Commentaire : Récemment, l'équipe du professeur Raoult a critiqué, sans mâcher ses mots, une étude réalisée sur des vétérans américains atteints du COVID-19. Cette étude publiée en preprint affirme que la prise d'hydroxychloroquine augmenterait le taux de mortalité chez les patients COVID. La réponse de l'équipe du professeur Raoult a été publiée en anglais sur le site Internet de l'IHU de Marseille. Fox News revient sur cette polémique.


raoult
Transcription / traduction :

Quelques réflexions en ce 37e jour de confinement. Quand on utilise l'expression « étude scientifique » dans un article ou à la télévision, c'est pour donner une impression de sérieux, de rigueur scientifique, et quand ces études sont menées sur des patients, les chercheurs doivent tenir compte des variables tels que l'âge du patient, les antécédents médicaux, la progression actuelle de la maladie, pour ne citer que quelques exemples. Ensuite, la façon dont les données sont organisées, examinées puis communiquées permet de déterminer si l'étude est crédible ou non.

Eh bien, une étude, ou une enquête, publiée hier sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine sur des patients COVID est incroyablement irresponsable et, comme l'affirment certains virologistes de premier plan, peut-être intentionnellement biaisée. Cette prépublication, qui n'a pas encore été évaluée par les pairs, prétend montrer que l'hydroxychloroquine ne présente aucune efficacité contre le COVID et que son utilisation pourrait en fait, selon cette enquête, entraîner un taux de mortalité encore plus élevé. Ça a l'air terrible !

C'est là que les lecteurs qui détestent Trump et cette chaîne s'exclament : « Ah ah !! Trump et Fox rapportaient que les patients ont des résultats positifs avec l'hydroxychloroquine, et maintenant cette étude dit qu'elle tue des gens !! »

[Commentaires de journalistes sur CNN :]
« Non seulement il n'y a pas de bénéfice, mais cette étude montre un taux de mortalité plus élevé chez les patients qui en ont reçu. »
« Elle pourrait en fait nuire aux patients qui en reçoivent. »
« Les professionnels de santé ont appelé à la patience et à la prudence à plusieurs reprises, mais le président et ses alliés sur Fox News ne sont réputés ni pour leur patience ni pour leur prudence. »
« Ils trompent leurs téléspectateurs. »
« Comment peut-on penser qu'une star de Fox News ou un président devraient promouvoir un médicament ? C'est abracadabrant ! »
Bon, j'enfonce une porte ouverte ici, mais CNN n'a AUCUNE crédibilité. Cette semaine, un de ses présentateurs (Chris Cuomo, récemment rétabli du COVID-19 - NdT) a fait une fausse video sur sa sortie de quarantaine.

OK ? Ils n'ont aucune crédibilité ni aucune légitimité pour critiquer les motivations ou le sérieux de qui que ce soit.

Peut-être qu'il y a des gens qui veulent vraiment aider l'Amérique... ça vous parle, ça ?

Eh bien, les chacals de Media Matters (groupe de gauche spécialisé dans l'analyse des médias conservateurs - NdT) ont cru qu'ils avaient enfin piégé leur proie (Trump - NdT), et le journalisme d'aujourd'hui est tellement lamentable que même le Washington Post et le New York Times ont par réflexe rejoint la meute. C'est tout simplement pathétique.

Bon, je ne suis pas médecin, je ne joue pas les toubibs à la télé, mais l'éminent virologue français, le professeur Didier Raoult, a publié sa propre étude sur l'hydroxychloroquine et l'azithromycine il y a quelques semaines, et cette étude a démontré une efficacité de 91% sur plus de 1 000 patients, sans aucun effet secondaire. Il y a eu un patient avec un mauvais pronostic, mais chez les patients qui se sont rétablis, il n'y a pas eu d'effets secondaires.

Eh bien aujourd'hui, ce professeur, qui est un expert renommé en maladies infectieuses, a publié une critique au vitriol de cette étude qui portait sur d'anciens combattants. Il déclare :
« Dans la période actuelle, il semble que la passion domine l'analyse scientifique rigoureuse et équilibrée et puisse conduire à une inconduite scientifique. Cet article est un exemple spectaculaire de cela.

