L'usage de certains médicaments contre le coronavirus leur avait déjà attiré les foudres de confrères. C'est maintenant le conseil national de l'ordre des médecins qui ordonne à deux généralistes mosellans de se tenir à carreau et de cesser de communiquer sur le sujet. Ils pourraient faire l'objet de procédures disciplinaires à l'issue de la crise sanitaire.

Erbstein
© RL /Thierry SanchisJean-Jacques Erbstein, médecin à Créhange
Cessez de parler de ce protocole que je ne saurais voir. C'est le message de fermeté diffusé par le conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) à l'adresse de médecins généralistes qui utilisent un remède « maison » face au coronavirus.


Comment: Le remède « maison » en question ? Zinc et azothromycine, protocole utilisé avec succès contre le COVID. Un médecin nééerlandais administrant le même traitement a connu la même mésaventure. Les autorités médicales se comportent comme des mafieux, harcelant, menaçant et muselant des médecins qui font simplement leur boulot : soigner les gens.


«Le conseil national de l'Ordre des médecins rappelle fermement à l'ensemble des médecins qu'en cette période de vulnérabilité particulière et face à l'inquiétude de nos concitoyens, leur parole prend un sens encore plus important. [...] Le CNOM a informé l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de ces protocoles qui s'inscrivent en dehors de la législation en vigueur et en tirera, le cas échéant, les conséquences. » Le texte vise notamment les docteurs Denis Gastaldi et Jean-Jacques Erbstein, confrontés chaque jour à une dizaine de patients malades du Covid-19, dans les secteurs de Morhange et Créhange en Moselle.

Leur protocole de soins à base de l'antibiotique azithromycine et de zinc, élaboré de façon « très pragmatique et empirique », a montré « une certaine efficacité », sans jamais plonger les deux généralistes dans un fol espoir. « Tout ce qui nous intéresse, c'est de sauver des vies », ont à chaque fois justifié les Mosellans face aux critiques d'autres confrères.

Le communiqué du CNOM est une menace à peine voilée de procédures disciplinaires qui devraient être lancées, d'après nos informations, après la crise sanitaire. Les deux généralistes, qui n'ont pas cessé leurs prescriptions pour autant, ont également été priés de ne plus évoquer leur traitement dans la presse.

« Dire qu'ils utilisent des protocoles interdits, c'est diffamatoire »

Les praticiens renvoient donc vers leur avocat messin, Me Thomas Hellenbrand. Le pénaliste, qui « prend [ses] responsabilités et parle en [son] nom », est irrité par « le conseil de l'Ordre qui n'a rien dit aux médecins ayant relayé pendant des semaines la communication mensongère du gouvernement sur les masques. On ne dit rien à ces médecins de plateau et on fait la morale à ceux qui sont sur le terrain, qui se débrouillent avec les moyens du bord. Ces deux médecins ne supportaient pas l'idée de ne proposer que du paracétamol. C'est hallucinant de leur dire à eux de se taire. »

Quid des menaces de sanctions disciplinaires ? « On leur dit qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser ce protocole mais ils utilisent seulement des médicaments qu'ils ont le droit de prescrire pour lutter contre les maux de leurs patients. On ne peut même pas savoir s'il s'agit du Covid-19 puisqu'il n'y a aucun dépistage. Alors venir prétendre qu'ils utilisent des protocoles interdits, c'est purement et simplement de la diffamation. »