La sécurité intérieure américaine avait omis de surveiller les réseaux sociaux. Oubli réparé.

En septembre 2009, à l'occasion de la rentrée des classes dans une école d'Arlington près de Washington, Barack Obama avait mis les gamins en garde contre les réseaux sociaux : «Pour commencer, je voudrais que vous fassiez attention à ce que vous postez sur FaceBook parce qu'à l'époque de YouTube, quoi que vous fassiez, on vous le ressortira à un moment ou à un autre de votre vie. Et quand on est jeune, on commet des erreurs, on fait des trucs idiots... ».

Mme Napoletano à votre écoute

Ce n'est pas faute de nous avoir prévenus ; Mister President sait de quoi il parle à en juger par l'une des nombreuses activités menées par son US Department of Homeland Security (DHS), en français, le Ministère de la Sécurité Intérieure.

Homeland Security : rien que le nom fait flipper les agitateurs en herbe de l'ordre public. Ce qui n'est pas sans rappeler des souvenirs souvenirs à nos anciens de l'autre coté de l'Atlantique, qui ont un peu voyagé de l'autre côté du «Rideau de Fer» avant qu'il ne s'effondre par une belle soirée d'automne, le 9 novembre 1989...Après tout, STASI et Security, ça rime non ?

Le DHS est une gigantesque organisation inventée par George W. Bush en 2002 à la suite (ou au prétexte, comme il vous plaira) des attentats du 11 septembre et qui, fort de ses 216 000 employés disposant d'un budget réel de près de 55 milliards de dollars confiés à la poigne de fer de Janet Napolitano, regroupe aujourd'hui la fine fleur de la Sécurité intérieure du pays en agitant le Patriot Act sous le nez de ses ennemis.

Et si l'on suit les activités du DHS, ils sont nombreux et vont se nicher là où on les attend le moins. C'est en tout cas la conclusion qui vient à l'esprit en parcourant le document ci-joint, mis à jour le 6 janvier 2012 - (Happy New Year les internautes !) - que les fans de réseaux sociaux liront avec un chouia d'appréhension, téléchargeable ici.

Noc, noc, nocin' on heavens doors

Comme l'indique son préambule, « il s'agit de la liste représentative des sites que le NOC (National Operations Center dont la mission consiste en théorie à assurer la coordination opérationnelle entre les 22 agences composant le DHS) commencera à surveiller de manière à fournir de l'information immédiate et un point de vue unifié, au titre de cette initiative. Les sites mentionnés initialement peuvent fournir des liens vers d'autres sites non répertoriés. Le NOC peut aussi les surveiller s'ils relèvent du domaine de cette initiative » .

Suit la liste des sites « surveillés » classés par thèmes : outils de recherche générale, vidéo, cartes, photos, Twitter et recherches associées, Facebook et même ce bon vieux MySpace...

Barack avait raison : YouTube et MySpace Video n'échappent plus à l'œil aiguisé de Madame Napolitano ; pas plus que Flickr (souriez, vous êtes espionnés) Twitter, Facebook, ou le Huffington Post (Watch Out, Anne Sinclair) les Blogs hébergés par Newsweek ou encore STRATFOR (depuis la visite du site par les Anonymous ?) ou des sites de gamines de 13 ans comme l'a noté ce site. Sans oublier la cerise sur le gâteau...Wikileaks.