Alors que cette histoire de portable aux conséquences potentiellement incroyables défraie la chronique depuis plus d'un an sur internet, le fait qu'Elon Musk libère les 'twitter files' et indique les ordres qui ont été donnés à Twitter d'étouffer et de censurer cette affaire (entre autres), cela la remet paradoxalement sur le devant de la scène, alors pensez à la guerre en Ukraine, etc.

Si les médias n'avaient pas caché cette affaire de portable, il est fort probable que Joe Biden n'aurait pas été élu président des États-Unis d'Amérique. De plus, cela est aussi l'occasion de révéler les investissements de son fils dans les Bio labs ukrainiens, et donc de remonter toute cette histoire (sur laquelle, je le rappelle, la France REFUSE d'enquêter... Hum pourquoi ? Cela valide certaines thèses...)

On peut donc saluer le courage du Figaro, je vous l'ai dit plusieurs fois qu'ils sont de droite, mais ils se détachent du lot, car ils font de réels efforts de probité et d'investigation. - Crashdeburg
biden pèere et fils
© NICHOLAS KAMM/AFPJoe Biden et son fils Hunter (à droite), le 13 août dernier, à la sortie de l’église catholique Holy Spirit
à Johns Island, en Caroline du Sud.
ENQUÊTE - Confié à un réparateur en avril 2019, l'engin a depuis livré une multitude d'informations sur Hunter Biden. Les républicains réclament une enquête sur les raisons pour lesquelles le FBI, Twitter et la presse ont refusé de les publier.

Le vendredi 12 avril 2019, juste avant l'heure de fermeture, un client pousse la porte du magasin de dépannage informatique The Mac Shop, dans une galerie marchande de Wilmington, dans le Delaware. Il apporte trois ordinateurs portables Apple à réparer, fortement endommagés, sans doute par du liquide répandu sur les claviers.

Le propriétaire du magasin, John Paul Mac Isaac, promet de faire son possible pour sauver le contenu des ordinateurs. Le client, manifestement en état d'ivresse, signe la fiche de réparation. Son nom : Hunter Biden, fils de Joe Biden.

L'un des appareils est hors d'usage. Un autre accepte de démarrer. John Paul Mac Isaac laisse plusieurs messages à son client pour lui expliquer qu'il est parvenu à récupérer une grande partie du contenu des disques durs. Il ne reçoit jamais de réponse. Personne ne vient jamais récupérer les ordinateurs. À la fin du mois d'avril, Joe Biden, ex-vice-président et ancien sénateur du Delaware, a officiellement lancé sa candidature à la présidence des États-Unis.

Selon le contrat de réparation, les matériels non réclamés au bout de trois mois deviennent la propriété du réparateur. Mac Isaac a en sa possession presque toute la vie de Hunter Biden.

Le fils aîné de Joe Biden est à l'époque en pleine dérive autodestructrice. Hunter s'adonne au jeu, à la drogue et aux prostituées. Il dilapide sa fortune accumulée dans des affaires avec des oligarques étrangers, entre cures de désintoxication et motels sordides, hôtels de luxe et casinos.

Sa femme Kathleen a demandé le divorce après vingt-quatre ans de mariage. Sa liaison avec la veuve de son frère s'est aussi achevée par une rupture.

L'intime se mêle au sordide et au pathétique

Le contenu de ses ordinateurs est tellement embarrassant qu'un maître chanteur ne saurait par où commencer. L'intime se mêle au sordide et au pathétique. S'y trouvent pêle-mêle des dizaines de milliers de courriels, professionnels ou personnels, des textos amicaux ou familiaux, des photos de famille, certaines terriblement personnelles comme celle de son frère Beau Biden sur son lit de mort en 2015, mais aussi des reçus de call-girls, des selfies dénudés, des vidéos amateurs où Hunter apparaît dans des positions équivoques, avec des prostituées et des pipes de crack. Et surtout, des documents fiscaux et des courriels liés à ses affaires pas toujours très avisées.

Par comparaison avec son aîné, Beau, le fils préféré que son père voulait voir lui succéder en politique, Hunter est le mouton noir de la famille. À la recherche d'argent facile, il est une proie idéale pour les escrocs et les affairistes qui veulent avoir accès à son père. En 2014, il est entré au conseil d'administration de la compagnie ukrainienne de gaz, Burisma, fondée par un oligarque ukrainien et ancien ministre, où il est payé 50.000 dollars pour sa simple présence. Politiquement, ce fils prodigue est aussi un point faible de Joe Biden. Donald Trump, qui a identifié l'ancien vice-président d'Obama comme son adversaire démocrate le plus dangereux, a chargé son avocat personnel, Rudy Giuliani, de réunir des informations compromettantes sur Hunter.

Mais la tentative de chantage de Trump sur le président ukrainien Zelensky, en gelant les livraisons d'armes à l'été 2019, rate spectaculairement. Elle aboutit à sa première mise en accusation par la Chambre des représentants. Le procès en destitution décide Mac Isaac à révéler l'existence du disque dur. Le réparateur d'ordinateur est un sympathisant républicain. Pour aider à la défense de Trump, il prévient le FBI, qui saisit l'un des ordinateurs et le disque dur où a été copié le contenu des deux autres appareils.

Mais Mac Isaac comprend qu'aucune enquête n'a été ouverte, et que l'ordinateur et son contenu ne sont même pas mentionnés dans l'enquête sur l'affaire ukrainienne. L'informaticien, qui a conservé plusieurs copies du disque dur, envoie en vain des messages à plusieurs élus républicains au Congrès. Ce n'est que dans le courant de l'année 2020, en pleine campagne présidentielle, qu'il finit par obtenir une réponse : celle de Robert Costello, avocat de Rudy Giuliani, qui reçoit sur un plateau ce qu'il cherchait en vain depuis des mois, des informations sur les affaires de Hunter Biden.

