Image
© Unknown
Dans un éditorial publié en ligne, la revue Nature demande au gouvernement canadien de laisser ses chercheurs s'exprimer sur leurs travaux et de cesser de leur interdire de répondre aux questions de la presse.

C'est un appel très particulier qu'a formulé dans un éditorial en ligne la très réputée revue scientifique américaine Nature : libérer les scientifiques ! Un appel qui s'adresse au gouvernement canadien. En effet, la revue demande au pays d'arrêter de museler ses chercheurs et de leur offrir la possibilité de s'exprimer publiquement et librement sur leurs études.

"Depuis l'élection en 2006 du Parti conservateur du Premier ministre Stephen Harper, il y a eu un resserrement progressif des protocoles d'accès aux médias pour les scientifiques travaillant pour le gouvernement fédéral...", explique l'éditorial relayé par l'AFP. "Les chercheurs qui étaient auparavant libres de répondre aux journalistes doivent maintenant rediriger ces questions à des services de relations de presse qui eux, demandent aux journalistes de transmettre à l'avance leur question ou empêchent même les scientifiques de parler", précise t-il. Une "approche byzantine" qui selon la revue, viserait le "contrôle des medias" plutôt que la "libre circulation des connaissances".

Le Canada emploient des milliers de scientifiques dans différents ministères et centres de recherche. Mais récemment, certains d'entre eux travaillant sur la couche d'ozone ou les stocks de saumon avaient reçu l'interdiction de répondre à des questions sur leurs travaux. L'Association canadienne des rédacteurs scientifiques et d'autres organisations nationales avaient ainsi demandé le mois dernier au Premier ministre Harper la mise en place d'une "politique transparente" d'accès aux médias pour les chercheurs. Une question qui avait déjà été soulevée pendant la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS) rassemblant 8.000 chercheurs le mois dernier à Vancouver.

"Les scientifiques et les autres visiteurs d'à travers le monde avaient découvert à leur grande surprise que l'image positive du Canada, vu comme un pays progressiste, favorable aux sciences, masque en fait certains comportements atterrants", affirme Nature concluant "La voie à suivre est claire : il est temps pour le gouvernement canadien de libérer ses scientifiques".