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Le père du djihadiste français Mohamed Merah a dénié à tout responsable français le droit de lui "demander de se taire", dans un entretien publié mercredi, répondant au chef de la diplomatie française Alain Juppé qui lui avait conseillé de se "taire".

"Aucun responsable français n'a le droit de me demander de me taire. Je suis un citoyen algérien libre dans mon pays, je m'exprime comme je veux, c'est mon droit de défendre mon fils et mon pays", a déclaré Mohamed Benalel Merah lors d'une rencontre mardi avec le quotidien arabophone Echorouk qui en publie le compte-rendu sur deux pages.

M. Juppé avait répondu mardi matin à Mohamed Benalel Merah qui avait déclaré lundi soir à l'AFP qu'il allait porter plainte contre la France "pour avoir tué" son fils. "Si j'étais le père d'un tel monstre, je me tairais dans la honte", avait dit M. Juppé, interrogé par Radio Classique.

L'entretien avec le père du "tueur au scooter" a été réalisé au siège d'Echorouk à Alger dont l'accès avait été interdit aux autres médias nationaux et internationaux par les responsables du quotidien. Les photographes de presse ont également été empêchés de photographier M. Merah à sa sortie du siège du journal.

Il compte poursuivre les autorités françaises

"Je vais demander conseil à des avocats sur la possibilité de poursuivre en justice les autorités sécuritaires françaises qui sont responsables de la mort de mon fils", a précisé le père du djihadiste.

"Comment un responsable de ce niveau qui se vante de la démocratie et de la liberté d'expression peut-il demander à un père meurtri par la perte de son fils de se taire", s'est étonné le père de Mohamed Merah. "Moi je n'ai peur que d'Allah", a-t-il ajouté.

Le père du djihadiste a reconnu avoir été condamné pour trafic de drogue en 1999 et avoir purgé une peine de cinq ans de prison. "Où est le problème? Si j'ai fauté, la justice a fait son travail", a-t-il dit. Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant avait lui aussi répondu à la menace du père de Mohamed Merah de porter plainte contre la France en jugeant mardi auprès de l'AFP ses propos "particulièrement odieux, indécents". Rappelant que "son fils a tué de sang-froid sept personnes", il avait affirmé: "Il ne faut pas se tromper de victime".