Un kilomètre d'autoroute coûte 10 millions d'euros. Alors que la France est l'un des pays les mieux doté en infrastructures de transport, chaque nouvelle construction n'est qu'un gain de vitesse, souvent dérisoire par rapport aux coûts faramineux. Il n'y a plus de région enclavée.
L'usage des Partenariats Publics/Privés qui offrent une solution au surendettement public, débouche toujours sur un alourdissement des coûts pour la collectivité. Les projets de l'autoroute A65 entre Langon et Pau, l'aéroport Notre-Dame des Landes, la L.G.V. Lyon-Turin, postulent tous sur des prévisions de trafics irréalistes.
Le choix de la construction de ces équipements augmente la fracture économique, en subventionnant le mode de vie des plus aisés et pénalisant les autres (dégradation des petites lignes utilisées au quotidien pour aller travailler au profit des lignes TGV pour mettre les week-ends à Biarritz à 3 heures de Paris).
Les auteurs, réunis et cachés sous le pseudonyme collectif « Camille », recensent ensuite un certain nombre de Grands Chantiers Inutiles Imposés (G.P.I.I.).
- Le surgénérateur Superphénix de Creys-Malville, décidé en 1976 par Valéry Giscard d'Estaing, a coûté 13 milliards d'euros. Les nombreuses défaillances techniques ont conduit à son arrêt en 1997. Il n'est aujourd'hui démantelé qu'à 53%.
- Le montant des travaux de la centrale nucléaire E.P.R. de Flamanville a dépassé 8,5 milliards d'euros. Outil de prestige pour appâter les clients étrangers, il n'est pas suffisamment innovant pour convaincre. Après 50 ans de recherches, l'objectif d'I.T.E.R. semble inatteignable : contrôler une réaction de fusion pour produire 10 fois plus d'énergie qu'il n'en consomme... pendant 6 à 7 minutes !
Mis en service en 1978, les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim ont depuis longtemps dépassé les 30 ans d'activité prévus à l'origine. Les six semaines de guérilla populaire, pierres contre fusils, ont fait reculer le lobby nucléaire à Pogloff en 1980.
- Le projet ne l'aéroport de Notre-Dame des Landes ne pourrait se faire qu'en infraction avec la loi sur l'eau.
- Alors que la ligne actuelle est suffisante et sous-exploitée, utilisée seulement à 17% de sa capacité fret, le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin est estimé à plus de 26 milliards par la Cour des comptes.
- Les projets de lignes T.G.V. Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne proposent encore de satisfaire dans 10 ans moins de 10% des usagers de la S.N.C.F., les voyageurs de T.G.V., au lieu de satisfaire rapidement 90% des voyageurs quotidiens.
- Le contournement ouest de Lyon propose de désengorger le tunnel sous Fourvière bien que les études montrent que 85% de ce trafic est local !
- Le projet Ramery, dit des 1 000 vaches, n'est justifié que par une course effrénée au profit. En effet, la production de lait en France est suffisante et les pâturages ne manquent pas.
Sont également évoqués le projet Europa City, annoncé par le groupe Auchan comme le plus grand centre commercial du monde, le stade des Lumières à Décines, la tour Triangle, la méga-scierie-incinérateur de Sardy-les-Épiry, l'incinérateur de Clermont-Ferrand et la gare de Stuttgart.S'appuyant sur des initiatives locales développées à partir de petits territoires, la transition propose une vision optimiste en choisissant de passer à l'acte pour changer de modèle.
Les luttes contre certains G.P.I.I., fédérées en Zones À Défendre (Z.A.D.), sont un pied de nez au Zones d'Aménagement Différé.
Repliés sur la sphère privée, laissant vacant l'espace démocratique, les citoyens ont laissé l'État et l'entreprise définir un projet de société où ils étaient réduits au simple rôle de consommateur-producteur-spectateur.
Partout se lève une contestation qui a su tirer les leçons du militantisme pyramidal.
Catalogue non exhaustif de grands travaux représentatifs des plus inutiles. L'exposé de chacun est concis mais pertinent même si bien sur tous mériteraient un livre à part entière.
Les contre propositions des auteurs ne sont pas le propos de l'ouvrage. Par manque de développement, elles n'ajoutent souvent rien et pourront parfois paraître un peu ridicules (« Alors que le solaire a fait ses preuves » !).
Bon panorama des principaux projets inutiles et nocifs, qui fournira quelques premiers arguments de contestation. Sont ici démontrés l'iniquité de bien des décisions politiques, le pouvoir de nuisance des grands lobbies industriels (sans trop de détails) et aussi la difficulté à imposer une contradiction au nom du bon sens.
ITER est un projet international, mais nous coûte quand même bonbon, d'autant que cela ne marchera jamais (voir le site jp-petit.org).
Tous ces projets ne bénéficient qu'aux poids lourds de la construction, les Bouygues, Vinci etc... In fine c'est toujours le contribuable qui paie.