PARIS (AP) - Le président Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi matin que la police avait interpellé 19 personnes soupçonnées de liens avec l'islamisme radical, et saisi des Kalachnikov chez certaines d'entre elles. Il a affirmé que "d'autres opérations" seraient menées et pourraient déboucher sur des expulsions.

"C'est pas lié simplement à Toulouse. C'est sur tout le territoire. C'est en lien avec une forme d'islamisme radical", a déclaré le chef de l'Etat sur Europe-1. "Je ne sais pas si c'est des filières" mais "nous avons des questions à poser", a-t-il dit.

Près de deux semaines après le meurtre de trois enfants et un adulte dans une école juive de Toulouse, par le même homme qui avait abattu des militaires quelques jours auparavant, Nicolas Sarkozy a comparé le traumatisme de ces tueries à celui des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. "On ne peut pas rester sans en tirer des conclusions", a-t-il estimé.

La police a donc interpellé 19 personnes, a rapporté M. Sarkozy. "Un certain nombre d'armes, notamment des Kalachnikov, ont été saisies".

"Il y aura d'ailleurs d'autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d'expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n'ont, au fond, rien à y faire", a ajouté le président, sans préciser quels seraient les critères d'expulsion.

Il a par ailleurs rappelé que les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères avaient décidé mercredi d'interdire l'entrée sur le territoire français de quatre prédicateurs étrangers que l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) avait invités à son congrès au Bourget du 6 au 9 avril prochains. "Nous ne voulons pas que des gens qui prônent des valeurs contraires à la République soient invités sur notre territoire national", a réaffirmé jeudi Nicolas Sarkozy.

A à peine plus de trois semaines du premier tour, le président-candidat a insisté: "C'est notre devoir de garantir la sécurité des Français. Nous n'avons pas le choix. C'est absolument indispensable. Et c'est le premier travail du chef d'Etat que de protéger les Français". AP