Lassitude et dégoût
Comme beaucoup j'ai (j'use provisoirement du «je» pour dire quelques impressions), j'ai donc suivi cette soirée électorale en zappant d'un show formaté à l'autre avec ce petit espoir encore suspendu au cœur que, peut-être, peut-être, peut-être...
Un irréductible optimisme tout de même tempéré par cette petite voix intérieure qui me chuchotait de ne pas trop espérer de surprise dans un enfumage manifestement réglé comme du papier à musique depuis des mois. L'apparition du résultat final n'aura ainsi pas suscité en moi de réelle surprise, mais bien plutôt une immense lassitude teintée de dégoût.
Qu'un tel personnage fabriqué de toutes pièces au vu et au su de tous (1); adoubé ensuite jusqu'à la nausée par le marketing indécent d'une presse prostituée à ses patrons milliardaires; qu'un tel personnage donc ait pu réunir tant de suffrages confinait à l'absurde.
Commentaire : Des fraudes électorales massives ne sont pas à exclure :
Ainsi donc, même dans un Hexagone réputé fort en gueule et à l'Histoire aussi résistante que résiliente, le politique était en train de céder définitivement la place aux liquidateurs de la finance mondialisée pour qui l'Histoire, les nations, les cultures, les identités et même les sexes doivent disparaître comme autant de scories inutiles freinant l'expansion du Marché.
La France était en train de capituler sous mes yeux, brisée par les maîtres de l'illusion néolibérale, vaincue par des hordes de gogos et de bobos rêvant de devenir riches et célèbres, par des générations entières d'«enfants de la télé» efficacement formatés aux préceptes post-modernes.
La politique du castor
Ce à quoi nous assistons aujourd'hui est en fait la dernière étape de la mutation d'un parti unique français à deux têtes qui, depuis des décennies, s'est joué du peuple en simulant l'alternance pour mieux servir la fortune apatride et vagabonde.
Désormais, voyant son modèle questionné, le Parti unique à deux têtes tente de changer de braquet et avance à visage découvert en imposant un poulain certes sans âme ni vision autre que celle du village global dans toute sa connerie, mais un poulain botoxé jusqu'au trognon par injection d'un océan de fric et de propagande merdiatique.
Face à lui, une Marine Le Pen semble tout à coup respirer l'humanité, la réalité. Mais évidemment la politique du castor est déjà en marche si l'on ose dire, à l'échelle quasi cosmique d'ailleurs, pour construire tous les barrages nécessaires à endiguer la «montée du péril»... quoi déjà? Ouvrier? Euuh non, «fasciste» bien sûr (2), ce qui revient au même pour la caste. La farce du fameux «front républicain» va donc probablement fonctionner une nouvelle fois, avec bien sûr la caution intellectuelle de la gôche progressiste-sociétale, elle-même soutenue dans la rue par des hordes de petits «antifas» trop culs pour comprendre qu'ils défendent en réalité le seul fascisme en exercice dans l'Hexagone: le capitalisme terminal.
Le 7 mai prochain, la caste des Surmorts pourrait donc bien confisquer le pouvoir en France en imposant son «Loup de Wall Street» à l'issue d'un reality show scénarisé au cordeau.
Quant à l'hypothèse d'une victoire «malgré tout» de Marine Le Pen, on se demande simplement jusqu'où la caste serait alors prête à aller pour conserver ses manettes, son euro, ses dividendes, sa russophobie et ses guerres. Troubles sociaux majeures et gel du processus? Voire coup d'Etat? On sent bien que la pègre politico-merdiatique dirigeante serait prête à tout cautionner, vertueusement bien sûr.
C'est que la vertu du Grand Capital n'a pas de prix.
Au point où nous en sommes, et face à un Système aussi verrouillé et corrompu, nous ferons donc nôtre le commentaire de l'éditeur Slobodan Despot sur cette présidentielle tronquée et qui prône, d'un trait d'humour dépité, «son abolition et son remplacement par la solution d'Hubert Monteilhet: une monarchie absolue tempérée par l'assassinat.»(3)
Histoire de clarifier les choses.
Notes :
(1) Extrait d'un texte de Fernand Le Pic, paru dans Antipresse N0 73. (...) «Mais arrêtons-nous un instant sur l'admirable montage d'illusionniste qu'est l'opération Macron, tant elle est révélatrice du «système». Le sourire du jeune Macron, façon pub dentifrice et bonne haleine, est tôt remarqué par Jean-Pierre Jouyet, l'énarque intime de Hollande et chef de l'inspection des finances de 2005 à 2007. Il y admet le presque déjà futur candidat (on voit plus loin qu'on le soupçonne dans l'élite de l'élite) et le façonne en 2 petites années.
En 2006, il le fait entrer à la fondation Jean-Jaurès, courroie de transmission du département d'État américain via la fameuse «National Endowment for Democracy (NED)». En 2007, il le place en orbite chez Attali comme rapporteur général adjoint de sa fameuse «Commission pour la libération de la croissance française», où il côtoie Yves de Kerdrel (rédac'chef de Valeurs actuelles), Serge Weinberg (ancien bras droit de François Pinault), l'avocat Jean-Michel Darrois (un initié qui restera toujours très proche de «Manu»), Peter Brabeck (président de Nestlé), Claude Bébéar (ancien Président d'Axa, etc.) ou encore Mathilde Lemoine, en autres conseillère de Dominique de Villepin.