Trois biais sont relevés :

Le premier est que la lymphopénie est deux fois plus fréquente dans les groupes HCQ (25 % dans le HCQ, 31 % dans le groupe HCQ-AZ contre 14 % dans le groupe sans HCQ, p 0,02) et il existe une corrélation absolue entre la lymphopénie et le taux de létalité, ce qui est bien connu (Tan, 2020) et confirmé ici : 28 % de décès, 22 % et 11 % dans le groupe HCQ, HCQ-AZ et No HCQ respectivement. »
Ce qui expliquerait le taux de mortalité plus élevé au sein de ces deux groupes, et qui a mis les journalistes (sur les autres chaînes - NdT) dans tous leurs états.

Une autre raison pour laquelle cette étude est une véritable fumisterie est qu'apparemment, l'hydroxychloroquine ou l'hydroxychloroquine + azithromycine ont été administrées après que les patients avaient été intubés.

Comme plusieurs médecins invités sur ce plateau l'ont dit à de nombreuses reprises et comme l'écrit le professeur Raoult : [administrer ces médicaments] en pleine tempête de cytokines n'est pas raisonnable, car il est improbable que l'hydroxychloroquine puisse à elle seule réguler l'état de ces patients à ce stade de la maladie.

Traduction : plus l'hydroxychloroquine est administrée tardivement, plus le pronostic sera négatif. Donc on ne devrait pas l'administrer à ce stade de la maladie.
Le Pr Raoult : « Le deuxième biais majeur est que, dans le but de fournir des données significatives, en éliminant la gravité initiale au moment du traitement, [or, tout traitement antiviral serait inutile au stade très grave de la maladie], deux tableaux sont présentés : un tableau où les médicaments sont prescrits avant l'intubation, et qui ne montre aucune différence significative dans les 3 différents groupes : (9/90 (10%) dans le groupe HCQ, 11/101 (10. 9%) HCQ+AZ, et 15/177 (8.5%) dans le groupe sans HCQ, khi 2 = 0.47, ddl = 2, p = 0.79) ; et un tableau où il n'est pas clairement spécifié à quel moment les médicaments ont été prescrits, et qui montre des différences significatives. Ces différences sont très probablement liées au fait que les patients avaient pour certains été intubés avant de recevoir de l'hydroxychloroquine en dernier recours. Il est à noter que cela n'est pas raisonnable en pleine tempête de cytokines, car il est peu probable que l'hydroxychloroquine puisse à elle seule réguler l'état des patients à ce stade de la maladie.

En outre, de manière incompréhensible, le groupe "non traité" a effectivement reçu de l'azithromycine dans 30% des cas, sans que ce sous-groupe ne soit analysé de manière distincte. L'azithromycine est également un traitement proposé pour le COVID (Gautret, 2020), avec efficacité in vitro (Andreani, 2020), et le mélanger avec des patients qui sont censés ne pas être traités est quelque chose qui se rapproche plus de la fraude scientifique que de l'analyse raisonnable.

Au total, ces trois biais volontaires tendent à accréditer l'idée de la dangerosité de l'hydroxychloroquine, qui est l'un des médicaments les plus sûrs, comme l'indique son utilisation sur près d'un million de personnes (Lane, 2020). »
Eh bien, les crétins qui détestent Trump et qui agitent cette étude n'ont même pas remarqué que « de manière incompréhensible, le groupe "non traité" a effectivement reçu de l'azithromycine dans 30% des cas, sans que ce sous-groupe ne soit analysé de manière distincte. L'azithromycine est également un traitement proposé pour le COVID (Gautret, 2020), avec efficacité in vitro (Andreani, 2020), et le mélanger avec des patients qui sont censés ne pas être traités est quelque chose qui se rapproche plus de la fraude scientifique que de l'analyse raisonnable. »

OK, pas besoin d'être docteur en infectiologie pour comprendre que le groupe NON TRAITÉ ne devrait pas être traité avec des médicaments qui sont potentiellement efficaces, même partiellement.

