L'ambassade américaine à Moscou a vidé deux bâtiments diplomatiques situés dans la capitale, dont la jouissance a été suspendue par le Kremlin, en réaction aux nouvelles sanctions de Washington contre la Russie.

embassade
© Tatyana MakeyevaLa résidence diplomatique américaine dans la zone protégée de Serebriani Bor
Dans la matinée du 1er août, les agences russes ont annoncé que des camions américains étaient arrivés à Serebriany Bor, dans l'ouest de Moscou. C'est là que se trouve la résidence diplomatique des États-Unis, dont l'utilisation a été suspendue par la Russie dans le cadre des mesures annoncées le 28 juillet.

Les camions américains ont quitté le territoire de la résidence peu avant midi en emportant des biens mobiliers américains, d'après l'agence TASS.


Le délai d'évacuation du bâtiment de Serebriany Bor a été fixé par le ministère russe des Affaires étrangères au 1er août à midi. Mais dès le 28 juillet les équipes de télévisions assiégeaient le bâtiment pour tenter de filmer les préparatifs de départ des Américains. Pourtant, ce n'est que le tout dernier jour qu'un mouvement a été aperçu dans la résidence.


Moscou nie avoir fermé les propriétés diplomatiques des diplomates américains avant la date limite

Le 31 juillet, Maria Olson, la porte-parole de la mission diplomatique des États-Unis en Russie, a indiqué aux agences RIA Novosti et Reuters que ses diplomates s'étaient vu refuser l'accès à leur résidence de Serebriany Bor, une zone naturelle protégée. D'après la porte-parole, ils ne sont pas parvenus à accéder à la propriété depuis le 30 juillet, malgré le délai officiel d'évacuation fixé au 1er août.

Selon un représentant anonyme de la diplomatie russe cité par RIA Novosti, les Américains n'ont pas respecté une simple procédure administrative. La résidence de la mission des États-Unis « se trouve à Serebriany Bor, zone protégée où les camions [et autres véhicules] n'ont pas d'accès libre », a expliqué la source de l'agence. « En même temps, les diplomates américains n'ont pas daigné informer à l'avance de leur intention d'envoyer trois gros camions le Département de protection environnementale de Moscou, auprès duquel ils renouvelaient d'ailleurs régulièrement les permis d'accès pour leurs véhicules », a-t-elle souligné.

Le ministère russe des Affaires étrangères a pourtant tenté de résoudre le problème et a fait en sorte que les autorisations d'accès pour les camions soient accordés selon une procédure accélérée, a expliqué un responsable du ministère. Le 31 juillet, les camions des États-Unis étaient donc attendus par le service de sécurité de Serebriany Bor qui était prêt à remettre aux diplomates leurs autorisations, mais « sur un ordre qui leur est parvenu, ils ont fait demi-tour et sont partis », d'après la même source.

« Nous voyons des accusations de la part de l'ambassade des États-Unis selon lesquelles l'accès à sa résidence a été bloqué avant la date butoir, comme une provocation délibérée », a conclu le diplomate.


Le 28 juillet, Moscou avait annoncé une réduction du personnel diplomatique américain dans le pays de 755 personnes et la suspension de l'utilisation par l'ambassade américaine de la résidence diplomatique de Serebriany Bor et d'un entrepôt dans le sud de Moscou.

Cette mesure a été prise après le vote du Sénat américain de la veille approuvant les nouvelles sanctions contre la Russie, l'Iran et la Corée du Nord. Elle fait également écho à celle qui avait été décidée par les États-Unis à la fin de 2016. L'administration Obama avait alors expulsé 35 diplomates russes et fermé deux représentations diplomatiques russes dans le cadre de sanctions contre la Russie, justifiées par sa prétendue ingérence dans l'élection présidentielle américaine. Moscou avait choisi alors de ne pas répondre à cette « mesure inamicale » de Washington, attendant de voir quelles seraient ses relations avec l'administration Trump.