Jouyet le fait aussi entrer au sein des «Gracques», surnommé «Gracques 40» par les initiés, ce club informel d'une vingtaine de membres dont les élites françaises de couloirs raffolent, et qui réunit notamment Matthieu Pigasse, Bernard Spitz et à nouveau Mathilde Lemoine. Quelques mois plus tard, il faut financer ce poulain de course qui n'a pas le sou, alors on le fait entrer chez Rothschild et on lui confie le dossier Nestlé-Pfizer à 11 milliards de dollars qu'il bouclera juste à temps pour suivre Jouyet à l'Élysée en 2012, avec quelques millions d'euros en poche. (...)
Le façonnage du produit Macron passera par l'admission au sein d'autres groupes d'influence atlantistes comme Bilderberg, les Young Leaders et autres.
Comme déjà futur candidat potentiel de substitution (Hollande sait qu'il n'a aucune chance), il a encore besoin d'une légitimité du pouvoir. En l'absence de tout mandat électif, elle lui est finalement perfusée cliniquement comme ministre, à la fois de «l'économie» chapeautant les services qui avaient techniquement accès aux données privées de Danone et Fillon, et du «numérique» pour asseoir son profil d'innovant et de «désir d'avenir» (en mémoire de sa chère et tendre Ségolène). Il profitera de son passage à Bercy pour faire une avance à ses sponsors en offrant le tribut Alstom à General Electric. En fait c'était une des conditions pour qu'on l'y place. Un test grandeur nature de son allégeance aux États-Unis et de sa méprisante considération pour l'industrie d'une France évaporée.
Le tout récent entretien téléphonique qu'Obama lui accordait confirmait son adoubement «gauche atlantique de luxe». En bon ancien président socialiste, il passa son coup de fil de parrainage depuis le «Rising Sun», méga-yacht de 140 mètres de long, mouillant au large de Tahiti et appartenant au milliardaire David Geffen, grand promoteur de la cause des minorités gay devant l'Éternel.
Macron ayant ainsi l'argent, l'entregent, et l'avenant du «système», il allait bientôt pouvoir servir son célèbre «en-même-temps» de potentiel futur président à un auditoire bombardé de son culte. Juste le temps de mettre en scène sa fausse brouille avec Hollande et son départ du gouvernement. » (...)
2 Macron-Le Pen ou le retour fracassant de la lutte des classes
3 http://antipresse.tumblr.com
Commentaires des Lecteurs
Ce n'est pas que je défende Trump (surtout depuis la Syrie), mais rétablissons les faits:
- les camps de concentration datent de bien avant Trump. Il en a construit de nouveaux depuis le 20 janvier 2017? Envoyez des références viables.
- la liberté d'expression n'existe plus? Le fait est que les manifestations anti-Trump ou anti-n'importe quoi qu'il propose se multiplient et ne sont certainement pas interdites. Et si l'une d'entre elles l'est, elle constitue l'exception qui confirme la règle.
- si "on emprisonnait tous (pas tout) ceux qui critiquent", il n'y aurait plus beaucoup de monde dans les rues en Amérique!
- "l'armée est dans la rue", comme dans la plupart des pays. Il ne s'agit pas de s'offusquer que l'armée soit dans la rue, mais de se demander pour quelle raison elle a été appelée.
- Les femmes ne peuvent plus avorter? N'importe quoi!! Trump a signé un décret donnant aux états la possibilité de ne plus financer (avec les deniers publics) les cliniques qui pratiquent les avortements à tour de bras, mais les femmes peuvent toujours avorter si elles le veulent.
Note perso: comme si c'était un progrès de l'humanité, d'avorter... Comme si, depuis 1967*, il y avait encore besoin d'avorter, alors que les capotes sont en vente partout et qu'il existe bien d'autres modes de contraception, y compris la pilule du lendemain pour celles qui, avec raison, ne veulent pas de LA pilule.*(date de la création du Planning Familia. Ceci a commencé bien avant, en 1952, avec l'International Planned Parenthood Federation).
C'est à vomir ces usines à avorter en Occident. Cette pratique peut se justifier dans certains cas (viol, santé déficiente, etc.), mais autrement, et que les pro-avortements le veuillent ou non, l'avortement est un meurtre contre la Vie. Point final. (Quant aux placentas, ils sont vendus aux labos cosmétiques qui en font des produits de beauté coûteux. Vive notre glorieuse civilisation).
Pour en revenir à ce nouveau décret: certains des états américains qui l'adopteront n'empêcheront PAS les femmes d'avorter. Ils leur diront simplement: "Payez-le vous-même, cet avortement". Alors que d'autres continueront à financer ces usines parce qu'ils en auront décidé ainsi. Trump laissent donc les états américains libres de décider de leur politique en matière de planning familial
Mais votre commentaire s'explique, bébert, par cette phrase - incroyable de la part d'un lecteur de SOTT : "bref ce que les médias ont prédit est arrivé." Parce que, quoi, les médias disent la vérité, toute la vérité et rien que la vérité n'est-ce-pas?
In-croy-able, disait-je.
-*-
Tu n'as pas compris que Bebert écrivait sur le ton de la plaisanterie ? Et que vous êtes tous les 2 d'accord ?