Petite revue du mouvement « Occupy Wall Street » qui en est à son 12° jour d'action (les liens sont tous en anglais, mais pour ceux qui ne comprennent pas, les photos et films qui y figurent parlent d'eux-mêmes).

Les violences policières ont fait rapidement le tour du monde via Internet, souvent grâce à des vidéastes et photographes amateurs, qui, finalement, ont largement contribué à faire connaître un rassemblement qui, en l'absence de couverture médiatique de la part des médias traditionnels, risquait de retomber très vite.

Dès le premier jour, certains membres de la police de New-York s'en sont pris à des manifestants pacifiques, souvent jeunes et peu organisés, les enfermant dans des périmètres, les aspergeant de gaz poivre, les jetant au sol pour leur passer les menottes, les traînant au sol, leur donnant des coups de matraques ou des coups de coudes, etc. (Voir les photos ici ).
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Mais que fait donc la main de cette policière (apparemment) plongée dans le soutien-gorge d’une manifestante, en pleine rue ?

Samedi 17 septembre, début du rassemblement « Occupy Wall Street », la police procédait à l'arrestation de 80 manifestants.

Ici, un journaliste a été retenu en garde à vue pendant neuf heures pour avoir filmé les manifestations, alors que son journal (trop récent) n'avait pas l'autorisation de la police new-yorkaise.
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Le journaliste ici, à genoux, avec d'autres manifestants, tous menottés comme des criminels, qui vont être emmenés au poste de police.
Et puis, voici une vidéo montrant les brutalités policières et commentée avec indignation par Lawrence O'Donnell, journaliste de la chaîne d'information en continu MSNBC.

Evidemment, cette même police USaméricaine ne s'en prendrait probablement pas aux enragés du Tea Party ou à ceux qui s'attaquent régulièrement aux cliniques qui pratiquent les IVG. Comme le dit cet article publié dans Feministe (angl): NYPD Violence at Occupy Wall Street: Would Tea Partiers or Clinic Protesters Receive Such Treatment? (lien).

« Arrêtez les banquiers, pas les manifestants de Wall St. » (Michael Moore: Arrest Wall St. Bankers, Not Wall St. Protestors), dit Michael Moore, qui est allé soutenir les manifestants lundi 26 septembre.
La police ayant interdit les sonos, la foule répétait en chœur les paroles de Moore.
Exemple (voir la vidéo ici).
MICHAEL MOORE: Whatever you do, don't despair because this is the hard part. You are in the hard part right now. (Quoi que vous fassiez, ne vous découragez pas, parce que c'est la partie la plus dure, maintenant).
La foule: (Quoi que vous fassiez, ne vous découragez pas, parce que c'est la partie la plus dure, maintenant).
MICHAEL MOORE: But, everyone will remember, (Mais personne n'oubliera)
La foule: (Mais personne n'oubliera)
MICHAEL MOORE: three months from now (dans trois mois),
La foule: (dans trois mois),
MICHAEL MOORE: six months from now, (dans six mois)
La foule: (dans six mois),
MICHAEL MOORE: 100 years from now, (dans 100 ans)
La foule: (dans 100 ans),
MICHAEL MOORE: that you came down to this Plaza, (que vous vous êtes rassemblés sur cette place)
La foule: (que vous vous êtes rassemblés sur cette place),
MICHAEL MOORE: and you started this movement. (et que vous avez lancé ce mouvement)
La foule: (et que vous avez lancé ce mouvement)

Les médias de masse?

Pareil: un mouvement humaniste, de gauche, ne les intéresse pas, apparemment. Ils préfèrent couvrir les manifestations d'extrême-droite, Tea Party et autres, motivées par la mauvaise foi, l'ignorance, et l'allégeance à la caste des dominants.
Ils n'ont commencé à se déplacer mollement que quand ils ont senti l'odeur du sang.
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Les Tea Party: ici, ils manifestent contre la réforme de santé soi-disant "socialiste" d'Obama, se tirant ainsi une balle dans le pied, pauvres débiles.
Les Démocrates ?

Ceux qui prétendent parler au nom du peuple ? Absents.
Évidemment, ils ne vont pas mordre la main qui les nourrit abondamment.

Obama?

Silence, bien sûr.
En tant que président, il n'a rien à dire sur les condamnations à mort qui ont lieu dans son pays, et, donc, rien à dire sur l'exécution de Troy Davis malgré le soutien international, rien à dire sur les prisonniers enfermés depuis des années, voire des décennies, sous des prétextes fallacieux, comme les Cinq de Miami ou Leonard Peltier, rien à dire sur ceux qui sont toujours enfermés à Guantanamo alors qu'il avait annoncé tapageusement sa fermeture au début de son mandat.
A fortiori sur des petites arrestations musclées de jeunes gens qui défilent pacifiquement.
Parce qu'Obama et ses semblables préfèrent nourrir grassement les banquiers, préfèrent faire assassiner des innocents sur la planète entière - que ce soit des populations innocentes qui n'avaient rien demandé ou les individus qui les dérangent (comme Ben Laden ou Anwar al-Awlaki, le leader d'al Qaeda leader, citoyen US américain, récemment exécuté sur l'ordre d'Obama ) préfèrent faire plonger le pays dans le chaos, plutôt que de se préoccuper des besoins vitaux de la population et, en particulier, de l'avenir des jeunes générations.

Mais aujourd'hui, il semblerait que le mouvement prenne de l'ampleur avec le soutien de nombreux syndicats.
Bon, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Mais soyons optimiste, pour une fois.

Et, me direz-vous, que font les banquiers de Wall Street, bien protégés dans leur bunker par une police nerveuse ?
Eh bien, voici ce qu'ils font : vidéo.

Arrogance de vainqueurs ou inconscience ?

L'avenir nous le dira.