Même le secrétaire aux Anciens combattants a été forcé d'admettre la médiocrité de cette étude :
« C'est une étude d'observation, ce n'est pas une étude clinique, elle a été réalisée sur un petit nombre de vétérans dont malheureusement certains étaient en fin de vie et avaient reçu ce médicament. Nous savons que ce médicament s'est avéré efficace sur des vétérans d'âge moyen ou plus jeunes.

Le médicament a été livré à la ville de New York, qui s'emploie à empêcher la progression de la maladie. »
Ce qui soulève la question de savoir pourquoi l'Associated Press, l'un des rares médias encore véritablement professionnels en Amérique, a relayé cette histoire. Regardez leur Une : « Mortalité supérieure, l'antipaludique n'a aucun bénéfice ».

Bon sang, c'est l'AP ! Ces types ont-il des standards d'éthique ? Ils doivent bien avoir des types très intelligents chez eux qui veulent simplement aider les gens et OK, ils peuvent émettre des mises en garde mais franchement, les gars, lisez au moins les études !

Comme beaucoup de gens, je suis d'avis que des études plus larges devraient être menées en ce moment-même pour déterminer l'efficacité de ce médicament et d'autres thérapies.

Mais pourquoi nier ou même omettre de mentionner les résultats positifs d'études légitimes, et reprendre des études de mauvaise qualité comme celle dont nous venons de parler ?

Qu'est-ce qui les motive ? Est-ce une obsession aveugle de réfuter l'efficacité d'un médicament qui est utilisé en ce moment-même, ce soir, dans les centres médicaux à travers l'Amérique sur des patients atteints du COVID ; un médicament qui existe depuis des décennies ?

Est-ce l'envie folle de balayer d'un revers de la main tout bénéfice de cette thérapie ? Est-ce purement motivé par la haine envers Trump ou Fox News ? Est-ce motivé par le désir secret de maintenir l'Amérique dans une situation désespérée et de la laisser confinée jusqu'aux élections ?

Je suis ouverte à toute théorie.

Si leur motivation était purement scientifique et médicale, ne verrions-nous pas le même volume de publication et d'investigation concernant d'autres projets beaucoup plus coûteux, sans parler des études en double aveugle menées sur des traitements non prouvés ? Le médicament Actemra, par exemple, pour n'en citer qu'un parmi d 'autres actuellement à l'étude.

Bien sûr, comme nous l'avons déjà dit, l'hydroxychloroquine est très bon marché ; c'est un traitement modulable, qui existe depuis des décennies. Big Pharma ne fait pas son beurre avec des génériques bon marché. Scoop ! Ils font leur beurre avec de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins... Oui, certains d'entre eux sont peut-être très bons ou plus efficaces, et ce serait fantastique. Mais rappelez-vous : beaucoup de grandes entreprises pharmaceutiques, même si elles font de bonnes choses, donnent beaucoup d'argent au NIH (National Institutes of Health - NdT), au CDC (Centres pour la prévention et le contrôle des maladies - NdT) et à l'OMS.

Actuellement, l'hydroxychloroquine fait partie des protocoles de soins recommandés pour les patients COVID au Yale New Haven Hospital, au Lenox Hill Hospital, au Centre médical juif de Long Island, au Staten Island University Hospital, et dans de nombreux autres établissements.

Donc ma question à Michael Greenbaum du New York Times et à tous les autres est : (ces hôpitaux qui administrent l'hydroxychloroquine) sont-ils en train de tuer des gens aussi ?

Bon, depuis l'élection de Trump, les médias et leurs patrons démocrates ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour le mettre en échec, mais ils ont échoué de façon spectaculaire à chaque fois, et ce dernier épisode sur l'hydroxychloroquine confirme une fois encore non seulement leurs aprioris nauséabonds mais aussi, dans certains cas, leur vénalité et leur manque de professionnalisme.

Voilà pour mes réflexions en ce 37e jour de confinement de l'Amérique.