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Archives : Ayman al-Zawahiri dans une vidéo diffusée dans les milieux islamistes © LCI
Né le 19 juin 1951 à Maadi, près du Caire, Ayman al-Zawahiri est issu d'une famille bourgeoise -son père était un médecin réputé et son grand-père un grand théologien de l'université d'Al-Azhar. Il effectue un parcours universitaire brillant pour devenir chirurgien. Ses amis le décrivent alors comme un "poète".

Mais ses convictions religieuses sont très précoces. Dès 15 ans, il intègre ainsi la confrérie des Frères musulmans. A leur contact, il se radicalise petit à petit dans les années 1970. En 1981, impliqué dans l'assassinat du président Anouar al-Sadate, il est emprisonné pendant trois ans. Il parvient ensuite à rejoindre l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, et enfin le Pakistan au milieu des années 1980.

Il ne tarde pas à franchir la frontière avec l'Afghanistan pour rejoindre le "djihad" mené contre l'occupation soviétique. Il fait alors partie du groupe Djihad islamique égyptien. C'est pendant cette période qu'il rencontre un certain Oussama ben Laden, riche Saoudien qui préconise la lutte contre l'Occident. Les deux hommes vont devenir rapidement très proches. Beaucoup d'observateurs estiment qu'Ayman al-Zawahari devient alors le "cerveau" d'Oussama ben Laden.

Sur la liste du FBI

A la fin de la guerre d'Afghanistan (1989), Ayman al-Zawahiri retourne en Egypte puis en Europe pour prêcher le djihad. En 1996, il est arrêté en Russie alors qu'il recrute des combattants pour se battre en Tchétchénie. Libéré rapidement, il retrouve Oussama ben Laden et rejoint Al-Qaïda, la nébuleuse terroriste fondée par le Saoudien. Il soutient activement les attentats contres les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie en août 1998.

Il est alors placé sur la "liste noire" des terroristes les plus dangereux par le FBI. Il est également condamné à mort, par contumace, dans son pays pour de nombreux attentats, en particulier celui qui a tué 62 personnes, dont 58 touristes étrangers, à Louxor, en 1997.

"Elaboration" du 11-Septembre

A la fin des années 1990, installé dans les zones tribales de la frontière afghano-pakistanaise, il se met totalement au service d'Al-Qaïda, dont il devient le numéro deux et l'idéologue. Il est également le médecin personnel d'Oussama ben Laden, qui souffre d'une maladie des reins depuis longtemps. Les deux hommes élaborent ensemble les attentats du 11-Septembre 2001 contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington.

Au lendemain des attaques, sa tête est mise à prix 25 millions de dollars et il est activement recherché par les forces spéciales américaines qui arrivent en Afghanistan en octobre. Il est aperçu une dernière fois mais échappe à la capture. Il devient ensuite insaisissable, se cachant dans les zones tribales.

Nombreuses vidéos

Plusieurs fois annoncé comme mort, il réussit à délivrer pendant près de dix ans de nombreux messages audios et vidéo. Il y fustige, en vrac, les dirigeants pakistanais, les Etats-Unis, Israël, l'Onu, les régimes arabes et pays européens comme la France. Le public occidental découvre alors un homme à la barbe fournie, aux larges lunettes, aisément reconnaissable à sa "bosse" sur le front.

Le 8 juin 2011, un mois et six jours après la mort d'Oussama ben Laden, il intervient pour la première fois dans une vidéo où il fait l'éloge funèbre de l'ancien leader d'Al-Qaïda. Le 16 juin, l'organisation le désigne "officiellement" comme son nouveau chef.