Le temps est compté. Giuliani a montré le contenu du disque à Steve Bannon, l'ancien stratège de Trump, qui conçoit la politique comme une guerre à outrance contre les démocrates. Moins obsédé que Giuliani par les affaires ukrainiennes du fils Biden, Bannon est en revanche plus intéressé par ses liens avec des oligarques chinois, notamment une société formée avec un magnat de l'énergie, Ye Jianming, de laquelle il a reçu plusieurs millions de dollars.

Le 14 octobre 2020, trois semaines avant l'élection, le journal à scandale New York Post dévoile en une quelques-uns des courriels, et des photos embarrassantes du fils du candidat démocrate.

Mais l'information est en partie étouffée par Twitter et Facebook. Échaudés par l'élection de 2016, quand ils ont contribué à la diffusion d'infox concoctées par les services de renseignement russes, et notamment les courriels piratés de la campagne de Hillary Clinton, les réseaux sociaux ont aussi été mis en garde par le FBI, qui les prévient que Moscou essaye certainement de renouveler ses opérations de désinformation, sans donner d'exemples spécifiques.

Pendant plusieurs semaines, Twitter gèle le compte du New York Post et limite la diffusion de l'histoire. Facebook change son algorithme pour éviter qu'elle ne se répande. Une cinquantaine d'anciens spécialistes américains, dont deux anciens directeurs de la CIA, signent une lettre ouverte sur le site de Politico expliquant que cette affaire d'ordinateur ressemble à une intoxication russe.

Giuliani, qui n'est pas connu pour sa grande rectitude ni son souci de la vérité, refuse de leur donner une copie complète du disque dur qui leur permettrait d'en vérifier l'authenticité

Des journaux comme le New York Times et le Washington Post, eux aussi accusés d'avoir trop insisté sur les courriels de Hillary Clinton en 2016, refusent d'accorder crédit au New York Post, propriété de Rupert Murdoch, qui fait campagne pour Trump. D'autant que Giuliani, qui n'est pas connu pour sa grande rectitude ni son souci de la vérité, refuse de leur donner une copie complète du disque dur qui leur permettrait d'en vérifier l'authenticité.

Depuis l'élection de Joe Biden, les médias ayant finalement eu accès à une partie des courriels de Hunter, dont le Washington Post, les ont reconnus comme authentiques. Mais le reste du contenu des disques durs a été tellement modifié et reclassé qu'il est difficile de savoir ce qui provient de l'original ou a pu être ajouté.

Aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée

Et surtout, l'essentiel des pratiques de Hunter Biden, aussi malvenues soient-elles politiquement, ne sont pas très différentes de celles des nombreux lobbyistes de Washington, DC. Et aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée impliquant Joe Biden dans les affaires de son fils.

Mais « l'ordinateur de l'enfer », comme il est surnommé sur la chaîne de télévision Fox News, continue de fasciner les médias républicains. La nouvelle majorité républicaine, et notamment les élus les plus radicaux, ont promis d'ouvrir une enquête sur les affaires de la famille Biden.

« L'examen de l'ordinateur portable abandonné de Hunter Biden (...) révèle des trafics d'influence présentant des risques pour la sécurité nationale. »

Rapport intérimaire basé sur le contenu des disques durs de Hunter Biden.

En novembre dernier, les parlementaires républicains de la Commission de surveillance et de réforme du Congrès ont publié un rapport intérimaire basé sur le contenu des disques durs de Hunter Biden intitulé « Un président compromis. » « L'examen de l'ordinateur portable abandonné de Hunter Biden (...) révèle des trafics d'influence présentant des risques pour la sécurité nationale et des dissimulations qui durent depuis dix ans, dit le rapport. Les membres de sa famille ont utilisé leurs relations avec Joe Biden pour s'enrichir... Ces activités suspectes soulèvent de nombreuses questions sans réponse qui méritent une enquête plus approfondie. »

Le rapport accuse aussi les médias de ne pas avoir traité cette affaire, et les entreprises comme Twitter de l'avoir censurée. Les républicains envisagent aussi d'enquêter sur les anciens responsables du renseignement auteurs de la lettre mettant en doute l'origine de l'ordinateur.

Les récentes révélations d'Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter, sur les pratiques des précédents dirigeants du réseau social, ont depuis relancé l'affaire. John Paul Mac Isaac, qui publie un livre racontant son expérience, Une injustice américaine, ma bataille pour exposer la vérité (non traduit), accuse Twitter de l'avoir ruiné. « Je suis reconnaissant à Elon Musk d'avoir révélé cette censure, et que la vérité soit connue », a-t-il dit sur Fox News.

L'informaticien, qui se présente comme un lanceur d'alerte, et un partenaire commercial éconduit de Hunter Biden, Tony Bobulinski, pourraient être les principaux témoins.

Selon les médias américains, Hunter Biden aurait commencé à préparer sa défense. Le fils de Joe Biden, qui fait déjà l'objet d'une enquête de l'administration fiscale, s'est amendé depuis 2019. Il a suivi des cures de désintoxication, et s'est marié avec une Sud-Africaine avec laquelle il a depuis eu un fils, prénommé Beau. Il vit en Californie, à Malibu, où il essaye d'échapper aux paparazzis, et s'est lancé dans la peinture, exposant ses toiles dans des galeries de Manhattan et de Los Angeles.

Source : Lefigaro.fr