Des chercheurs émettent l'idée d'étudier les ondes sismiques en les accélérant afin de prévoir de possibles violentes éruptions.

musique des volcans
© PixabayUn nouvel outil pourrait prévenir de futures violentes éruptions.
Va-t-il être possible, dans un avenir proche, de prévenir les catastrophes liées à des volcans, autrement dit, les éruptions ? Peut-être, à en croire Le Monde, relayant les propos de chercheurs américains de l'université de l'Oregon. Pourquoi ne pas analyser la "musique" des ondes sismiques qui sont enregistrées autour des lacs de lave du volcan Kilauea dans le sud-est de l'île d'Hawaï, se sont-ils demandé.

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Le rôle des bulles de gaz


Josh Crozier et Leif Karlstrom, du département des Sciences de la Terre de l'université, ont publié un article dans la revue "Sciences Advances" le 1er juin dernier. En étudiant le vocal Kilauea pendant dix ans entre 2008 et 2018, il a été mis au jour la présence d'un lac actif au sommet du volcan. Or, selon Le Monde, celui-ci témoignait d'une lente éruption volcanique. Alors que le lac était connecté à un profond réservoir de magma, une violente explosion avait eu lieu.

Autour de ce lac, les vibrations au sol ont été mesurées par des sismomètres. Avec de très basses fréquences, ces ondes sismiques peuvent être comparées à des ondes sonores. Les sismologues les ont donc accélérées pour entendre cette fameuse "musique". Or, en réalisant ces analyses, les chercheurs ont pu découvrir la quantité de gaz contenue dans le réservoir du magma et sa température. Ainsi, à l'avenir, toutes ces analyses pourraient prévenir de possibles violentes éruptions. Car les scientifiques le savent, une éruption peut être créée par un nombre trop important de bulles de gaz qui veulent s'échapper du magma.

Prochaine étape ?

"C'est une nouvelle vision de la dynamique d'un volcan", précise dans "Science Advances", Leif Karlstrom. "Les gens peuvent se tenir à côté d'un volcan près d'un lac et même voir les coulées de lave qui en ressortent. Mais sous la surface, il se passe beaucoup de choses", ajoute le chercheur. Tout comme un coup de fourchette sur un verre rempli d'eau sonne différemment que sur un verre rempli de lait, les signaux sismiques chantent eux aussi. "Nous avons pu voir le gaz s'accumuler au fil du temps et la température changer sans aucune mesure directe", tiennent à souligner les deux chercheurs. S'il est encore trop tôt pour utiliser cet outil, à terme, cela pourrait aider les sismologues. "C'est la prochaine étape, à savoir identifier les effets de ces variations pour observer la dynamique et réduire les dangers humains auprès des volcans", expliquent-ils dans "Science Advances".