qu'au niveau culturel, ces aspects ne sont plus glorifiés. La valeur principale est la contribution à la communauté.
C'est un renversement total, on passe du système de croyance humain du service de soi (cupidité) à celui du service d'autrui (contribution à la communauté). Cette transition majeure entre la poursuite de richesses, de possessions, d'un statut d'une part et le bien collectif, la beauté, le service à la communauté d'autre part ne peut s'opérer qu'à un niveau culturel. Les médias, l'enseignement, l'Histoire, la science contribuent tous à ce substrat culturel.
Q : Le taux de croissance est-il une fin en soi ?

R : Non. C'est la qualité qui importe, pas la quantité. L'une des raisons de l'effondrement de l'Empire est l'épuisement et la pollution des ressources naturelles en raison de la surconsommation. La politique générale du postimpérialisme est la conservation. Les ressources naturelles sont des cadeaux de la Terre. Ils sont précieux et ne peuvent être utilisés que de façon durable, précautionneuse et respectueuse.
Le service d'autrui englobe non seulement les autres individus mais aussi les autres entités comme les rivières, les montagnes, les forêts. Le respect des autres va main dans la main avec le respect de notre planète et de ses fruits.
Au lieu de toujours rechercher la modernisation et la croissance quantitative, notre démarche est axée sur l'équilibre, l'adaptabilité et l'harmonie. Au lieu de vouloir progresser à n'importe quel prix, nous nous adaptons à ce qui existe déjà, pour comprendre où nous sommes et pour harmoniser les processus sociopolitiques.
Q : Les opérateurs privés peuvent-ils exploiter les ressources naturelles ?

R : Les ressources naturelles sont propriété publique. Aucun profit privé ne peut résulter de l'exploitation des ressources de la planète.
Bien sûr, nombre d'entreprises privées utilisent l'air et/ou l'eau dans leurs processus. Dans ce cas, ces entreprises doivent payer le juste prix pour l'utilisation de ces précieuses ressources.
Q : Est-ce qu'on trouve encore certains de ces objets merdiques en plastique fabriqués à la chaîne ?

R : Non. Dans le postimpérialisme, tout objet produit doit se conformer aux critères de fonctionnalité, de durabilité et d'esthétisme. En outre, la production de masse n'est pas possible en raison de la limitation de la taille des entreprises.

Q : Y a-t-il un plafond en termes de profits ou de richesses ?

R : Le profit est naturellement limité parce que la taille des entreprises est limitée. Il n'y a pas de plafond de richesse en tant que tel, mais il y a des droits de succession. Si la fortune d'un citoyen est trois fois supérieure à la fortune moyenne au sein de sa communauté, les droits de succession constitueront la moitié du montant trois fois supérieur à la fortune moyenne. La moitié des fonds ainsi collectés reviennent à l'État (éducation, santé, infrastructures...), l'autre moitié à la communauté.
C'est un mécanisme de redistribution qui concorde avec la fin de la glorification de la richesse (et de la cupidité). La fortune des familles très riches n'est pas saisie, mais la moitié de cette fortune est investie dans la collectivité.
Ampoule électrique
© InconnuL'ampoule centenaire brille depuis 1901

Niveaux supranational et national


Q : Comment sont définies les frontières d'une nation ?

R : Une même nation partage la même langue et la même culture. La taille des nations est limitée à un maximum de 3 millions de citoyens.
La taille limitée des États prévient la montée d'une superpuissance et permet l'existence d'un monde véritablement multipolaire. En outre, une forte cohérence culturelle, historique et linguistique caractérise chaque État.
african borders
© DWLignes blanches : frontières établies par les puissances européennes. En orange, partitions des groupes ethniques
Q : Les nations se ressemblent-elles ?

R : Oui, elles suivent toutes les mêmes principes fondateurs (basés sur la conscience morale) mais diffèrent au niveau culturel (langue, rites, traditions, héros...)

Q : Y a-t-il une entité supranationale?

