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Manifestation devant Equitalia, le 11 mai 2012 à Naples. | AFP/CARLO HERMANN
Le gouvernement italien a annoncé, jeudi 17 mai, la mise en place d'une série de mesures visant à renforcer la sécurité dans le pays, secoué ces deux dernières semaines par une série d'attaques visant des symboles de la politique d'austérité. "Il y a au total plus de 14 000 cibles à risque surveillées par les forces de police avec l'utilisation d'environ 18 000 agents. Il y a plus de 550 personnes protégées (...) et plus de 2 000 policiers affectés à cette tâche", indique un communiqué du ministère de l'intérieur.

Le président du Conseil, Mario Monti, s'est rendu au siège de l'agence de collecte des impôts Equitalia, dont les agents ont été visés par plusieurs attaques, pour leur apporter son soutien "inconditionnel". Le successeur de Silvio Berlusconi les a assurés du "soutien inconditionnel du gouvernement face aux actes nombreux et répétés d'intimidation et d'agression ces derniers jours, qui doivent être condamnés avec la plus grande fermeté".

"NEUTRALISER LES RISQUES D'ACTIONS SUBVERSIVES"

Les attaques, qui ont été revendiquées par un petit groupe anarchiste, ont ravivé les craintes d'une résurgence des violences des groupes extrémistes de gauche et de droite qui ont rythmé la vie politique transalpine pendant les années 1970 et 1980. Face à l'urgence de la situation, la ministre de l'intérieur, Anna Maria Cancellieri, a convoqué un comité de sécurité nationale pour convenir des mesures de protection à mettre en place autour des potentielles cibles.

Le plan prévoit de renforcer la sécurité autour de 14 000 sites dans la péninsule, notamment autour des bureaux de Finmeccanica, maison mère de la société Ansaldo Nucleare dont le dirigeant, Roberto Adinolfi, a été blessé à la jambe lors d'une attaque à Gênes le 7 mai. L'armée devrait également apporter son soutien à la police et les moyens des services de renseignement devraient être renforcés pour "neutraliser les risques d'actions subversives potentielles susceptibles d'alimenter les tensions", indique le ministère de l'intérieur dans un communiqué.

La cellule Olga de la Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international, qui a revendiqué l'attaque du 7 mai, a prévenu que les attaques menées contre les bureaux d'Equitalia se poursuivraient tant que le gouvernement mettrait en œuvre une politique d'austérité. Le groupe anarchiste a également menacé de s'en prendre à Mario Monti.