refugee center
Le journaliste allemand d'origine pakistanaise Shams Ul-Haqa a mené une enquête d'infiltration dans les centres de réfugiés en Allemagne, en Autriche et en Suisse pour découvrir le quotidien des migrants qui y séjournent. Son article est accablant.

Un journaliste s'est infiltré dans 35 centres d'asile répartis entre l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse. Au terme de son enquête, il a déclaré que les conditions de sécurité déplorables qui y règnent facilitent l'infiltration de terroristes qui embrigadent les réfugiés.

Des conditions d'accueil complètement anarchiques

Dans son article, il fait remarquer que l'enregistrement bâclé des demandeurs d'asile et les mauvaises conditions de sécurité qu'il a constatées dans les centres d'accueil pourraient, à terme, provoquer une situation chaotique à travers toute l'Europe.

Shams Ul-Haqa réussi à pénétrer dans 35 centres d'asile situés en Allemagne, en Autriche et en Suisse durant l'été 2015. Pour cela, il s'est fait passer pour un réfugié : « Il m'a suffit de ne pas me raser quelques jours et d'enfiler des vêtements sales pour rentrer dans les centres sans aucun problème », raconte-t-il.

Il raconte que dans certains d'entre eux, ses empreintes digitales ont été enregistrées sans qu'aucune vérification de son identité n'ait jamais été effectuée pour savoir s'il était une personne recherchée. Au centre d'accueil de réfugiés de Traiskirchen, dans l'état autrichien de Basse-Autriche, il a simplement eu à franchir la clôture, sans aucun contrôle pour y pénétrer.

Autre fait marquant de son infiltration, dans un centre d'accueil situé à Kreuzlingen, dans le nord-est de la Suisse, lorsqu'il en a eu assez de rester à l'intérieur, il a demandé à ce que sa demande d'asile soit abandonnée, suite à quoi il a été lâché dans la nature, sans aucun document qui lui aurait permis de justifier son identité ou sa situation de demandeur d'asile.

La porte ouverte aux terroristes islamistes

Selon le journaliste, ces conditions complètement anarchiques permettent à des islamistes radicaux d'infiltrer les centres d'accueil afin d'y influencer des migrants « vulnérables », au profil psychologique fragile, et de les radicaliser pour les inciter à commettre des actes terroristes.

« Les salafistes s'inscrivent comme bénévoles, se rasent la barbe pour passer inaperçus, entrent en contact avec les réfugiés, les influencent avec un discours extrémiste et les invitent à les suivre dans des mosquées », raconte Shams Ul-Haqa.

« Les réfugiés dans les foyers s'ennuient, ils n'ont rien à faire, ils ont du temps à perdre, sont frustrés et insatisfaits. Ces conditions sont idéales pour les terroristes qui ont besoin de recruter », poursuit le journaliste.

Ce dernier a aussi expliqué que certains réfugiés musulmans se radicalisaient dans des centres d'asile, directement, tandis que d'autres sont déjà radicalisés par des groupes terroristes comme Daesh lorsqu'ils sont envoyés en Europe.

Shams Ul-Haq, journaliste d'investigation et expert en terrorisme âgé de 41 ans, est arrivé en Allemagne depuis le Pakistan à l'âge de 15 ans, sans parler un mot d'allemand. Son expérience lui permet d'affirmer que les conditions dans lesquelles les réfugiés sont accueillis se sont horriblement dégradées et n'ont plus rien à voir avec ce qu'il a connu.

« Lorsque je suis arrivé en Allemagne en 1989, j'étais inscrit à l'école au bout de quinze jours. A cette époque, les conditions d'accueil étaient complètement différentes de celles que connaissent les réfugiés aujourd'hui », a-t-il regretté.