R : Oui. Sa mission est de maintenir un juste équilibre entre les nations. Elle ne possède pas d'armée en propre, mais les nations-membres peuvent lui envoyer des troupes pour un mandat et une période spécifiques. Le vote est anonyme de sorte à prévenir toute forme de pression. Chaque nation possède deux représentants. L'organisation agit en tant que shérif de la planète et s'assure que chaque pays se comporte équitablement envers les autres pays.

Q : Quel est le degré d'autonomie des nations par rapport à l'entité supranationale ?

R : En-dehors du point ci-dessus, les nations sont totalement libres de leurs propres décisions. Toutes les nations partagent un ensemble de principes très similaires - conscience et valeurs morales. Au sein de ce cadre moral, chaque nation, en fonction de son Histoire, de sa culture, de sa langue et de ses traditions, prend des décisions sociales et juridiques en harmonie avec ses spécificités culturelles.
À travers ces valeurs civilisationnelles partagées, les nations et les communautés peuvent s'unir sous la bannière d'une multitude de peuples vivant sous divers gouvernements, leur offrant une idée commune, centralisée (dans le cadre d'une civilisation concrète) et leur laissant de nombreux choix quant à la poursuite de leur identité dans ce cadre, ce qui permet la coexistence prospère des nations, communautés et individus.
Les individus

Q : Comment est gérée la psychopathie ?

R : Des recherches sérieuses sont menées dans ce domaine. En particulier en ce qui concerne le diagnostic. Les parents reçoivent une formation solide, et la communauté fait en sorte que tous les citoyens possèdent une bonne connaissance du sujet. En outre, la taille limitée des communautés, des nations et des entreprises devrait faciliter l'identification des psychopathes. Maintenant, la question de savoir « quoi faire » des psychopathes une fois qu'ils sont identifiés est vraiment problématique et fondamentale. Les recherches pour trouver la bonne solution sont toujours en cours.

jfk statue
© File/1995Statue en bronze de JFK devant l'Old State House de Boston
Q : Y a-t-il des héros ?

R : Absolument. Les héros sont un aspect culturel fondamental. Ils sont célébrés comme il se doit. Mais contrairement à la société moderne, qui glorifie les traits psychopathiques, ce sont les contributions exceptionnelles à la communauté qui définissent un héros. Les héros peuvent être célébrés au niveau communautaire, national ou international.
La plupart des gens ont un besoin inné de héros, de guides, d'exemples à suivre. Les héros sont une façon parmi d'autres d'instiller des valeurs positives dans l'esprit des gens, à travers les références culturelles. Ils peuvent fournir de l'inspiration et permettre aux individus de s'améliorer.
Q : L'école est-elle obligatoire ?

R : Oui. Elle l'est de 9 à 12 ans. Elle fournit les compétences de bases en écriture, lecture et calcul. Ensuite, de 12 à 18 ans, les jeunes testent les activités qui leur plaisent ET pour lesquelles ils sont doués. Cela se fait la plupart du temps par les stages et la pratique. Bien sûr, tout individu est libre d'étudier avant et après les périodes obligatoires. La relation tuteur/apprenti est privilégiée.
Au delà de la présentation de faits et de données, le système éducatif est axé sur le profil des élèves : il encourage la curiosité, la pensée critique, la créativité, la confiance en soi, le partage en réseau. Remarquez aussi que le homeschooling (« école à la maison ») constitue une part importante du système éducatif. À nouveau, il met l'accent sur le rôle central joué par la famille et la communauté, toutes deux impliquées dans l'éducation et l'instruction des enfants.

L'environnement culturel stimule fortement l'impulsion d'apprendre, bien au-delà du cadre limité de l'école. La vie est une école, chaque expérience est une opportunité d'apprentissage lorsqu'elle est abordée de la bonne manière.
Q : Qu'en est-il des ordinateurs ?

R : Les ordinateurs sont toujours utilisés, mais à des fins d'acquisition de connaissances et de communication.

