Un consommateur régulier de benzodiazépines aurait un risque 50% plus élevé de présenter une démence dans les quinze ans...

Antidépresseurs, traitement contre l'insomnie... Chaque année, un Français sur cinq consomme des benzodiazépines, selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Des médicaments très utilisés, donc, mais qui augmentent le risque de «démence de type Alzheimer», selon les conclusions alarmantes d'une étude, menée par deux professeurs français, et parue ce vendredi dans The British medical journal.

L'étude, menée sur 1.063 personnes de 78,2 ans en moyenne et chez qui aucune démence n'a été diagnostiquée avant le début du traitement, montre un lien entre la prise régulière de benzodiazépines et l'apparition de la maladie. «Un consommateur régulier de benzodiazépines a un risque 50% plus élevé de présenter une démence de type Alzheimer dans les quinze ans qui suivent qu'une personne qui n'en consomme pas», souligne le professeur en pharmacologie Bernard Bégaud, co-auteur de l'enquête, dans Libération.

Le médecin ne veut pas «semer la panique en diabolisant les benzodiazépines qui demeurent des médicaments utiles et parfois indispensables». Mais il recommande une vigilance accrue, pour les personnes qui consomment ces anxiolytiques «sur des périodes longues, souvent des années». D'ailleurs, estime-t-il, cette consommation intensive est «en contradiction avec les recommandations de bonnes pratiques médicales», car «ce type de médicament ne doit pas a priori être prescrit plus de deux à quatre semaines».