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Photo: AP/Ariel Schalit
Le Mavi Marmara à son arrivée dans le port d'Ashdod en mai 2010.
Le gouvernement israélien juge « graves et difficiles » les déclarations d'Ankara selon lesquelles les bateaux turcs acheminant de l'aide humanitaire à Gaza seraient désormais escortés par ses forces navales.

L'État hébreu refuse toutefois de s'engager dans une surenchère dans son contentieux avec la Turquie.

En mai 2010, neuf militants turcs propalestiniens avaient été tués lors de l'assaut israélien mené en eaux internationales contre la flottille pour Gaza.

Jeudi, le premier ministre turc, Receip Tayyip Erdogan, a affirmé que « les navires de guerre turcs seront chargés de protéger les bateaux turcs acheminant de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza », soumis à un blocus israélien.

« Désormais, nous ne permettrons plus que ces bateaux soient la cible d'attaques de la part d'Israël comme cela a été le cas avec la "flottille de la Liberté", car Israël fera alors face à une riposte appropriée », a ajouté M. Erdogan, en entrevue à la chaîne de télévision Al-Jazira.

Vendredi, le ministre israélien responsable du Renseignement, Dan Meridor, a affirmé que « les propos du premier ministre turc Erdogan sont durs et graves », mais a refusé « de se lancer dans une joute verbale ».

« Notre silence est la meilleure réponse. J'espère que cette affaire passera », a-t-il réagi sur les ondes de la radio militaire israélienne.

Les relations entre la Turquie et Israël qui s'étaient déjà détériorées dans la foulée de l'assaut israélien contre la bande de Gaza, en décembre 2008 et janvier 2009, n'ont cessé de se dégrader depuis l'assaut du Mavi Marmara.

Le bateau cherchait à briser l'embargo israélien sur la bande de Gaza pour offrir de l'aide humanitaire aux quelque 1,6 million de Palestiniens qui y vivent.

Dans son rapport publié le 1er septembre, une commission d'enquête mandatée par l'organisation conclut qu'Israël a utilisé une force excessive lors de l'assaut contre la flottille pour Gaza, en mai 2010, mais ne condamne pas le blocus de l'enclave palestinienne.

Les membres de la commission qui sont de la Turquie et d'Israël se sont toutefois dissociés des conclusions du rapport.

Devant le refus d'Israël de s'excuser pour cette affaire, Ankara a expulsé l'ambassadeur israélien en Turquie et suspendu tous les accords militaires conclus avec Israël.

La Turquie a par la suite annoncé qu'elle contestera la légalité du blocus israélien de la bande de Gaza devant la Cour internationale de justice.