Raconter la vie de Martha Gellhorn, c'est raconter le vingtième siècle et le parcours d'une femme qui écrit pour comprendre le monde et se libérer de ses peurs. « Travail, opium unique » était sa devise, empruntée à François Mauriac.
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Celle, pour qui l'écriture servait de rempart protecteur, est surtout connue pour ses reportages de guerre : à vingt-neuf ans, elle couvre la Guerre d'Espagne, puis la Seconde Guerre Mondiale, et tous les conflits du vingtième siècle. Elle a publié une quinzaine de livres de fiction, et elle est l'auteur d'une correspondance foisonnante. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, son style inspire encore de nombreux reporters contemporains qui la citent comme leur modèle d'écriture.

Femme forte, volontaire, à qui rien ne résiste, Martha Gellhorn n'interrompt jamais sa course autour du monde. Cela exaspère Hemingway, son mari pendant cinq ans. Quelle fêlure cache cette quête d'intensité permanente ?

Très proche de sa mère à qui elle écrit quotidiennement, elle hérite de son esprit de révolte et d'indignation permanente. Toute sa vie, elle résistera aux normes sociales qui réservent aux femmes une place qu'elle refuse d'occuper. Elle se fiche de la morale et du qu'en dira-t-on.

Peu connue des lecteurs francophones, seuls trois ouvrages ont été traduits récemment : Quel temps fait-il en Afrique ?, recueil de nouvelles paru en 2006, La guerre de face, recueil de ses reportages de guerre et Mes saisons en enfer, parus en 2015. Un quatrième est en cours de traduction et à paraître en 2017 aux Editions du Sonneur, c'est l'occasion de la redécouvrir.