Commentaire : Récemment, Elon Musk a encore fait parler de lui en donnant comme à son habitude un avis tranché sur un sujet sensible pour lequel il est communément de bon ton d'aller dans le sens du vent. Coup marketing, esprit de contradiction, véritable positionnement idéologique ou autre, on se doute que cette dernière sortie médiatique pourrait bien encore agiter les réseaux sociaux.


L'entrepreneur technologique et résident californien Elon Musk a critiqué un projet de loi proposé par l'assemblée de l'État, qualifiant de « loup déguisé en agneau » cette proposition de loi qui exige des parents qu'ils affirment l'identité transgenre de leur enfant pour obtenir le droit de garde.

Musk
© Joel Sagat/AFPElon Musk à Paris le 16 juin 2023.

Le commentaire de Musk est intervenu alors que l'Assemblée de l'État, à majorité démocrate, a approuvé la législation le 8 septembre et l'a envoyée sur le bureau du gouverneur Gavin Newsom.

Le projet de loi, AB 957, intègre « l'affirmation par les parents de l'identité ou de l'expression de genre de l'enfant » dans le concept de « santé, sécurité et bien-être » de l'enfant. S'il est adopté, le projet de loi exigera qu'un juge tienne compte de l'affirmation par un parent des idées de l'enfant sur la transition de genre lorsqu'il devra déterminer les droits de garde ou de visite.

« Ce projet de loi est un loup déguisé en agneau », a écrit M. Musk vendredi sur X, anciennement appelé Twitter. « Ce qu'il signifierait en réalité, c'est que si vous n'êtes pas d'accord avec l'autre parent pour stériliser votre enfant, vous en perdrez la garde. C'est de la pure folie ! »

Le projet de loi a été initialement présenté par la députée Lori Wilson, une démocrate, en février. Elle avait auparavant fait valoir que la législation ne donnait pas la priorité à l'affirmation du genre d'un parent par rapport à d'autres critères judiciaires qui déterminent les litiges en matière de garde d'enfants.

« Si vous avez un enfant qui passe par ce système, un juge a en toute discrétion, comme il le fait en examinant l'ensemble des circonstances relatives à la santé, à la sécurité et au bien-être d'un enfant, le droit de prendre en compte différents facteurs. », a expliqué la députée à ABC7 au mois de juin, lorsque le projet de loi a fait son chemin au sein de l'assemblée législative de Californie.
« L'un des facteurs, pas le facteur, mais l'un des facteurs, serait l'affirmation par le parent de l'identité de genre de l'enfant. »
Lors de l'audition de la commission judiciaire du Sénat, Mme Wilson a expliqué que le projet de loi devait s'adresser aux « parents qui s'opposent à l'identité de genre de leur enfant ».

Le sénateur républicain Scott Wilk a souligné qu'au cours des onze années qu'il a passées au sein du corps législatif de l'État, de nombreuses mesures ont été prises pour protéger les enfants. Mais aujourd'hui, a-t-il dit, il est temps de commencer à protéger les parents.
« Ces dernières années, nous avons placé des bureaucrates gouvernementaux entre les parents, les enfants et les médecins lorsqu'il s'agissait de soins médicaux. Maintenant, si un parent ne soutient pas l'idéologie du gouvernement, [les enfants] sont retirés de leur foyer », a indiqué M. Wilk. « Si vous aimez vos enfants, vous devez fuir la Californie. »
Comment élever des enfants

Le 6 septembre, le projet de loi a été adopté par le Sénat de l'État à l'issue d'un vote presque identique à celui des partis, 30 à 9. Les démocrates affirment que la législation contribuerait à protéger le bien-être des enfants LGBTQ+ dont les parents sont en train de divorcer.

Tous les républicains du Sénat de l'État ont voté contre le projet de loi, le sénateur Kelly Seyarto, qui représente Murrieta, dans le sud de la Californie, jugeant que les législateurs interféraient trop avec la manière dont les parents choisissent d'élever leurs enfants.

Le gouverneur démocrate a maintenant jusqu'au 15 octobre pour signer le projet de loi ou y opposer son veto.

Selon certains groupes de défense des droits des parents, le projet de loi ne laisserait pas d'autre choix aux parents impliqués dans une bataille pour la garde de leur enfant que de consentir à des recommandations de changement de sexe pour leur enfant, quel que soit son âge ou son identité de genre.

« Le gouverneur Newsom doit opposer son veto car s'il ne le fait pas, les familles seront brisées. Il se positionne contre les parents et contre la discrétion judiciaire. C'est l'État qui contrôle nos juges », a affirmé Jennifer Kennedy, porte-parole de Our Duty, un groupe de défense des droits des parents, à Epoch Times le 8 septembre. « Pourquoi M. Newsom s'en prendrait-il à des familles déjà en situation de crise ? Il doit lire le texte et opposer son veto à l'AB 957 ».

Mme Kennedy, avocate spécialisée dans les droits civils, a fait valoir que le projet de loi porterait atteinte aux droits parentaux et retirerait aux juges la possibilité d'examiner au cas par cas les faits liés aux litiges en matière de garde d'enfants.
« Le parent qui s'affirme aura toujours le bénéfice du doute. Il sera toujours favorisé en matière de garde et de droit de visite, c'est donc totalement inconstitutionnel. »
Le mal légiféré
Chloe Cole
Chloe Cole, 15 ans, se réveille après sa mastectomie. (Avec son aimable autorisation)
Chloe Cole, qui a accepté de subir une mastectonie à 15 ans - une décision qui a changé sa vie et qu'elle regrette aujourd'hui alors qu'elle a atteint l'âge de la majorité - s'est également exprimée sur les médias sociaux pour faire part de son opposition.

« Cette question est extrêmement impopulaire et pourtant le gouvernement californien propose des mesures de plus en plus radicales », a-t-elle répondu au message de Musk. « @ProtectKidsCA tente d'introduire des propositions de vote qui mettront fin à la stérilisation des enfants en Californie. »

Michael Seifert, fondateur et directeur général de PublicSq, a qualifié ce projet de loi de « mal imposé par la loi ».

« La Californie est déterminée à toucher le fond », a-t-il souligné dans un message publié vendredi. « Je suis si heureux que nous ayons quitté cet État. »

« Je ne reconnais même plus mon ancienne demeure. »


L'Associated Press et Brad Jones ont collaboré à la rédaction de cet article.


[Article paru sur Epoch Times le 12 septembre 2023 et mis à jour le 13 septembre 2023]