l y a 45 ans, un Boeing 727 de la compagnie Libyan Arab Airlines avec 113 personnes à bord a été abattu par l'aviation israélienne. Le site d'information Gazeta.ru revient sur la catastrophe
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© Wikimedia CommonsLes débris du Boeing 727 de la compagnie Libyan Arab Airlines
Le 21 février 1973, un Boeing 727 de la compagnie libyenne transportait 113 personnes de Libye vers le Caire en Égypte, se souvient Gazeta.ru. Les pilotes ont rencontré des problèmes de navigation, relate. Coincé dans une tempête de sable, l'équipage ne pouvait s'orienter que grâce aux équipements de bord. Pour couronner le tout, la boussole fonctionnait mal. Le commandant de bord a soupçonné que quelque chose allait de travers quand il n'a pas réussi à trouver la balise d'atterrissage. Les pilotes ont toutefois continué de voler vers l'est, pensant se trouver à l'ouest du Caire, même si en réalité ils étaient déjà plus à l'est. Ils n'ont pas informé le contrôle aérien du Caire d'un éventuel écart.

A 13:52, heure locale, l'équipage a reçu du contrôleur l'autorisation d'amorcer la descente.

A 13:54, l'avion a franchi le canal de Suez et s'est retrouvé sur le territoire du Sinaï occupé à l'époque par Israël, et avançait en direction de la centrale nucléaire de Dimona.

Les radars israéliens ont immédiatement aperçu l'avion. Deux chasseurs israéliens F-4E Phantom II ont été envoyés pour l'intercepter. A cette époque, le drapeau libyen ressemblait de loin au drapeau de l'Égypte qui était alors en guerre contre Israël. Les stores du salon de l'avion étaient fermés à cause du soleil et, ne voyant pas de passagers à bord, les pilotes de chasse en ont rendu compte au commandement avant de recevoir l'ordre de faire atterrir l'avion de ligne à la base aérienne de Rephidim.

Pendant ce temps, l'équipage du Boeing a une nouvelle fois informé le contrôleur aérien du Caire qu'il ne voyait pas la balise, ce à quoi il lui a été suggéré de descendre à 1-1,2 km d'altitude.

Les chasseurs se sont rapprochés de l'avion et ont tenté de prendre contact mais la radio ne fonctionnait pas. C'est alors que les chasseurs ont incliné leurs ailes pour donner le signe international de les suivre et ont même tiré un missile d'avertissement, ce à quoi l'équipage du Boeing a fait signe avoir compris l'ordre. Les prenant pour des chasseurs égyptiens, l'équipage les a suivis.

Quand l'avion est descendu, l'équipage a compris qu'ils se dirigeaient vers une base aérienne. L'aéroport du Caire se trouvant à l'ouest de la ville et la base aérienne à l'est, les pilotes ont conclu que les chasseurs leurs montraient simplement qu'ils se trouvaient à l'est du Caire, ce dont l'équipage a informé le contrôleur en mettant le cap vers l'ouest.

Le commandement israélien a considéré cette action comme une tentative de fuite. Le chasseur a porté un tir de sommation à proximité de l'aile mais l'équipage n'a pas réagi. C'est alors que le commandement israélien a pensé que l'avion avait été capturé par des terroristes.

Le commandant de l'état-major de Tsahal David Elazar a donné l'ordre d'ouvrir le feu à volonté.

Les chasseurs ont tiré sur les bases d'ailes de l'avion, qui a commencé à perdre de l'altitude. Les pilotes ont alors tenté d'atterrir dans le désert. Mais, à 55 km de la base aérienne, l'avion a percuté une dune. Seul le pilote et quelques passagers ont survécu au crash. Certains d'entre eux sont ensuite morts à l'hôpital.

Le politicien israélien Yisrael Galili a qualifié cet incident de « catastrophe ».

Le général Elazar a assumé toute la responsabilité pour avoir donné l'ordre d'attaquer. L'Onu n'a pas trouvé de raisons de décréter des sanctions contre le pays. Par la suite, les autorités israéliennes ont versé une indemnité aux blessés et aux proches des victimes.