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Une vue d'artiste de l'extérieur de notre galaxie, une spirale d'environ 100.000 années-lumière de diamètre. Notre Soleil est à environ 25.000 années-lumière du centre de la Voie lactée. Le cône illustre le voisinage de notre galaxie que la mission Kepler scrute à la recherche des exoplanètes habitables. © Jon Lomberg
En utilisant les variations des temps de transits des exoplanètes causées par leurs attractions gravitationnelles mutuelles, les astronomes ont pu confirmer qu'ils observaient bien, avec le télescope spatial Kepler, 11 systèmes planétaires contenant au moins 26 exoplanètes au total.

C'est encore et toujours Kepler qui revient sur le devant de la scène des recherches en exobiologie. Les chercheurs de la Nasa viennent de révéler l'existence de véritables systèmes planétaires dans la Voie lactée, confirmés avec les instruments de Kepler. La remarquable série d'annonces en provenance des membres de la mission Kepler depuis un an n'est peut-être pas simplement due au fait que la mission est un remarquable succès.

On peut en effet voir sur le site de la Nasa dédié à la sonde un petit commentaire laissant entendre que les fonds alloués aux chercheurs pour traquer des exoterres sont sur le point d'être drastiquement réduits.

Déjà, au début de l'année 2011, le grand chasseur d'exoplanètes américain, Geoff Marcy, protestait contre la suppression des missions Terrestrial Planet Finder (TPF) et Space Interferometry Mission (SIM). TPF aurait permis de chercher des biosignatures dans l'atmosphère d'exoplanètes rocheuses d'ici une dizaine d'années.

On connaissait déjà l'exemple du système planétaire Kepler 11, découvert comme toujours avec Kepler par la méthode du transit planétaire. Mais voilà que les astronomes annoncent que les étoiles Kepler 25, Kepler 27, Kepler 30, Kepler 31 et Kepler 33 sont entourées d'un cortège d'exoplanètes. Au total, ce sont 11 systèmes planétaires que les chercheurs ont détectés, avec 26 exoplanètes confirmées !

Plusieurs articles ont été publiés sur arxiv à ce sujet et on peut les consulter grâce aux liens donnés en bas de cet article.
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Une comparaison entre le système planétaire de Kepler 11 et le Système solaire. © Nasa/Tim Pyle
La méthode des variations du temps de transit

On peut y apprendre que les astronomes appliquent actuellement une nouvelle méthode pour vérifier plus rapidement qu'ils observent bien un système d'exoplanètes. Généralement, il faut en passer par des observations au sol basées sur la méthode des vitesses radiales. Mais dans le cas présent, c'est la méthode des variations des temps de transit (Transit Timing Variations ou TTVs en anglais) qui permet de consolider les affirmations des chercheurs.

L'idée consiste à mettre à profit les forces gravitationnelles qui accélèrent ou décélèrent les exoplanètes selon leur position mutuelle autour de leur étoile hôte. Ces forces que les exoplanètes exercent les unes sur les autres font donc varier légèrement les périodes de transit, ce qui permet, si l'on sait s'y prendre, de vérifier qu'il existe bien plusieurs exoplanètes.

Les astronomes ont pu dresser un tableau comparatif de ces systèmes planétaires entre eux et avec le Système solaire. Ils ont ainsi découvert que parmi les exoplanètes découvertes, 15 ont des tailles comprises entre celle de la Terre et celle de Neptune. Les rayons mesurés seraient compris pour les 26 objets découverts entre 1,5 fois celui de la Terre et un rayon plus grand que celui de Jupiter. Quant aux rayons de leurs orbites, ils sont tous inférieurs à celui de Vénus autour du Soleil, ce qui correspond à des périodes orbitales comprises entre 6 et 143 jours.

Liens externes

-Almost All of Kepler's Multiple Planet Candidates are Planets
-Transit Timing Observations from Kepler: II. Confirmation of Two Multiplanet Systems via a Non-parametric Correlation Analysis
-Transit Timing Observations from Kepler: III. Confirmation of 4 Multiple Planet Systems by a Fourier-Domain Study of Anti-correlated Transit Timing Variations
-Transit Timing Observations from Kepler: IV. Confirmation of 4 Multiple Planet Systems by Simple Physical Models