Alors que près de 7000 hectares ont brûlé depuis lundi dans le Sud-Est et en Corse, les foyers d'incendie ont été maîtrisés dans les Bouches-du-Rhône et la situation s'améliore à Bormes-les-Mimosas, dans le Var. Trois personnes sont en garde à vue.
feux
© Var AzurAutour de la France d'avoir des incendies
La situation sur le front des incendies dans le sud-est de la France et en Corse s'améliore, alors que plus de 7000 hectares ont été détruits depuis lundi. Au total, 4000 hommes sont déployés, appuyés par 19 bombardiers d'eau.

La situation s'améliore à Bormes-les-Mimosas

À Bormes, l'incendie qui a entraîné l'évacuation de plus de 10.000 personnes dans la nuit de mardi à mercredi « n'est pas complètement fixé mais on est en train de gagner la partie », a indiqué le lieutenant-colonel Michaël Bernier de la direction de la sécurité civile jeudi. « La situation a évolué dans le bon sens mais il y a des reprises liées à des rafales de ven t», a-t-il précisé. « Le feu est non maîtrisé, il a parcouru environ 1600 hectares », indique pour sa part la préfecture dans un communiqué diffusé jeudi matin, ajoutant que 527 sapeurs-pompiers sont mobilisés.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, 1500 personnes ont encore été hébergées dans les différentes salles municipales, a indiqué la mairie qui ne prévoit aucune réintégration dans les habitations pour l'instant. Plusieurs dizaines de personnes ont dormi à la belle étoile ou sous une tente sur la plage.


Le premier ministre Édouard Philippe, qui s'est rendu mercredi soir à Bormes-les-Mimosas avec le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a survolé les collines alentours en feu. « La situation est encore intense si on regarde le nombre de feux en cours dans la région, elle s'améliore mais je reste prudent car il y aura encore des départs de feu demain », a-t-il déclaré. Avec 8 à 9 millions de visiteurs par an, selon le Comité Var Tourisme, le département arrive juste après Paris comme principale destination touristique en France.


« Admiration et courage pour celles et ceux qui luttent sans répit contre le feu qui ravage certains de nos territoires », a tweeté le président de la République Emmanuel Macron souhaitant « plein soutien à celles et ceux obligés de quitter leur domicile menacé ».


La mairie de Bormes avait appelé les touristes à ne pas regagner leurs campings.



400 hectares détruits à La Croix-Valmer

Autre site très touristique varois, la Croix-Valmer, où plus de 400 hectares ont été détruits par les flammes mardi, a connu « une reprise du feu assez importante », mercredi après-midi, selon le premier adjoint à la mairie René Carandante. « Tout le quartier de Gigaro a été évacué, au moins 200 personnes, (par) précaution, les plages ont fermé, car le vent ramène le feu vers les habitations », a-t-il dit à l'AFP. Dans la soirée, le préfet de région a indiqué qu'il avait de nouveau été « maîtrisé».

A Artigues, dans le Haut-Var, le feu est reparti fortement mercredi soir dans les forêts de pins et de chênes et n'est pas encore «maîtrisé, ni fixé», selon les secours. 1700 hectares ont brûlé, 400 pompiers sont sur place. « Ce qui rend compliqué les opérations, c'est la végétation dense et le relief ici (...) Pour les opérations, il va falloir créer des pistes au bulldozer », a indiqué Michel Persoglio qui commande les secours.

Incendies maîtrisés dans les Bouches-du-Rhône, une personne en garde à vue

Dans les Bouches-du-Rhône, les trois incendies de Carro, Peynier et un dernier qui avait démarré dans la nuit à Martigues, sont « maîtrisés » et en cours de noyage, a indiqué le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours). Ils restent « sous surveillance active », un vent d'ouest soufflant jusqu'à 35 km/heure étant prévu après le fort mistral, venant du Nord, des derniers jours. « Dans un contexte de forte sécheresse, on a très peur des reprises », a-t-il été précisé.

Trois personnes sont toujours en garde à vue jeudi dans le département après avoir été interpellées à proximité des lieux de départ des feux de forêt. La garde à vue de deux adolescents de 16 ans a été prolongée jeudi matin à Martigues, a annoncé le parquet d'Aix-en-Provence. Ils avaient été interpellés par la police à proximité du front de feu de Martigues et de Peynier plusieurs heures après le début des incendies. Trois autres personnes qui se trouvaient à proximité du feu de Peynier avaient été placées en garde à vue mercredi et deux d'entre elles ont été rapidement remises en liberté. « Toutes ces personnes étaient à proximité des départs de feu, nous procédons à des vérifications sur leur implication ou non dans ces incendies », a déclaré Emmanuel Merlin, procureur adjoint d'Aix-en-Provence.

2000 hectares brûlés en Haute-Corse

En Haute-Corse, des incendies ont détruit près de 2000 hectares de gros maquis depuis lundi. Le feu a connu une reprise jeudi, entre Biguglia et Furiani, ont indiqué les pompiers. Un Canadair doit arriver sur place en début d'après-midi. Le président de l'exécutif Gilles Simeoni s'est confié à France 3: «Soit les services de l'État peuvent nous donner la garantie que des moyens aériens suffisants seront mobilisables sans délai en cas d'incendie dans les heures à venir, soit, moi je proposerai que nous, collectivité corse, prenions l'initiative de louer des hélicoptères bombardiers d'eau (...) A charge ensuite de discuter pour savoir qui paiera la facture à la fin ».

feux
© Pascal Pochar-Casabianca / AFPBiguglia, Corse
Car pour venir à bout de ces feux destructeurs qui n'ont toutefois pas fait de victime, la France a sollicité en début de semaine deux avions Canadair dans le cadre de l'aide européenne. Mardi soir, un premier avion prêté par l'Italie est arrivé en Corse. Au total, dans le Sud-est et en Corse, sapeurs-pompiers et militaires de la sécurité civile étaient appuyés par 19 bombardiers d'eau (Canadair, Tracker et Dash). Plus d'une vingtaine de secouristes ont été blessés.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu mardi soir en Haute-Corse, a annoncé la commande de six bombardiers d'eau de type Dash 8 supplémentaires pour lutter contre les incendies de forêt. La flotte « est aujourd'hui suffisante en France », mais doit « faire l'objet à chaque fois d'un entretien quand elle revient à terre », a déclaré le ministre.