Q : Y a-t-il une langue internationale ?

R : Oui. Tout individu impliqué dans une activité internationale doit parler couramment cette langue. Tous les citoyens apprennent la langue internationale à l'école.

Q ; Qu'arrive-t-il aux personnes qui n'arrivent pas à trouver de travail, malgré leurs efforts ?

R : Ces personnes sont aidées par leur famille. Si elles n'ont pas de famille, elle sont accueillies dans des maisons prévues pour les individus sans famille, et y rejoignent une « famille » partageant les mêmes intérêts et valeurs.
La solidarité est logiquement pratiquée au niveau familial/communautaire.
Q : Les gens peuvent-ils posséder des armes ?

R : Les citoyens qui ont obtenu suffisamment de points communauté sont autorisés à posséder des armes.
Le problème, ce ne sont pas les armes en tant que telles mais la façon dont certaines personnes les utilisent. Corréler la possession d'armes à feu à un nombre suffisant de points communauté devrait garantir le fait que les armes atterrissent dans des mains responsables.
Q : Y-a-t-il des drogues récréatives ?

R : Oui, mais seulement à l'intérieur d'une enclave « à drogues » fermée. La production et la vente de drogues relèvent du domaine public. Les consommateurs de drogues sont libres de se rendre et de séjourner dans cette enclave. En règle générale, les activités ayant cours dans cette enclave ne peuvent donner lieu à l'acquisition de points communauté.

Q : La prostitution existe-t-elle ?

R : Oui. Les communautés assurent un niveau raisonnable de sécurité et d'hygiène pour les prostitués comme pour les clients. La prostitution ne se pratique que dans une enclave fermée, au sein de laquelle aucun point communauté ne peut être acquis.
Dans les enclaves « à drogues » et « à prostitution », aucun point communauté ne peut être acquis. Ainsi un individu qui choisit de passer du temps dans ces lieux n'a aucun accès au levier principal de promotion et de reconnaissance sociales.
Q : Comment est gérée l'euthanasie ?

R : Si un individu sain d'esprit juge ses souffrances insupportables, il peut choisir de se faire euthanasier. Les méthodes d'euthanasie les moins douloureuses lui seront proposées, et il choisira celle qui lui convient le mieux personnellement.

Q : Qu'en est-il des individus mentalement déficients ?

R : Si la famille est disposée à prendre soin de cet individu (avec l'aide de la communauté et de l'État), ce dernier est pris en charge indéfiniment, mais il est stérilisé.

Q : Qu'en est-il du suicide ?

R : Il est géré de la même manière que l'euthanasie.
Pour le suicide et l'euthanasie, le libre arbitre prime. L'individu est libre de choisir de mettre fin à ses jours. Remarquez en outre que le suicide et l'euthanasie ne sont pas des actes stigmatisés par la société. Aucun point communauté n'est perdu, les choix des individus sont pleinement respectés.
Q : La religion a-t-elle sa place dans le postimpérialisme ?

R : Il n'existe pas de religion en tant que telle, mais la science est fortement axée sur ce qu'on appelle le paranormal et la métaphysique. Les recherches menées identifient les rites et activités qui renforcent la connexion psychique entre les individus et les réalités supérieures.
Les sociétés modernes ont séparé la science de la religion, donnant ainsi naissance à une société schizophrène partagée entre science matérialiste d'un côté et religions irrationnelles de l'autre. L'idée ici est de ré-unir la spiritualité et la science afin de créer des pratiques religieuses qui soient véritablement bénéfiques aux adeptes.
Q : Y a-t-il un code vestimentaire ?

