Le volcan de l'île caribéenne de Saint-Vincent est entré en éruption vendredi, pour la première fois depuis quatre décennies, imposant l'évacuation en urgence de milliers d'habitants de ce territoire des Petites Antilles.
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© Calvinair
«Les scientifiques de l'observatoire de Belmont ont confirmé une éruption explosive du volcan de la Soufrière à 8H40 ce matin. Des colonnes de fumée s'élevant jusqu'à 8 km de haut ont été observées», a rapporté le bulletin officiel du volcan, émis par l'organisme national des gestion des urgences du gouvernement de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

«Toutes les personnes dans la zone rouge de danger volcanique sont priées d'évacuer immédiatement», précise le bulletin concernant l'île de plus de 100 000 habitants.

«Des cendres ont commencé à retomber sur les flancs du volcan et des bourgades adjacentes dont Chateaubelair et Petite-Bordel. Certaines (cendres) se sont déplacées au large, et certaines ont même atteint l'observatoire», a tweeté le centre de recherche sismique de l'université des West Indies à Trinité-et-Tobago, autre archipel antillais.

La Soufrière - à ne pas confondre avec la Grande Soufrière en Guadeloupe - n'a pas connu d'éruption depuis 1979. L'éruption la plus importante, et la plus dévastatrice, s'est produite en 1902 et avait fait plus de 1 000 victimes.

La menace d'une éruption volcanique imminente de la Soufrière avait entraîné l'annonce la veille d'un ordre d'évacuation d'urgence pour des milliers d'habitants. Quelque 16 000 d'entre eux vivent dans les zones «rouges» les plus exposées.

Alerte rouge

L'île est en alerte rouge, avait proclamé jeudi soir le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, après un accroissement de l'activité volcanique au niveau du cratère du plus haut sommet de l'île, situé dans le nord.

Les personnes évacuées pourraient être emmenées dans des refuges sur d'autres îles de l'archipel, ou dans d'autres territoires et pays caribéens ayant offert leur aide comme la Barbade ou Sainte-Lucie, selon des médias locaux.

Antigua-et-Barbuda se tient «prêt à recevoir les évacués», a également déclaré à l'AFP Philmore Mullin, directeur de l'agence de gestion des catastrophes de ce pays voisin de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

«Nous attendons que les autorités à Saint-Vincent nous disent quand ils arrivent, mais nous savons pour sûr qu'ils ne seront pas moins de 250", a-t-il précisé.

«Entre 12 000 et 15 000 personnes ont déjà évacué la zone rouge», a également affirmé M. Mullin.

Au moins quatre navires de croisière des compagnies Royal Caribbean et Carnival ont été détournés vers la zone pour recueillir les déplacés.

Ancienne colonie britannique, l'archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines est composé d'une île principale, Saint-Vincent, flanquée au sud des 31 îlots des Grenadines.