
Le professeur Hasnaa Chennaoui-Aoudjehane de l'université Hassan II de Casablanca examine un fragment de la météorite martienne de Tissint.
Outre le fait qu'il s'agit d'une météorite tombée - la cinquième jamais récoltée dans le monde - et qu'elle a donc été très peu contaminée par la matière terrestre, Tissint est particulièrement riche en verre noir chargé de bulles résultant d'un piégeage de gaz atmosphérique martien. Ce verre résulte de la fusion de la roche sous l'effet d'un choc intense, celui-là même qui a conduit à l'expulsion de la météorite il y a environ 700 000 ans. Mais ce sont les bulles qui intriguent le plus les chercheurs puisqu'elles ont un temps renfermées les conditions atmosphériques de la planète rouge à l'époque de sa formation, le tout étant maintenant de parvenir à les faire parler...
Indice supplémentaire
Après la découverte probable du lit d'un ruisseau martien par le robot Curiosity, la météorite pourrait fournir un indice supplémentaire de la présence d'eau liquide durant une période antérieure à celle de son détachement de la planète rouge. Un élément qui est considéré comme primordial pour le développement d'une forme de vie. La roche, dont les scientifiques pensent qu'elle provient de la surface de la planète en raison de la présence de cérium en son sein, semble avoir subi l'action d'un liquide.
L'équipe du professeur Hasnaa Chennaoui-Aoudjehane de l'université Hassan II de Casablanca, qui comprend notamment plusieurs chercheurs français, a en effet découvert des traces de soufre et de fluor dans les anfractuosités de la roche qui semblent avoir été déposées par une eau ruisselante, avant d'être figées (et donc conservées) dans le verre noir lors de l'impact avec un astéroïde ou tout autre gros objet céleste. Un élément qui n'a jamais été observé sur aucune météorite auparavant. Des pierres tombées du ciel qui n'ont pas fini de susciter l'intérêt des scientifiques, car elles permettent toujours, sur Terre, des analyses plus poussées que celles dont un robot comme Curiosity est capable.