R : Non, mais le gaspillage quel qu'il soit est découragé. Il n'existe aucune industrie de la mode qui crée de l'obsolescence artificielle. Les vêtements sont fonctionnels, pérennes et beaux.
Tenue créée pour le styliste de mode Alexander Mc Queen par le créateur de bijoux Shaun Leane
© InconnuTenue créée pour le styliste de mode Alexander Mc Queen par le créateur de bijoux Shaun Leane
L'ensemble de croyances que nous inculquent nos parents, notre famille et l'école gouvernent la plupart de nos actions, et façonnent notre culture. La culture est si profondément ancrée en nous qu'elle en affecte même notre inconscient - cette partie de notre esprit qui dicte nombre de nos pensées, paroles et actes.

La culture est par conséquent d'une importance primordiale. Il serait totalement irréaliste d'espérer améliorer des individus immergés dans une culture destructrice pathologique. Inversement, nombre de problèmes sociaux comme la consommation de drogues, la violence, la dépression... pourraient être aisément résolus si les individus étaient immergés dans un environnement culturel positif, qui honore et célèbre la vie.

Par conséquent, le postimpérialisme consacre beaucoup d'efforts au façonnage d'un environnement culturel (croyances, arts, mœurs, lois, coutumes, langue, connaissances) qui incarne les valeurs morales qu'il épouse, et imprègne l'individu de ces mêmes valeurs.
Lois et règles

Q : Qu'arrive-t-il aux individus qui ne veulent pas travailler ?

R : Ils sont expulsés.

Q : Où sont-ils envoyés ?

R : Ils sont confinés dans une enclave fermée, pour réhabilitation.

Q : Comment ça se passe dans l'enclave fermée ?

R : Les individus assistent à des cours et des réunions ; ils travaillent et passent par un processus d'apprentissage. Au cours de ce processus, ils sont évalués et on leur accorde des « points communauté » en fonction de leurs résultats. Une fois qu'ils ont acquis un nombre suffisant de points, ils sont libérés. Les crimes plus graves requièrent un plus grand nombre de points pour qu'une libération soit prononcée. Dans le cas d'infractions répétées, le nombre de points à acquérir avant de pouvoir être libéré est multiplié par deux.

Q : Qu'en est-il de la propriété ?

R : Les citoyens peuvent posséder des maisons et des terres. La communauté possède des terres cultivables, qu'elle loue. Elle possède également des terres industrielles qu'elle loue à des entreprises. Les établissements publics (écoles, cliniques...) appartiennent à la communauté et sont loués à l'État.
Remarquez que l'État ne possède pas de terres ou de bâtiments. Tout cela appartient à la communauté. Cela renforce le rôle central de cette dernière.
Q : Quelles sont les lois en termes de succession ?

R : Si un individu a acquis suffisamment de points communauté, il est libre de léguer ses biens à qui il veut. S'il ne possède pas suffisamment de points, il ne peut décider à qui léguer ses biens. Si les enfants possèdent suffisamment de points, ils obtiennent 100% des biens du parent ; s'ils n'en possèdent pas suffisamment, 50% des biens sont légués à la communauté, et le reste aux enfants.
Cette mesure doit permettre de mettre les richesses dans des mains responsables. Sans points communauté, l'accumulation de richesses à travers les générations n'est pas possible.
Q : Y a-t-il des armes de destruction massive ?
Bombe atomique Hiroshima
© InconnuLa première arme atomique a frappé Hiroshima le 6 août 1945
R : Les armes biologiques, nucléaires, chimiques et énergétiques sont prohibées. Cette interdiction est imposée au niveau supranational. C'est l'une des principales missions de l'organisme supranational.
Cette mesure, comme bien d'autres, renvoie simplement à des conditions qui prévalaient dans le passé, conditions bien meilleures que celles qui prévalent de nos jours. En effet, en période de décroissance, le progrès peut simplement consister à défaire les changements récemment instaurés. En fait, on peut retrouver nombre de caractéristiques du postimpérialisme dans les sociétés qui prospéraient dans le passé : membres d'une même famille vivant sous le même toit, prédominance du travail manuel, rôle central du village/de la communauté, monnaie indexée sur l'or, absence de banque privée, artisanat centré sur la beauté/fonctionnalité/durabilité, préservation des ressources naturelles, taille limitée des villages et des entreprises, ...
Q : La peine de mort existe-t-elle ?

