Elon Musk
Elon Musk
Elon Musk s'est converti, ça y est. Qui suit l'entrepreneur à succès, et homme le plus riche du monde, selon le classement Forbes 2022, aurait pu détecter quelques signaux faibles à ce virement politique. Car c'est désormais chose faite. Libertarien, adepte du festival californien Burning Man regroupant, chaque année, les start-uppers branchés dans le désert du Nevada, et pourtant fidèle soutien démocrate, Elon Musk vient d'annoncer, sur Twitter, avoir voté républicain pour la première fois de sa vie, ce 14 juin. Annonce, s'il n'en était pas assez, rapidement suivie d'un tweet présageant une victoire de Ron DeSantis, actuellement gouverneur républicain de Floride, aux prochaines élections présidentielles.

Après les coups bas portés par la gauche et le gouvernement Biden, ces derniers mois, à son encontre, et spécialement depuis qu'il souhaite restaurer une véritable liberté d'expression sur Twitter, Elon Musk avait prévenu :
« Dans le passé, j'ai voté démocrate, parce qu'ils étaient considérés comme les gentils. Or, ils sont devenus le parti de la division et de la haine, je ne peux donc plus les soutenir et voterai républicain. »
Son vote s'est donc logiquement porté vers la conservatrice Mayra Flores, qui vient de gagner son siège au Congrès pour représenter le Texas. À noter, au passage, la victoire historique de cette jeune femme, elle-même issue d'une famille démocrate, qui sera la première députée femme de l'Histoire des États-Unis née au Mexique.


Le patron de Tesla ne serait donc pas isolé puisque lui-même présage d'une « forte vague républicaine en 2022 ». Il s'avance d'ailleurs jusqu'aux prochaines échéances présidentielles. Interrogé, en effet, sur le réseau social, il précise ne pas être encore fixé pour 2024 mais qu'il miserait a priori sur Ron DeSantis comme candidat républicain dans la course à la Maison-Blanche. Après avoir soutenu l'entrepreneur Andrew Yang à la primaire démocrate de 2020, le côté réactionnaire-libéral de « baby Trump » semble donc lui plaire. Quand bien même le gouverneur a annoncé ne pas vouloir se présenter pour laisser la voie libre à son mentor pour un second mandat.

D'ailleurs, dans ce sens, on note dernièrement une légère influence trumpienne dans la communication de l'ingénieur surdoué. Il use, il faut le dire, à notre grand plaisir du réseau social Twitter comme de son agora numérique pour se plaindre de l'establishment, communiquer avec son public et - comme l'auteur de The Art of the Deal - négocier ses gros coups financiers devant tous. Elon Musk y décrit en effet dans le menu - via ses tweets - son rachat de Twitter, comme Trump l'avait fait en son temps, et avec succès, pour ses négociations avec Kim Jong-un, par exemple.

Prochaine étape, la conversion religieuse ? Certes, M. Musk, pour le moins mégalomane, souhaite aller sur Mars pour « élargir l'échelle de la conscience » et trouver une explication rationnelle au sens de la vie. Toutefois, ce père original de huit enfants (six avec sa première femme, deux récemment avec la chanteuse cyber-gothique Grimes, dont le dernier par mère porteuse...) détonne. Encore sur Twitter, il fait de l'autodérision en montrant que ses choix de vie vont à contre-courant de ceux des membres de sa classe et incite ses followers à faire plus d'enfants pour contrer l'extinction de la civilisation.


À cet égard, en octobre 2021, il faisait déménager le siège de Tesla de la très woke Californie au très pro-famille Texas. Oui, l'État indomptable de Greg Abbott offre des avantages fiscaux et un cadre de vie très favorables. Néanmoins, tout fanatique démocrate aurait évité - par idéologie - l'État le plus conservateur des États-Unis...

Prenons tout de même en compte le conseil d'Elon Musk à tout futur entrepreneur : ne pas tomber dans le « wishful thinking », qu'il décrit comme une vision biaisée de la réalité en fonction de ce que l'on souhaiterait voir advenir. À l'image de nombreux scientifiques revenant à Dieu devant les lois de l'univers, on peut toujours espérer... qui sait ?