Matteo Salvini, chef de file de la Ligue et ministre italien de l'Intérieur, entend recenser les populations Roms de son pays. Le gouvernement italien pourrait par la suite renvoyer les Roms de nationalité étrangère.
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© Matteo SalviniMatteo Salvini

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, qui est aussi le patron du parti anti-immigration La Ligue, a fait savoir le 18 juin sur une télévision régionale en Lombardie (nord), sa région d'origine, qu'il comptait procéder au recensement de la communauté Rom en Italie, pour « voir qui, comment et combien ils sont ».

Cela permettra, a-t-il expliqué, d'évaluer la possibilité d'expulser ceux de nationalité étrangère qui se trouveraient en situation irrégulière ; quant aux « Roms italiens, malheureusement, tu dois te les garder à la maison », a-t-il déclaré lors de cette émission.

Ce projet de recensement a déclenché un tollé dans les rangs de l'opposition et une réaction prudente de la communauté Rom. Le point sur cette communauté a déjà été fait en 2017 par l'Institut national italien de la statistique (Istat), selon l'Association Nation Rom, réclamant une rencontre au plus vite avec le nouveau ministre.

« Salvini continue sa campagne électorale avec des mots toujours plus aberrants », a jugé de son côté une sénatrice du Parti démocrate (PD, centre-gauche), Simona Malpezzi, pour qui ce recensement est « seulement la dernière trouvaille au parfum vaguement fasciste » du nouveau ministre de l'Intérieur.

Ce dernier a récemment fait la une de l'actualité en s'opposant à l'entrée dans un port italien d'un navire humanitaire chargé de 630 migrants. Ce navire, l'Aquarius, est finalement arrivé ce 17 juin en Espagne après une odyssée en Méditerranée de près d'une semaine, du large de la Libye à l'Espagne en passant par les eaux maltaises et celles de la Sardaigne. Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a peu après interdit à deux autres navires transportant des migrants d'accoster en Italie.

« D'abord les attaques contre les migrants [...] et maintenant celles contre les Roms », a critiqué de son côté le chef de groupe du parti de gauche Libres et Egaux (LeU) à la Chambre des députés, Federico Fornaro. « L'important est de fomenter la haine et de créer un ennemi », a-t-il ajouté.

«Certains parlent de "choc", pourquoi ? Je pense seulement à ces pauvres enfants à qui on apprend le vol et l'illégalité», a réagi de son côté Matteo Salvini sur Twitter.