R : Non, mais un détenu peut décider de se faire supprimer plutôt que de rester en prison.

Q : Qu'en est-il de la découverte de gisements souterrains sur la propriété d'un particulier ?

R : S'il s'agit de ressources naturelles (pétrole, or...), elles reviennent à la communauté ; si elles sont d'origine humaine, elles reviennent au citoyen.
En période impérialiste, les ressources naturelles appartenaient en majorité à des sociétés privées. L'un de principaux moteurs de la guerre était le transfert du contrôle de ces ressources entre les petits pays et les puissantes multinationales.
Epandage aérien de pesticides sur cultures
© InconnuÉpandage aérien de pesticides sur des cultures agricoles
Q : Y a-t-il une politique alimentaire ?

R : Oui. L'agriculture est exclusivement biologique. Tous les déchets organiques sont collectés par des sociétés qui traitent le compost, et qui appartiennent à la communauté. La plupart des denrées alimentaires produites localement sont consommées localement.
Les restrictions sur la taille des entreprises et le partage de la mécanisation s'appliquent aux entreprises agricoles. Les règlementations environnementales concernant l'utilisation de l'air, de l'eau et des sols s'appliquent également.
Q : Qui fait les lois, qui prend les décisions politiques ?

R : Les décisions politiques sont prises aux niveaux communal, national et supranational. Les décisions relèvent de deux entités complémentaires : les représentants, qui prennent les décisions, et le corps consultatif, composé d'experts. Seuls les individus possédant un nombre suffisant de points communauté peuvent candidater au poste de représentants ou d'experts. En outre, les compétences des experts sont évaluées par d'autres experts. Ils gagnent le salaire standard (2000 Euros). Avant toute décision importante, les représentants consultent le conseil des anciens.

Q : Comment les représentants sont-ils élus ?

R : Il n'y a pas de campagnes, de meetings ou de discours politiques. La politique n'a rien à voir avec la popularité, mais a tout à voir avec la compétence et l'intégrité. Aux niveaux communautaire, étatique ou supranational, on propose aux 10 individus possédant le plus grand nombre de points communauté de se présenter (évidemment, ils peuvent refuser). Au niveau de la communauté, les citoyens votent pour les candidats dont ils ne veulent pas. Les candidats sont ainsi progressivement éliminés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Le même processus a cours au niveau de l'État, mais là, ce sont les représentants de la communauté qui votent, au lieu des citoyens.
Puisqu'il n'y a pas de campagne politique, les citoyens ne peuvent connaître tous les candidats aux niveaux national et supranational, par conséquent, ce sont les représentants de la communauté, qui sont habitués au milieu politique, qui votent.
Q : Qu'est-ce que le conseil des anciens ?

R : Les anciens sont les individus qui possèdent le plus grand nombre de points communauté. Leur candidature au conseil ne peut être soumise que par d'autres membres de leur communauté. Ils sont élus. Leur pouvoir est exclusivement consultatif. Ils sont consultés par le représentant avant toute prise de décision importante.

Q : Quelle est la politique énergétique ?

R : La puissance nucléaire est prohibée, en raison de ses dangers. La puissance solaire, les générateurs de marée et les centrales électriques géothermiques (etc.) sont privilégiés. La recherche en matière de production d'énergie propre est une priorité. Par dessus tout, la consommation énergétique est réduite via les transports publics, le commerce local, les taux de croissance limités et des bâtiments énergétiquement pérennes.
La quête d'une méthode de production énergétique propre/efficace est une priorité.
tramway
© InconnuTramway de Varsovie (1939).
Dans les années 30, les villes occidentales étaient déjà équipées de tramways fonctionnant à l'électricité. La plupart des lignes ont été supprimées pour faire de la place aux voitures.
Q : Comment sont organisés les transports ?

