Israël poursuit ses attaques, tuant et blessant des centaines de Palestiniens affamés par tirs d'obus, balles réelles ou drones.

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© InconnuGaza, novembre 2023
Alors que la famine s'étend dans le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne continue d'abattre les Palestiniens qui attendent l'aide au sud de la ville de Gaza, a déclaré Euro-Med Human Rights Monitor, confirmant l'intention d'Israël de perpétrer un génocide contre la population civile de la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Euro-Med Monitor a documenté l'utilisation par l'armée israélienne d'obus d'artillerie contre des centaines de civils affamés qui s'étaient rassemblés sur la route Salah al-Din près du rond-point de Koweït, au sud-est de la ville de Gaza, pour attendre les camions de l'ONU transportant une aide restreinte, tuant et blessant un certain nombre d'entre eux. L'armée israélienne a utilisé des obus d'artillerie, des balles réelles et des drones quadcoptères pour attaquer des centaines de civils affamés rassemblés dans l'espoir de recevoir une maigre aide, comme l'ont rapporté les équipes de terrain d'Euro-Med Monitor.

Le groupe de défense des droits de l'homme a également souligné qu'Israël n'a pas seulement usé de la famine comme outil de guerre contre les Palestiniens dans le nord de la vallée de Gaza depuis plus de trois mois consécutifs, mais qu'il a également pris pour cible les habitants de Gaza qui tentaient d'obtenir une partie de l'aide limitée qui a commencé à arriver il y a environ dix jours, tuant et blessant un grand nombre d'entre eux dans le cadre de sa guerre génocidaire contre les civils de la bande de Gaza.
« Mes cinq enfants meurent de faim depuis plus d'un mois et nous n'avons pas de farine », a déclaré M.F., 46 ans, qui a demandé l'anonymat pour des raisons de sécurité. « Lorsque j'ai appris qu'une aide sous forme de farine était disponible, j'ai marché 13 kilomètres avant que l'armée israélienne n'ouvre le feu avec ses mitrailleuses. Nous avons été touchés par des tirs d'obus, qui ont fait plusieurs victimes. J'ai survécu, mais sans avoir obtenu de farine ».
Selon Euro-Med Monitor, il reste environ 400 000 Palestiniens dans le nord de la vallée de Gaza, qui souffrent d'une famine provoquée par le blocus oppressif d'Israël et de son refus d'autoriser toute aide humanitaire à entrer dans la zone depuis le 1er décembre 2023. Certaines personnes ont même été forcées de broyer des aliments pour animaux et de les mélanger à du maïs pour les pétrir et les manger, tandis que d'autres n'ont pas eu d'autre choix que de manger des feuilles d'arbres.

Euro-Med Monitor souligne que les informations recueillies par son équipe sur le terrain confirment l'utilisation par Israël de la famine comme arme de guerre et de pression politique contre les civils dans le territoire palestinien occupé. Cela s'apparente à un génocide, et une action immédiate est indispensable pour garantir l'accès à la nourriture aux Palestiniens, ainsi qu'à l'eau et d'autres produits de première nécessité sans entrave, sans intimidation et sans être pris pour cible.

L'organisation de défense des droits de l'homme a déclaré qu'elle tenait les Nations unies et ses agences humanitaires pour responsables des lacunes et de l'incapacité à fournir une aide humanitaire de manière décente et appropriée à des centaines de milliers de personnes qui souffrent d'une véritable famine depuis près de quatre mois sans discontinuer. Euro-Med Monitor a également exprimé son indignation face au silence de l'ONU concernant le ciblage par l'armée israélienne de civils tentant de recevoir de l'aide.

L'Observatoire Euro-Med des droits de l'homme a souligné que le droit humanitaire international interdit strictement l'utilisation de la famine comme arme : en tant que puissance occupante, Israël est contraint par la loi de fournir les besoins de base et la protection au peuple gazaoui. En outre, le statut de Rome de la Cour pénale internationale prévoit que le fait d'affamer intentionnellement des civils en les "privant dee fournitures indispensables à leur survie, y compris en entravant délibérément l'acheminement des secours" constitue un crime de guerre, a ajouté le groupe de défense des droits basé à Genève.

Euro-Med Monitor a déclaré qu'Israël commet des actes génocidaires contre la population civile à Gaza depuis le 7 octobre 2023, ainsi que le formulent le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et les instances judiciaires internationales. Les crimes d'Israël consistent notamment à priver la population civile d'eau potable en quantité suffisante, causant de graves préjudices intentionnels en créant des conditions de vie destinées à la détruire.

Source : Euromedmonitor.org