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L'agriculture est la pire erreur de l'humanité. Un commentaire de Misko sur un texte de Richard Manning.

Richard Manning :
« L'agriculture, à cause de la catastrophe que c'est, a un besoin constant de nouvelles terres. L'agriculture a constamment besoin de nouvelles terres aussi parce qu'elle crée une surabondance de population, et ces personnes ont besoin d'un endroit où aller.

Du début de la domestication du blé il y a 10 000 ans au moyen orient, jusqu'à peu près 1960, l'agriculture avait une seule stratégie qui était qu'elle compensait pour ses faiblesses en prenant de nouvelles terres. En 1960 nous n'avions plus de nouvelles terres. En fait, des nouvelles terres ont été occupées, colonisées mais nous en avons perdu en quantité égale dû à la salinisation, la perte d'eau, et ainsi de suite. Donc, essentiellement notre base de terre arable est la même aujourd'hui qu'elle l'était en 1960.

Paul Ehrlich et d'autres prévoyaient des famines massives et donc une hécatombe, et ce, de notre vivant. Ses prédictions ne se sont pas avérées. Ce n'est pas que ses chiffres étaient erronés, ils étaient corrects. Ce qu'il n'avait pas compris en ce temps-là, c'était qu'il y avait une révolution qui se préparait. Elle s'est appelée la « Révolution Verte ».

Ils ont rapetissé les plants de blé et de riz. De cette façon ils ont pu tripler la production, étant donné que l'énergie ne se dispersait plus, ou moins, aux feuilles et aux tiges, mais se concentrait vers les graines. Et avec les fertilisants et l'eau, vu que le plant était plus court, il pouvait soutenir de plus gros grains.

Grâce à cela, aujourd'hui, 75% de l'alimentation humaine est fournie par le blé, le riz, et le maïs.
Et grâce à ça nous avons augmenté la population humaine, et soutenu ce surplus de population. Depuis, la population a doublée, passant de 3 à maintenant 6 milliards de personnes.

L'élément caché dans tout ça était que toute cette croissance de production ne dépendait pas seulement des plants plus petits, mais sur l'énergie. Les combustibles fossiles. Parce que les fertilisants chimiques proviennent du gaz naturel. Mais en même temps nous utilisons des quantités énormes d'énergie pour labourer les champs avec des tracteurs, ainsi que pour transformer la nourriture, et pour la transporter.

Ce qui fait qu'en 1940, un fermier américain utilisait à peu près une calorie d'énergie fossile pour produire une calorie de nourriture. Aujourd'hui, ce même fermier utilise environ dix calories d'énergie fossile pour faire une calorie de nourriture.

Ce qui veut dire que les combustibles fossiles font partie intégrante de notre approvisionnement en nourriture. Nous avons remis à plus tard la catastrophe. Nous n'avons pas colonisé de nouvelles terres arables, nous avons colonisés de nouveaux champs pétrolifères et de nouveaux plans d'eau pour faire de l'irrigation.

Si nous n'avons plus de combustibles fossiles, cette stratégie s'effondrera très rapidement. Et nous serons dans la même position où nous étions il y a une génération lorsque nous avions trois milliards de personnes que nous ne pouvions pas nourrir, sauf que maintenant nous avons six milliards de personnes. Exactement le double. »
On sait qu'une seule saison à produire une monoculture annuelle telle que le maïs détruit jusqu'à 2000 ans de ce que cet écosystème a mis à produire en terre arable. La terre arable est débordante de vie. Ça dépasse notre imagination. Dans seulement une cuillère à table de terre arable il y a au delà d'un million d'organismes vivants.

La terre arable - dans un écosystème naturel - est un réseau de polycultures vivaces, formé d'innombrables racines et autres organismes vivants. C'est la base de la vie terrestre. Donc, ce qu'on fait en agriculture c'est qu'on prend un écosystème, soit une forêt, une plaine, une savane, ou autre, et on la 'nettoie', la débarrasse, idéalement, de toutes les autres formes de vie, et ce, jusqu'aux bactéries. Ensuite, l'Homo civilitus sème la ou les quelques plantes qui lui sont 'utiles'. Tout ça crée une surabondance de ces plantes, et généralement aussi une surabondance d'humains, ainsi qu'un faux sentiment de sécurité, car tout ça ne peut évidemment qu'être temporaire : cette culture est écocidaire.

L'agriculture est en fait une extermination massive d'espèces. Et en même temps c'est une culture de surpopulation. C'est un envahisseur, un occupant. C'est le symbole par excellence, et la base même de cette civilisation, cet empire, ce 'Trou noir de cul ture' qui est en train de siphonner toute vie sur la planète.