R : Les transports publics sont une priorité. Ils sont financés et administrés par les autorités publiques (communautés et États). Trains, tramways et bus sont les principaux moyens de transports de personnes. Ils sont gratuits. Le transport aérien et interÉtat est minimal, parce que la plupart des activités sociales et économiques se déroulent aux niveaux communautaire/inter-communautaire. Les bateaux et les trains sont la solution de priorité pour le transport des biens et des marchandises. L'utilisation étendue des transports publics minimise les coûts et la pollution.
Dans le postimpérialisme, un réseau étendu de canaux, de lignes ferroviaires et de bus permet le transport efficace des individus et des biens. En outre, les émissions toxiques des bus sont minimisées (moteurs électriques, efficacité énergétique, freinage régénératif...)
Q : Qu'en est-il de la recherche, dans le monde postimpérialiste ?

R : La recherche est une priorité absolue, elle est financée publiquement. Elle englobe tous les domaines, y compris le paranormal et la métaphysique. Aucun diplôme n'est requis pour mener des recherches, mais un comité d'experts évalue le niveau de connaissances des chercheurs. Le processus de relecture est ouvert aux pairs et au public, et il n'est pas anonyme. Les contributions exceptionnelles mènent à l'attribution de points communauté.
Il y a une séparation totale entre les intérêts politiques d'une part, et la recherche scientifique d'autre part. Par conséquent, le financement de la recherche dépend exclusivement des priorités sociales et du potentiel scientifique.
Q : Comment est gérée la pollution ?

R : La pollution est un crime. En règle générale, une pollution délibérée ou délibérément négligente mène à la saisie des biens du coupable (ne lui laissant que le minimum vital). Elle entraîne également la perte de points communauté. Les contrats d'assurance sont obligatoires (10% de la valeur des biens), les fonds collectés sont mis en commun dans des fonds d'assurance détenus par la communauté.
Pour certains processus de fabrication, la pollution est inévitable. Toute pollution de l'air, de l'eau et des sols doit être compensée financièrement. La recherche scientifique investit lourdement dans la recherche de processus de fabrication plus propres et de méthodes de dé-pollution.
Conclusion

Nos corps agonisent sous le fardeau de plus en plus lourd de la malbouffe, de l'eau polluée, des médicaments aux effets pernicieux, des radiations désastreuses et de l'air toxique.

Nos esprits sont fragmentés par les mensonges, la propagande et l'ignorance imposés par des élites pathologiques.

Nos cœurs saignent à la vue des guerres impérialistes, de l'injustice, de la pauvreté rampante, de la souffrance généralisée.

Nos âmes sont déchirées par une existence déconnectée et isolée des autres et de la vérité, une existence où l'on nous impose un régime « spirituel » fait de nihilisme et de superficialité.

Changements terrestres
Les changements terrestres et la connexion anthropocosmique
En parallèle, notre planète présente les symptômes grandissants d'une crise majeure imminente : dolines surgissant un peu partout, étranges bruits atmosphériques et terrestres, augmentation des événements volcaniques et sismiques, météo chaotique et changement climatique, activité solaire réduite et activité cométaire en augmentation.

Dans Les changements terrestres et la connexion anthropocosmique, nous démontrons une nette corrélation entre les crises au niveau humain/sociétal et les catastrophes naturelles de grande ampleur. Dans le passé, les périodes de déclin social généralisé et de chaos environnemental signalaient la fin d'un cycle de civilisation. Aujourd'hui, la question n'est donc plus de savoir si notre civilisation va s'effondrer d'une manière ou d'une autre, mais comment elle va s'effondrer : quelles catastrophes, d'origine cosmique ou humaine, vont porter le coup fatal ?

Selon cette perspective, il n'est sans doute pas prématuré de commencer à réfléchir à un nouveau monde, un monde meilleur, un monde conçu par et pour les personnes de conscience ; un monde qui pourrait perdurer, à la place de notre système actuel conçu par et pour les individus pathologiques, système qui semble destiné à s'effondrer sous le poids de sa propre oppression.